Nous, les jeunes: Entre chauvinisme (patriotisme exclusif) et collaborationnisme, le cœur du patriote malien tangue

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« Le Mali d’abord, rien que le Mali, le Mali au-dessus de tout », aiment à ressasser tous les Maliens à tout bout de champ. Mais au fait, qui aime le Mali et qui ne l’aime pas? En réalité, il est facile pour tout Malien de clamer verbalement son amour pour le Mali. Mais pourquoi est-il si difficile  de le faire ?

Pour éclairer les lanternes, il est indiqué d’expliquer que le chauviniste est un patriote exclusif, et que le collaborationniste est celui qui pratique une politique de collaboration. Ceci dit, à travers cette crise sans précédent au Mali, notre pays est en train de découvrir le vrai visage de ses enfants dont certains sont si fiers de porter son nom alors que d’autres ne pensent qu’à…le salir, voire ternir son image.

« Le Mali, d’accord, mais moi, mon parti politique, mes ambitions, mes intérêts, en un mot ma personne d’abord car cette Nation ne mérite plus qu’on se sacrifie pour elle… ». Ainsi s’expriment bien des Maliens inconscients depuis la débâcle du pays. Ainsi piégé par ses propres fils, le Mali se trouve au bord du précipice et ne parvient toujours pas à se dépêtrer de sa crise. Cependant, l’écœurement est sans appel face à des Maliens qui « poignardent » leur pays, le plus souvent dans le dos, tandis que d’autres le surestiment.

Notre pays a beaucoup hérité du système colonial et le plus souvent pris exemple sur le système d’administration politique et économique « made in France », bien que le système « made in Mali » existe, c’est-à-dire la solution à la malienne.  Cependant, le Mali a avant tout hérité d’un grand répertoire historique, culturel, traditionnel, etc. laissé par de grands hommes qui, jadis, s’étaient distingués par leur détermination à défendre et faire valoir leurs idéaux sociopolitiques et religieux, des hommes qui continuent toujours à servir de références aux Maliens pour réaffirmer la grandeur et la souveraineté du pays.

Mais alors, que dire de ces Maliens qui n’ont yeux et d’ouïe que pour l’extérieur et ses mirages ? Ces mains qualifiées de « nuisibles et invisibles » de l’Occident ont toujours défendu la cause internationale au mépris des intérêts des Africains et partant, des Maliens. Hélas, le malien lambda,  le citoyen simple, le patriote dans l’âme et dans la chair assistent aujourd’hui, indignés et impuissants, au « dépeçage » de sa chère Patrie.

« Nous sommes résolus de mourir…Pour l’Afrique et pour toi Mali ». Ainsi chantent béatement beaucoup de Maliens, mais sans réellement connaître toutes les paroles de leur hymne national, encore moins leur signification, l’essentiel pour eux étant de démontrer aux autres leur « patriotisme », ou du moins leur chauvinisme. Notre Nation se croyait être toujours la priorité ; elle croyait que tous ses fils, sans exclusive, étaient riches d’un sentiment patriotique sans égal. Mais le constat est tragique, surtout lorsqu’on se rend compte que très rares sont aujourd’hui les Maliens qui sont disposés à payer le prix du sacrifice pour sauver l’actuel Mali. D’ailleurs, la plupart d’entre eux n’ont que de gros mots à la bouche en lieu et place des actes visibles et concrets. En fait, à vue d’œil, tous les Maliens sont patriotes et même chauvinistes, mais dans la réalité de la tache et de l’ouvrage, ils jouent le plus souvent aux abonnés absents.

Notre Nation est confrontée à deux idéaux : un nationalisme optimiste et excessif, voire exacerbé, face à un nationalisme pessimiste et craintif, voire méfiant. D’une telle Nation, on ne peut donc recevoir plus que qu’on lui a pas donné. Accepter la main tendue est donc la seule porte de sortie. Un adage bien de chez nous soutient : « Pour que quelqu’un dise de l’aider à tuer son lion, il faudrait qu’il maîtrise au préalable la tête de ce lion ». Autrement dit, notre pays ne sera pas libéré sans les Maliens, sans ses soldats qui ont le devoir et l’obligation de laver l’affront subi au front du Nord. Aux Maliens donc de donner le ton pour avoir le reste de la note.

Aussi, le patriote (l’authentique, s’entend) de se demander : pourquoi une telle division des Maliens alors que l’unité doit rester le mot d’ordre ? Pourquoi deux visions dans un seul pays ? Pourquoi deux Maliens pour un Mali ? Pourquoi le Mali dans la bouche, mais pas dans le cœur ? Pourquoi le Mali dans le corps, mais pas dans l’âme ? Enfin, pourquoi pas le Mali de « Un Peuple, Un But, Une Foi » ?

Cheick Oumar Keïta

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3 COMMENTAIRES

  1. Ce que je crois

    Depuis plusieurs mois la situation au mali suscite des débats passionnés chez nous et dans le monde entier . ..
    Que fera le premier ministre , pourquoi Dioncouda a fait ci , comment Sanogo a fait ca , untel a dit ceci , libération du nord , cdeao des mots et propos qui reviennent sans cesse et a juste titre puisque cette situation au Mali est inédite
    Toutefois , il me semble a mon humble avis que le véritable enjeu ne se trouve pas la , et la peur de voir la réalité en face pour certains , la méconnaissance totale du mode de fonctionnement des gens mus par une idéologie pour d autres , laisse présager de grandes surprises
    Le mouvement islamiste est en jihad , il a pas commence au mali et ne se terminera pas ici également , de plus ces ‘’ fous de dieu ‘’ ne répondent pas aux critères culturels de la majorité des maliens , quand j entends dire : ‘’ ca va se régler inch allah ‘’ les bras m en tombe et me dit que l a majorité du peuple malien n est pas préparé a ce qui risque de se passer dans les trois ou quatre prochaines années
    Ils occupent le terrain 2/3 du territoire , et ont eu largement le temps de s armer , de trouver des sources de financement , et de réfléchir a une stratégie de conquête car leur but est de conquérir le mali par les urnes et non par les armes qui ne sont probablement qu un moyen de pression pour eux .

    La première étape sera de mettre les futurs dirigeants maliens dans une position intenable peut être même en organisant des attentats aveugles ce qui perturbera les populations qui se rendront compte que kaboul , bagdad , et Nairobi ne sont pas si loin .

    La deuxième étape sera la demande formulée par les groupes islamistes , il exigeront une modification de la constitution pour permettre a un parti islamiste de se présenter en toute légalité aux futures élections .

    La troisième étape va nous renvoyer aux réalités maliennes car les centaines de milliers de jeunes gens qui n ont que comme seule perspective que de trouver a manger chaque jour et beaucoup croise quotiennement sans les regarder , tel avec une machine a coudre sur l épaule , tel poussant une charrette de sacs de riz ou vendant des cartes de recharges et ces jeunes mendiants déambulant dans les rues n ont que comme seul recours l espérance de jours meilleurs proposées par les islamistes ( qui entre nous soit dit savent gérer les deniers publics sans commettre de délits ) et d autant plus qu ils ont du bon sens et qu’ ils sont bien conscients que 50 ans d indépendance ne leur a pas été profitable et qu’ ils voient tous les jours certains fonctionnaires dans des véhicules de plusieurs dizaines de millions accompagnes de belles riant a gorges déployées . ils voient et observent ces milliardaires qui ont voles le l argent public avec la complicité non désintéressée de décideurs en qui le peuple a mis sa confiance

    Mais le potentiel militant existe déjà dans la capitale , il suffit de passer devant le stade un jour de mouloud , d écouter certaines radios libres , d observer un certain nombre de choses , je connais certains commerçants qui financeront ce futur parti non pas par opportunisme mais par conviction religieuse ce qui est tout a fait honorable .
    Pendant que nos hommes politiques intriguent , pendant que les motions de soutien défilent a la télévision , pendant que l armée se réorganise , pendant que dans les grains on élabore des thèses d intellectuels nantis et décales de la souffrance quotidienne de plus de 2 millions de maliens les islamistes commencent leur œuvres sociales dans le nord , soignent les indigents , et aident les plus démunis comme ils l ont fait en Palestine , en Egypte et ailleurs auparavant et aujourd’hui encore , ils se substituent a l état qui n a que très peu de moyens c est logique en somme puisqu’ ils sont les plus nombreux les gens qui souffrent et qui espèrent .

    L occident qui les as méprisé durant des décennies , a refuser de discuter avec des hommes pourtant élus par des peuples qui avaient décides de confier leurs destin a ceux qui mus par la foi comme en algerie avec le fis et en palestine avec le hamas , a commence a comprendre en egypte ( c est vrai que la les enjeux sont collosaux

    Un grand frère en lisant l ébauche de ce texte me dit avec une moue dubitative : ‘’ c est bien ton texte mais tu ne parles pas des causes , car il nous faut identifier les causes si nous voulons nous attaquer aux conséquences ‘’
    Bien sur cela est cohérent mais je crois qu’ il n a pas mesurer l urgence de la situation , et qu’ il a encore l espoir que nous puissions gagner la course de fond engagée avec les islamistes

    La quatrième étape sera la coohabitation
    ( suite prochainement }

  2. Tout les honnêtes citoyens se sont rendu compte que le gouvernement C.M.D a fait un travail énorme surtout l’affaire des diplômes truqués et falsifiés dans la fonction publique.
    Seul les apatrides, voleurs, corrompus ne reconnaissent pas la valeur et le merite de l’homme (Cheick Modibo Diarra)
    Mieux vaut travailler avec des amis ou grins intègrent que de faire un consensus avec les politiciens apatrides comme les membres du F.D.R.
    Le Mali n’a pas besoin de gouvernement de consensus avec des hommes malhonnêtes de la race de Diouncounda, Soumaîla Cissé, Modibo Sidibé, Kassim Tapo, Iba N’Diaye, Tiéblé Dramé et autres. Mais un gouvernement d’homme honnêtes comme C.M.D, Moussa Mara, Zoumana Sacko.

  3.  J’ose espérer que les politiciens dépasseront leurs divergences, leurs intérêts individuels pour sauver ensemble le Mali.
     J’ose espérer que le président et le PM se donnent la main pour démentir les oiseaux de mauvais augure.
     J’ose espérer que les Maliens se calment un peu pour laisser travailler.
     J’ose espérer que les journalistes cessent de diviser sans cesser d’informer.
    Mes respects

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