Nous, les jeunes : La jeunesse malienne malmenée

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Pourquoi nos dirigeants persistent-ils à malmener la jeunesse et à la maintenir dans l’ignorance ? Pourquoi sabotent-ils souvent les programmes scolaires en créant des conditions qui empêchent les jeunes d’accéder aux postes de responsabilité permettant d’apporter les changements nécessaires à leurs conditions de vie ? Pourquoi refusent-ils tout simplement l’avancée des jeunes ?

La jeunesse semble également sacrifiée par les dirigeants actuels. Pourtant, il est évident que la jeunesse malienne possède aujourd’hui les ressources naturelles et humaines nécessaires au développement du pays. Malheureusement, les jeunes ne possèdent pas assez d’expérience et d’intelligence pour les mettre en pratique au service de la Nation.
Il faut donc réfléchir au renouvellement des ressources du pays et arrêter de gaspiller de qui existe. Aussi, une prise de conscience collective s’impose à cette jeunesse malienne qui représente l’avenir du pays : c’est donc à elle de proposer et d’être exigeante. Les jeunes ont besoin d’écoles adaptées à leurs formations et à leurs besoins d’éducation et de production.
Ils réclament également des valeurs civiques et patriotiques et la nécessité d’un Etat capable de garantir les droits et libertés des citoyens.
Ils veulent des dirigeants honnêtes, capables de dire la vérité au peuple et de lui demander le sacrifice nécessaire pour $etre à la hauteur des autres pays développés. Aux jeunes, il faudra un programme cohérent et efficace qui prenne en compte ce qui existe déjà afin de fixer des objectifs clairs à court, moyen et long termes et permettant une évaluation sûre, nette et précise.
De leur côté, les dirigeants doivent rendre compte de leurs faits et gestes à la société civile qui, à son tour, ne doit pas rester trop complaisante envers les autorités en place.

La grande question d’aujourd’hui, c’est de savoir : qu’est-ce que les jeunes veulent comme pays, et de quel genre d’hommes ont-ils besoin pour se réaliser et s’affirmer? C’est après avoir répondu à cette question que la jeunesse malienne saura de quelle école, citoyen, dirigeant ou modèle de développement le Mali aura besoin. Malheureusement, c’est pour elle une « navigation à vue ». Par ailleurs, la cupidité et l’égocentrisme de certains dirigeants freinent considérablement les réformes nécessaires devant permettre à la nouvelle génération d’affronter les défis du futur.
Des jeunes sans formation, dégoûtés du comportement de certains des anciens et des aînés, ne possédant aucun repère de valeur, vivant dans une société injuste où le voleur est le plus respecté et où les compétences et capacités ne comptent plus pour réussir, ces jeunes-là ne pourront certainement pas construire une Nation. Des milliers de jeunes ne sont pas allés à l’école. Pourquoi ? Même si des milliers d’entre eux sont formés, et même si des milliers d’entre eux sont parvenus à s’insérer dans des circuits de production, ils restent comme impuissant et disons…« inutiles » face au chômage. Pourquoi ? Et comment peut-on se développer et développer le pays sans travailler ? Autant de questions adressées aux autorités.
Le développement dépend essentiellement de la qualité de la main-d’œuvre et de la détermination du cadre stratégique élaboré par des patriotes illuminés. Aussi, personne n’a le droit de malmener la jeunesse qui ne demande après tout qu’à être formée et qu’on lui donne les espaces nécessaires pour qu’elle puisse servir dignement, honnêtement et loyalement le pays.
Bref, la jeunesse malienne veut tout simplement participer à la marche historique du Mali et même du monde.

 

Cheick Oumar Keïta

 

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