D’après la Plateforme d’action commune, composée du Syndicat autonome des Administrateurs civils (SYNAC), du Syndicat libre des Travailleurs du Ministère de l’Administration territoriale (SYLTMAT), du Syndicat national des Travailleurs des Collectivités territoriales (SYNTRACT) et du Comité syndical des Agences de Développement régional (CS-ADR), les Autorités de la transition, piloté par les militaires putschistes du 18 août, sont « méprisantes, insultantes et provocatrices ».
Elle l’a fait savoir le samedi 28 novembre 2020, lors d’une assemblée générale, tenue dans la Salle de réunion du Gouvernorat du District de Bamako. Un constant amer qui a motivé les participants à décider de la poursuite de leur grève illimitée jusqu’à l’aboutissement total de toutes les revendications. Mais pourquoi ces nominations de Gouverneurs militaires sont-elles mal vues par le Corps préfectoral ?
Le Secrétaire Général du SYNAC, Ousmane Christian Diarra est on ne peut plus clair : « la nomination massive des militaires aux postes de gouverneur est « méprisante, insultante et provocatrice, dans la mesure où nul n’ignore que la priorisation des administrateurs à ces postes est une de leurs plus fortes demandes. Le préavis de grève du 24 janvier 2019 a justement été déposé dans ce sens. Enfin, l’assemblée générale a donné quitus aux bureaux de nouer des partenariats avec toutes autres structures partageant les points de vue de la Plateforme pour faire aboutir sa lutte dans l’intérêt des militants et du Mali, menacé par l’irresponsabilité et le mépris des autorités ». Mais pourquoi autant de réactions négatives de la part du Corps préfectoral quand bien même que ces nominations sont conformes auxrèglementations en vigueur en république du Mali ? Le manque de concertation des Autorités ?
Il n’est un secret pour personne que le Mali traverse une grave crise sécuritaire, au Nord, Centre et même au Sud jusque dans les périphéries de la capitale Bamako. Dans le conflit qui oppose les Autorités de la Transition au Corps préfectoral, les premières auraient pu motiver leurs décisions par la recherche de sécurisation de ces zones par la nomination des Gouverneurs militaires, le temps de ramener la paix et la libre circulation des personnes et des biens. Cette démarche aurait pu les convaincre qu’il ne s’agit pas de l’accaparement de leurs postes.
Plus que jamais, les autorités doivent tirer les leçons des différents bras de fer qu’elles rencontrent avec les syndicats. Ainsi, afin d’éviter la confrontation constante avec le Front social, les Autorités doivent désormais privilégier la concertation avec l’ensemble des partenaires sociopolitiques. « Mieux vaut prévenir que guérir », dit-on.
Falaye Keïta