Nouveau code de la famille :rnLe chef de l’Etat à l’écoute du Haut Conseil Islamique

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En démocratie, on n’a jamais trop discuté, entre partenaires, ou entre autorités et société civile pour civile pour reconnaître la vérité de l’autre. Ce n’est pas à ATT qu’on apprendra cette règle de base du bréviaire du démocrate, lui qui est rompu à cet exercice avec les syndicats et les partis politiques, deux entités au commerce âpre, s’il en est, surtout au Mali, et à côté de qui le Haut Conseil Islamique est plutôt de la famille.

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Si le Chef de l’Etat a pu réaliser le consensus avec les premiers autour des questions de salaires et de pouvoir, nul doute qu’avec la société civile ce sera la communion, particulièrement sur la révision du Code de la famille.

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Disqualifier les rumeurs tendancieuses

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Ce sont elles qui compliquent le débat, mettant parfois le pays dans une position d’équilibre instable. Certains, en effet, croient qu’ATT est homme à céder aux pressions des bailleurs de fonds sur des questions comme le Code de la famille ou l’abolition de la peine de mort. Certes, les bailleurs sont prêts à récompenser les gouvernements qui évoluent dans le sens de leurs conceptions, mais souvent ils trouvent plus démocrates qu’eux, tout simplement, et ils enfoncent, surtout au Mali, une porte déjà ouverte. Qui ose dire que la femme malienne, dans la plupart de nos traditions islamiques et anti-islamiques, n’est pas plus émancipée que sa sœur européenne ou asiatique ? S’il est vrai que nos enfants et nos adolescents sont soumis à la dure loi du respect dû aux aînés, il n’en demeure pas moins qu’en dehors de la vue de ceux-ci, ils mènent une vie libre, marquée par la joie, avec la règle de la saine émulation pour en garantir la vitalité et la moralité : tout un programme dont les plus grands pédagogues occidentaux seraient fiers. A nos rédacteurs de lois de bien manier leur plume, quand ils en viendront à écrire ces lois, afin de ne pas donner l’impression donneurs de leçons à un peuple qu’une telle prétention ne manquerait pas d’offusquer. Il faut dire que nous sommes pauvres, mais que nous restons dignes, particulièrement nos dirigeants des trois Républiques, depuis l’indépendance, qui ont toujours su mettre l’intérêt national au-dessus de tout, résistant, pour cela, aux pressions de l’intérieur et de l’extérieur, celles des puissances et de leurs bailleurs de fonds : seules des rumeurs mensongères ont prétendu parfois le contraire. On n’ira pas chercher loin un bel exemple de cette indépendance véritable du chef de l’Etat : c’est par exemple son intransigeance devant Bahanga pour obtenir la libération sans condition des otages enlevés sans raison, ainsi que sa détermination à ne pas faire la guerre à ses compatriotes du Nord, qui ne sont pas des envahisseurs, dès lors que le dialogue est possible. Des positions qui ont impressionné les bailleurs de fonds, loin qu’ils les aient dictées !

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Elargir la base de travail

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La prochaine rencontre d’ATT avec le Haut conseil Islamique sur le Code de la famille procède de la volonté de ne pas laisser la moindre place au malentendu, et non d’un recul, encore moins d’une volonté de retrait. En fait, les discussions entre le Gouvernement et la société civile sur le sujet remontent à 1997. Le Code de 1964, quoique largement inspiré des valeurs les plus fortes de notre société, fait un peu vieillot en 2001, c’est incontestable. Nul doute qu’un débat aussi direct que celui en vue permettra d’élaborer un projet consensuel sûr. Les associations islamiques ont donné de la voix ces dernières semaines pour exiger le retrait du projet de loi déjà déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale : trop tard ! Mais les députés pourront reporter à la session d’avril prochain l’examen dudit projet, ce qui donnera le temps d’en discuter plus sereinement qu’on ne l’a fait récemment, entre Maliens. Pourquoi ne pas faire la même chose avec le projet de code de la famille, qui n’est même pas encore déposé ?

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Ibrahima KOÏTA

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