Au Mali, avorter est un acte criminel passible de plusieurs années de prison. Pourtant, malgré les effets dissuasifs des lois, des centaines d’interruption volontaires de grossesses ont lieu chaque jour dans des cabinets, des cliniques, auprès des sages-femmes, entraînant parfois la mort de la mère. Les conditions d’hygiène sont inexistantes dans la plupart des cas surtout chez des « médecins-charcutiers » pour qui le serment d’Hippocrate a viré au serment d’hypocrite avant de créer des poches secondaires à leur blouse blanche.
Moyennant des sommes, toutes les femmes désirant avorter trouve un local pour se débarrasser de leur grossesse. Les médecins sont formels. A chaque fois qu’une femme passe sur le billard, elle risque d’y laisser la vie.
Un air dilatoire plane sur les affaires d’avortements au Mali.
D’abord la loi du silence régit le milieu médical et quand les langues se délient elles requièrent l’anonymat. Tout le monde condamne ce faux tabou qu’est l’avortement au Mali, mais tout le monde se cache derrière une peur qui relève plus de l’hypocrisie face à un véritable débat de société. Tout le monde joue les redresseurs de torts, les alarmistes réformateurs, mais personne ne veut prendre ses responsabilités pour aborder le sujet avec plus de courage et de volonté. A écouter plusieurs médecins, on croirait que la profession est gangrenée, que ceux qui osent dénoncer, en aparté, il faut le souligner, sont les bons et les autres, sont les méchants. En attendant, chaque jour amène son lot de curetages et son pourcentage de morts. En effet ; il existe beaucoup d’autre moyens et de pratiques pour ne pas avoir une grossesse non désirée.
Ou sinon :
Une grossesse non planifiée peut se révéler lourde de conséquences pour l’adolescente. Cette dernière risque d’être abandonnée par son partenaire, d’être expulsée du lycée, de perdre son emploi, de souiller l’honneur de sa famille si elle est célibataire, de tomber malade, voire de mourir. Sous l’effet de la peur, de la honte ou du désespoir, beaucoup de jeunes femmes sont prêtes à risquer leur vie pour mettre fin à une grossesse accidentelle. Elles ont recours à un avortement illicite, souvent pratiqué par une personne sans formation et dans de mauvaises conditions, ou alors elles tentent de se faire avorter par leurs propres moyens en employant des moyens dangereux, par exemple en buvant de l’essence ou des produits détergents, en prenant une dose excessive de médicaments, en irriguant le vagin avec des substances javellisées ou en y insérant divers objets.
Et les conséquences sont nombreuses et très graves.
Une fille raconte : une fois enceinte, le mec te crache à la figure et te traite de pute. Moi, mon copain avec qui je sortais depuis 3 ans m’a giflée et m’a mise à la porte en me disant que comme je baisais avec lui, je pouvais écarter mes cuisses à tout le monde.
J’ai passé un mois à demander à toutes mes connaissances de m’aider.
Je leur disais que j’avais un problème de santé. J’ai pu amasser la somme, et je suis partie voir un médecin qu’une sage-femme m’a conseillé. J’ai failli mourir. Je coulais. Ce n’est pas des saignements, mais une hémorragie. Une semaine après mon curetage.
J’étais toujours malade. J’avais de la fièvre et mon vagin dégageait de la puanteur. Une amie m’a emmenée chez un gynécologue qui a diagnostiqué une infection grave. Il m’a dit que ce serait un miracle si j’arrivais à avoir un enfant.
Le miracle s’est produit et Awa n’a pas pu avoir d’enfants. Elle est mariée depuis 6 ans et son mari ne sait pas pour quelles raisons sa femme ne peut pas avoir d’enfants.
Vu son état, Awa sait que son mari pourrait se marier avec une autre femme et demander le divorce. Ce qui est pire, c’est le poids de la culpabilité : tout cela est de sa faute. Elle a péché et aujourd’hui elle paye pour ce qu’elle a fait. C’est la punition Divine.
On aura beau lui expliquer que Dieu est miséricordieux et ne tient pas rigueur à ses brebis, même les plus galeuses, Awa est convaincu que rien ne peut laver sa faute. Et elles sont nombreuses les filles ou les comme Awa qui vivent dans la terreur face à leurs parents, leurs maris, leurs frères, la rue, la société et Dieu.
Dieu est grand et je dirai même très grand.
Juste pour réveiller les consciences et provoquer les réflexions et que la jeunesse s’active.
COK
Nous les jeunes
À grossesse précoce, avortement à la pelle
Au Mali, avorter est un acte criminel passible de plusieurs années de prison. Pourtant, malgré les effets dissuasifs des lois, des centaines d’interruption volontaires de grossesses ont lieu chaque jour dans des cabinets, des cliniques, auprès des sages-femmes, entraînant parfois la mort de la mère. Les conditions d’hygiène sont inexistantes dans la plupart des cas surtout chez des « médecins-charcutiers » pour qui le serment d’Hippocrate a viré au serment d’hypocrite avant de créer des poches secondaires à leur blouse blanche.
Moyennant des sommes, toutes les femmes désirant avorter trouve un local pour se débarrasser de leur grossesse. Les médecins sont formels. A chaque fois qu’une femme passe sur le billard, elle risque d’y laisser la vie.
Un air dilatoire plane sur les affaires d’avortements au Mali.
D’abord la loi du silence régit le milieu médical et quand les langues se délient elles requièrent l’anonymat. Tout le monde condamne ce faux tabou qu’est l’avortement au Mali, mais tout le monde se cache derrière une peur qui relève plus de l’hypocrisie face à un véritable débat de société. Tout le monde joue les redresseurs de torts, les alarmistes réformateurs, mais personne ne veut prendre ses responsabilités pour aborder le sujet avec plus de courage et de volonté. A écouter plusieurs médecins, on croirait que la profession est gangrenée, que ceux qui osent dénoncer, en aparté, il faut le souligner, sont les bons et les autres, sont les méchants. En attendant, chaque jour amène son lot de curetages et son pourcentage de morts. En effet ; il existe beaucoup d’autre moyens et de pratiques pour ne pas avoir une grossesse non désirée.
Ou sinon :
Une grossesse non planifiée peut se révéler lourde de conséquences pour l’adolescente. Cette dernière risque d’être abandonnée par son partenaire, d’être expulsée du lycée, de perdre son emploi, de souiller l’honneur de sa famille si elle est célibataire, de tomber malade, voire de mourir. Sous l’effet de la peur, de la honte ou du désespoir, beaucoup de jeunes femmes sont prêtes à risquer leur vie pour mettre fin à une grossesse accidentelle. Elles ont recours à un avortement illicite, souvent pratiqué par une personne sans formation et dans de mauvaises conditions, ou alors elles tentent de se faire avorter par leurs propres moyens en employant des moyens dangereux, par exemple en buvant de l’essence ou des produits détergents, en prenant une dose excessive de médicaments, en irriguant le vagin avec des substances javellisées ou en y insérant divers objets.
Et les conséquences sont nombreuses et très graves.
Une fille raconte : une fois enceinte, le mec te crache à la figure et te traite de pute. Moi, mon copain avec qui je sortais depuis 3 ans m’a giflée et m’a mise à la porte en me disant que comme je baisais avec lui, je pouvais écarter mes cuisses à tout le monde.
J’ai passé un mois à demander à toutes mes connaissances de m’aider.
Je leur disais que j’avais un problème de santé. J’ai pu amasser la somme, et je suis partie voir un médecin qu’une sage-femme m’a conseillé. J’ai failli mourir. Je coulais. Ce n’est pas des saignements, mais une hémorragie. Une semaine après mon curetage.
J’étais toujours malade. J’avais de la fièvre et mon vagin dégageait de la puanteur. Une amie m’a emmenée chez un gynécologue qui a diagnostiqué une infection grave. Il m’a dit que ce serait un miracle si j’arrivais à avoir un enfant.
Le miracle s’est produit et Awa n’a pas pu avoir d’enfants. Elle est mariée depuis 6 ans et son mari ne sait pas pour quelles raisons sa femme ne peut pas avoir d’enfants.
Vu son état, Awa sait que son mari pourrait se marier avec une autre femme et demander le divorce. Ce qui est pire, c’est le poids de la culpabilité : tout cela est de sa faute. Elle a péché et aujourd’hui elle paye pour ce qu’elle a fait. C’est la punition Divine.
On aura beau lui expliquer que Dieu est miséricordieux et ne tient pas rigueur à ses brebis, même les plus galeuses, Awa est convaincu que rien ne peut laver sa faute. Et elles sont nombreuses les filles ou les comme Awa qui vivent dans la terreur face à leurs parents, leurs maris, leurs frères, la rue, la société et Dieu.
Dieu est grand et je dirai même très grand.
Juste pour réveiller les consciences et provoquer les réflexions et que la jeunesse s’active.
Cheick o keita