La jeunesse représente l’avenir d’une Nation et constitue le fer de lance du développement d’un pays. Autant cette maxime très courante, voire populaire, confère aux jeunes une place prépondérante au sein de la société, autant elle les invite à prendre toutes leurs responsabilités en vue de mériter cette place.
En fait, c’est dans le degré de conscientisation des jeunes d’aujourd’hui face à leurs devoirs (et leurs droits aussi) en général qu’on peut établir une nette différence entre ce qu’il est convenu d’appeler «la génération consciente » et celle dite « inconsciente ». Et c’est la première qui répond valablement et le mieux à notre maxime (citée plus haut).
En effet, c’est sur les épaules de cette « génération consciente » que repose tout l’espoir d’un pays et de ses dirigeants. C’est elle qui doit assurer la grande relève de demain. C’est elle qui doit reprendre en mains l’héritage laissé par les grands frères, doyens et anciens, qui doit s’inspirer de leurs savoirs, connaissances, expériences et y ajouter les leurs afin d’œuvrer pour le développement du pays. En fait, c’est sur cette jeunesse consciente que comptent les plus hautes autorités.
Et les jeunes le savent si bien que ces dernières années, la majorité d’entre eux s’investissent aujourd’hui dans des secteurs informels tels que l’entreprenariat, la communication (les différents outils des NTIC, entre autres), le transport, l’agriculture, l’élevage, etc. Même les secteurs (publics ou privés) qui n’étaient pas auparavant primés par les jeunes sont aujourd’hui envahis, sinon « courtisés » par eux. C’est dire que quelque part, beaucoup de jeunes maliens se rendent aujourd’hui compte que du fait de la mondialisation et des difficultés actuelles de la vie, aucune opportunité d’emploi n’est à rejeter ou à snober.
La période de la jeunesse n’étant pas « éternelle », bien des jeunes ont tôt fait de « prendre le taureau par les cornes » en se lançant dans des activités auxquelles leurs aptitudes, connaissances et expériences ne les prédestinaient pas auparavant. Mais comme on dit, « c’est en forgeant qu’on devient forgeron ». Aussi, beaucoup de jeunes, fatigués et désabusés par la recherche d’un emploi digne de la valeur de leurs diplômes, ont fini par revoir leurs ambitions scolaires ou postuniversitaires au rabais. C’est ainsi qu’on les retrouve aujourd’hui exerçant dans presque tous les domaines de fonction ou de métier et dans tous les coins et recoins du pays.
C’est que la plupart des jeunes ont désormais compris ce trait d’esprit de l’ami Bamanan qui dit (à peu près) ceci : « Avant de solliciter l’aide des gens pour attraper ton lion, il faudrait que tu aies au préalable maîtrisé la tête de l’animal ». Un adage qui ne semble pourtant pas constituer le mot d’ordre d’une certaine génération de jeunes dite « inconsciente », c’est-à-dire les jeunes « partisans du moindre effort », qui ne font rien et ne s’engagent en rien sans demander, voire exiger l’aide ou l’assistance de leurs parents et autres connaissances, pour peu que ces derniers aient le sou ou…« le bras long ».
Cheick Oumar Keïta