Non respect du prix de vente du sucre exonéré à Bamako : Le Directeur de la DGCC pointé du doigt

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Si l’Etat ne nomme pas un autre directeur général de la DGCC pour mettre en place une vraie politique de suivi et de contrôle efficaces du prix du sucre exonéré, les populations ne sentiront pas la baisse du prix du sucre sur le marché. 

A moins de 6 mois, c’est-à-dire de juillet à décembre 2023, le gouvernement du Mali, a procédé à deux exonérations pour dit-il, « solutionner la pénurie de sucre et baisser le prix de vente». Après ces deux exos, le constat n’est pas reluisant. Si le premier défi est presque atteint, c’est-à-dire approvisionner le marché, le second est confronté à des difficultés.

Il y a quelques jours,  les autorités publiaient un nouveau prix pour le sucre local et importé (blanc).

130 F CFA de différence

Le sucre local toujours selon le communiqué devrait être cédé  à 600F le kilo. La triste réalité est que cette qualité est vendue à 700 F CFA.

Pendant que les grossîtes vendent le kilo du sucre blanc à 575 F CFA, au demi grossîtes, le kilo du sucre blanc est vendu chez les revendeurs,  c’est dire dans des boutiques de quartiers à 750F dans plusieurs lieux de vente alors qu’il devrait être vendu à 620 F CFA.

La marge de prix entre le prix fixé par le gouvernement pour le sucre blanc chez les revendeurs est de 130F CFA. Pour ce qui est du sucre local, elle est de 100 F CFA.

Dans un récent rapport, la DGCC a levé le voile sur le non respect du prix de vente du kilo du sucre importé par les revendeurs. Pour les enquêteurs, sur les 3 800 contrôles menés par les agents, 789 procès-verbaux livrés ont décelé un non-respect du prix. N’est ce pas là des pratiques contraires aux clauses inscrites dans le cahier des charges. Ce qui revient à dire que les commerçants n’ont pas répercuté intégralement les avantages des exonérations sur les prix de vente au détail.

Une exonération sans effet ?

A quoi à donc servi les exonérations ? Il y a-t-il des non-dits entre les commerçants détaillants et la DGCC ? Pourquoi les sanctions ne tombent pas ?

Le jeu du chat et de la souris entre la DGCC et les commerçants détaillants va continuer de plus belle au grand dam des consommateurs étant donner qu’il y a une inefficacité du directeur général de la DGCC et des brigades de suivi. « Il est possible que des actes de corruption au sein des brigades de contrôle ou des connexions corrompues entre les commerçants et les autorités responsables rendent les mesures de contrôle inefficaces », nous confie un ancien importateur de sucre.

Approché par nos soins, un responsable de la DGCC sans pour autant démentir nos propos reconnait que la DGCC est confrontée dans la surveillance sur le marché à un manque de ressources. « Les brigades de contrôle sont confrontées à des contraintes de ressources telles que le personnel, le budget et les équipements ».

Il faut noter que si les sanctions pour non-respect des prix fixés par le gouvernement ne sont pas suffisamment dissuasives, et que le directeur de la DGCC ne fait correctement son travail, les commerçants seront amenés à respecter les réglementations.

Djibril Diallo

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