Si l’ancien président, le général Amadou Toumani Touré (ATT), exilé à Dakar après avoir été chassé du pouvoir le 22 mars 2012 par une junte militaire vorace, a été accusé de favoritisme, de clientélisme, de régionalisme, de népotisme dans les nominations et de gestion laxiste des affaires de l’Etat, ce qui se passe sous nos yeux aujourd’hui est sans commentaire. Les qualificatifs manquent pour dénoncer ces nominations aux relents d’un cocktail explosif. D’autant que l’irruption de la famille présidentielle dans la gestion de la chose publique n’est pas de nature à calmer la grande majorité de Maliens qui ne pensent qu’à un retour d’ascenseur dans les nominations. Et cela, à la grande satisfaction de «Ma famille d’abord» dont quelques mois de gestion dans l’appareil d’Etat ont suffi à certains de ses membres de montrer leur capacité à vandaliser les maigres ressources du Mali. La suite, on la connaît. La surfacturation dans l’achat de l’avion présidentiel et du matériel pour l’armée malienne est passée par là.
Pire, depuis la nomination du Premier ministre Modibo Keïta et la composition du gouvernement du troisième Premier ministre du président IBK en moins de deux ans à la tête du Mali, les cadres se marquent à la culotte, faisant de Bamako, la capitale malienne, ton pied mon pied. Ainsi, la guerre de postes ravage dangereusement toutes les structures étatiques au point que les agents d’un même service, du planton au directeur en passant par les autres travailleurs, se regardent en chiens de faïence. Les rumeurs les plus folles annonçant le départ d’un tel directeur et son remplacement par un de ses subordonnés en rajoutent à l’atmosphère délétère.
Et avec les premières nominations à la présidence de la République et à la primature, la hantise et la peur se sont emparées de certains cadres assumant des responsabilités. Si certains cherchent désespérément protection auprès des hommes influents de «Ma famille d’abord», les seuls maîtres à bord du bateau Mali qui prend de l’eau de toutes parts, d’autres, en attendant la purge à la soviétique, s’en sont déjà remis à Dieu.
Le plus inquiétant n’est pas ce croc-en-jambe entre responsables pour sauver leur fauteuil doré dans l’administration mais du caractère clanique et ethnique qui guident les nominations à des postes à responsabilité. La nomination de certains ministres, qui ne jurent que par le rattrapage ethnique, inquiète les Maliens à cause de leur passé dans des gouvernements successifs de l’ère démocratique. Mais aussi du soutien dont ils vont largement bénéficier de la part de l’épouse du chef de l’Etat dont l’influence dans les nominations est un secret de polichinelle.
Notre pays, déjà secoué par la crise politique née des événements de mars 2012, n’a pas besoin d’une autre blessure. Le Mali, dont les Maliens rêvent de construire avec les slogans de campagne du président IBK, doit être au-dessus de la domination d’un groupe sur un autre. Comme la beauté d’un jardin botanique réside dans la diversité de ses fleurs, la beauté d’un pays doit la diversité de ses ethnies. A méditer.
Yoro SOW
Le cas du Tresor ressemble à un règlement de compte. Ibk doit avoir l’explication, on ne renvoie pas comme ça les quelques bons cadres du pays et surtout s’ils n’ont pas duré à leur poste et qu’ils mouillent le maillot comme Ben. Je pense que c’est Ibk lui même qui est à la base du départ de Ben et non Igor parcequ’il devient gênant pour ses intérêts personnels.
Mr Sow a raison. Je peux en témoigner. Ben était Directeur du Trésor il y’à tout juste 18 mois. C’est lui qui a ramené l’ordre dans le paiement des mandats des opérateurs. Nous opérateurs nos fonds étaient virés dans nos comptes sans qu’on se déplacent comme avant pour donner des pots de vins. Maintenant, il était entrain d’assainir en engageant pour l’intérêt supérieur du pays une lutte sans merci contre les pétroliers faussaires en complicité avec les banques et contre les commerçants émetteurs de chèques sans provisions. Mais malheureusement pour lui, le Président Ibk et sa famille n’aiment pas les gens honnêtes et les gens sérieux. Ils ont profité de l’occasion pour le balayer sans aucune raison et nommer à sa place des gens corrompus ayant des dossiers de détournement au Trésor. Aujourd’hui c’est l’incompréhension totale au Trésor.
@Yoro SOW.”tiè i yé i da lamaka dron notè i ma kouma”(=tu as remué la bouche sans rien dire là).Montre-moi un régime en Afrique ou dans le reste du monde où les nominations ne sont pas faites chez des alliés, les amis ou les anciens camarades de classe…Même après IBK cela va demeurer!Ce n’est pas le problème, mais là ou le bas blesse c’est quand ce choix est opéré uniquement parmi les cadres corrompus, incompétents et voraces…Sinon c’est trop demander à un politicien de ne pas choisir ses collaborateurs parmi les siens. 😉
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