Nous, les jeunes: Nous ne voulons plus jamais de coup d’Etat au Mali !

4

Ce qui est fait est fait : le Mali était jadis considéré comme un exemple de démocratie dans le monde en général et  en Afrique en particulier. Mais notre pays a perdu à jamais cette réputation et ce privilège. Tout ce dont on a alors besoin aujourd’hui, c’est d’un régime digne du nom et de la restauration du civisme dans les faits et gestes des Maliens.

Le Mali se soucie aujourd’hui de rattraper des années de retard accusé sur le plan du développement économique, social et culturel, et surtout de reprendre sa place de leader menacée depuis quelques années en Afrique de l’Ouest. Aussi est-il nécessaire, voire urgent d’accorder une place de choix au civisme et à l’Education, véritable moteur du développement économique et social. A travers son degré d’éducation et de civisme, la jeunesse peut constituer un facteur justifiant la réussite ou le fiasco du développement et du retard économique que connaissent certains pays africains tel que ne nôtre. S’engager à fond dans une réforme, voire une « refonte » du système éducatif s’avère indispensable. Bref, il faut aller (les jeunes, surtout) vers un système de compétence qui ne vise pas seulement une place au soleil  dans la société (comme c’est le cas aujourd’hui), mais surtout l’acquisition du savoir et la construction de compétences transversales et disciplinaires.

C’est dire que de nos jours, le Mali a plus que jamais besoin de citoyens disciplinés qui respectent la loi et accomplissent leurs devoirs avant de revendiquer leurs droits, des citoyens qui portent en eux des germes d’une véritable démocratie, de la lutte contre la corruption et pour le développement économique.

Il faut reconnaître qu’à l’instar de bien de pays d’Afrique subsaharienne, le Mali est sous-développé : or il n’y a pas d’excuse à cela quand on sait qu’en plus de sa stabilité et son pacifisme dont le monde parle tout le temps, le Mali a cette particularité de jouir d’une démocratie favorable au développement et regorge aussi de grandes ressources naturelles et humaines qui lui confèrent la capacité et le pouvoir de se transformer en une puissance économique qui attire les investisseurs. Encore faut-il que ces ressources soient rationnellement gérées, sans concussion ou corruption, sans gabegie ou démagogie. Quant aux ressources humaines, il faut qu’elles soient bien orientées et utilisées pour servir le processus de mutation de la société malienne.

Tout d’abord, il est important d’identifier les grands défis du développement au Mali avant de se pencher sur le rôle de la jeunesse dans les progrès socioéconomiques, non seulement sur le plan national, mais aussi international.

En dépit des grands progrès réalisés au Mali ces dernières années, le nouveau régime doit encore affronter de nombreux défis en matière de développement et de stabilité : entre autres, la lutte contre la corruption qui compromet dangereusement la relance économique. Le problème d’emploi en général et celui des jeunes en particulier semblent se poser avec plus d’acuité. Par ailleurs, le taux élevé de pauvreté, qui pourrait être une source de soulèvement populaire (comme cela fut le cas dans un passé récent), l’analphabétisme, les maladies, le grand banditisme, l’incapacité relative de l’armée, les problèmes liés à la démocratie et au civisme, etc. Voilà autant de défis qui attendent la junte au pouvoir.

En général, les Maliens ne connaissent pas, ignorent ou foulent aux pieds leurs devoirs, comme si notre culture et nos traditions ne nous ont pas recommandé le respect de l’intérêt public. En fait, bien des Maliens n’ont et ne nourrissent pas la culture démocratique, encore moins celle du changement politique. La responsabilité revient donc à l’Etat d’éradiquer tous ces fléaux qui empoisonnent l’avancée du développement du pays dans tous les domaines. Ces lacunes ne peuvent êtres comblées que si l’Education joue pleinement son rôle multidimensionnel dans le développement. L’Education n’est pas seulement un droit élémentaire : elle est surtout la passerelle qui conduit vers l’amélioration des conditions de vie des citoyens dans des domaines tels que la santé, la politique, l’économie…, pour ne citer qu’eux. L’un des rôles de la jeunesse, c’est de bien s’éduquer dans le développement socioéconomique. L’éducation des jeunes reste la base du développement dans la mesure où elle forme l’individu, le libère de l’ignorance et lui donne la capacité de comprendre son histoire et son environnement, d’analyser les évènements qui surviennent autour de lui et pouvoir résoudre à long terme les problèmes qui se posent dans cet environnement. Aussi, l’Education doit être continue et axée sur la parité du genre afin de contribuer pleinement au développement.

La corruption étant un phénomène à combattre vigoureusement, l’éducation des jeunes constitue le moyen le plus efficace pour l’éradiquer. D’où la nécessité de réviser les programmes éducatifs afin que la lutte contre la corruption soit une réalité basée au cœur de la société malienne. L’Ecole doit désormais former des élites capables de restaurer l’intégrité territoriale. C’est-à-dire que l’Education doit forcément offrir aux citoyens une formation basée sur des valeurs de transparence, de responsabilité et d’éthique.

Souvent, l’on se demande si nos hauts responsables voyagent pour voir de visu ce qui se passe ailleurs et prendre exemple sur eux pour ce qui peut être imité avec objectivité chez eux. Cette réalité se manifeste dans la mauvaise gestion des fonds de l’Etat et les détournements des deniers publics.

C’est à ce niveau que le patriotisme devient un enjeu important pour la nation. Dans ce cas, l’une des tâches assignées aux  autorités est de redonner à la jeunesse une vision intellectuelle et des compétences qui feront de leur pays un cadre moderne et idéal pour la démocratie et le développement.

Le pays assure à l’individu des conditions indispensables à son épanouissement intellectuel, moral et socioéconomique. En contrepartie, l’individu a le devoir de contribuer au bien-être de ce pays qui lui a tout donné et fait de lui un homme qui pense et qui sait prendre des décisions relatives aux problèmes qu’il rencontre dans la société. Il faut donc rendre honneur au pays en contribuant à son développement.

Bon nombre d’élites commettent la grossière erreur de penser que parler de démocratie en milieu jeune est un danger pour le processus éducatif et de développement. Au contraire, il est nécessaire d’éduquer les jeunes à une culture démocratique pour leur meilleure participation à la vie politique. En Afrique en général, et au Mali en particulier,  la démocratie est menacée du manque de sensibilisation. Dans tous les pays du monde, l’évolution de la démocratie est fonction du taux d’éducation. En 2011, le Mali a enregistré  un taux de 34,173% contre près de 17% en 2004. Ce qui suscite des questions concernant l’éducation à la démocratie et aux valeurs citoyennes en milieu jeune au Mali.

Aussi,  les jeunes suggèrent au nouveau régime l’amélioration du système éducatif et une solide culture de la citoyenneté en faveur de la jeune génération. Si nous voulons faire du Mali un pays émergent, il ne faut plus jamais  qu’il y ait un autre coup d’Etat chez nous, surtout qu’il est temps que les mentalités changent dans le sens de l’évolution. Mais nul ne peut prétendre changer une communauté si n’est pas prête au changement. Vivement donc  un Mali plus démocratique !

Cheick Oumar Keïta

 

 

 

 

Commentaires via Facebook :

4 COMMENTAIRES

  1. Les fonctionnaires ne représentent pas plus de 10% de la population malienne, nous sommes commerçants, professions libérales et paysan à 90%. Les quelques cadres et hommes politiques qui dirigent le pays sont corrompus, ils ne travaillent pas pour le développement du pays mais pour leur clan en dépit de toutes les faveurs que l’Etat les accorde. Il faut donc que l’impunité cesse et que tous les maliens soient égaux devant les services du pays.

  2. MON FRERE SI SES GENS RESTENT IL Y AURA TOUJOUR DES COUPS D’ETAT AU MALI SOYER SUR DE CELA .
    UN VRAIS BORDEL S’INSTALLERA AU MALI POUR TOUJOUR DEJA VOUS VOYEZ QUE LE COUP N’EST PS AIMER PAR LES MALIENS.

    • MR SANOGO TOUT JUSTE DONNE UNE OCCASION POUR LA RECTIFICATION DE LA DEMOCRATIE MALIENNE, JE DIS MALIENNE, PAS FRANCAISE NI IVOIRIENNE.
      LES 20 DERNIERES ANNÉES ONT ENVOYÉ LE MALI L’ÉPOQUE DE LA PIERRE TAILLÉE: EDUCATION NATIONALE ANÉANTIE, SANTÉ PUBLIQUE INFECTIEUSE, APPAREIL ETATIQUE Á LA SOLDE GANSTERS BIEN FORMÉS POUR LA SOUMISSION DU MALI AUX INTERETS FASCISTES COLONIAUX.

      • Merci mon frere, la democracie n’a pas de sens si elle n’ameliore pas la situation du peuple.

Comments are closed.