C’est à l’issue d’une réunion hier à la bourse du travail que l’UNTM a confirmé son mot d’ordre de grève initialement prévue pour le vendredi 20 mai 2011. Une décision qui vient après les excuses de l’ex-directeur Général de la police. Excuses acceptées, mais le Bureau Exécutif tient toujours à ses doléances. Ses arguments !
« Considérant l’agression des militants et invités de l’UNTM par un groupe de fonctionnaires de police lors du défilé du 1er 2011 sur le boulevard de l’Indépendance et dans l’enceinte de la Bourse du Travail ;
Considérant le manque de réaction de la part du service de maintien d’ordre face à ces agressions ;
Considérant l’impunité manifeste dont jouissent ces fonctionnaires de police.
Le Bureau Exécutif de l’UNTM décide d’observer une grève de protestation de vingt quatre (24) Heures le vendredi 20 mai 2011 à partir de 00 H sur toute l’étendue du territoire. »
C’est l’essentiel du préavis de grève en date du 06 mai dernier déposé sur la table du Gouvernement par la Centrale Syndicale avec ampliation à tous syndicats nationaux, Unions Régionales et locales, Union des Travailleurs Maliens de France, BIT – GENEVE, CSI –Bruxelles et OUSA –Accra (Ghana).
En clair, l’UNTM poursuit ses actions suite à l’incident du 1er mai. Estimant que les coupables n’ont pas encore été sanctionnés, il n’y a donc pas lieu de suspendre le mot d’ordre de grève.
Il faut dire que dans l’après-midi du mercredi 11 mai dernier, quelques heures après le limogeage du Directeur Général de la police, ce dernier a adressé, par message téléphonique, ses excuses au secrétaire général de l’UNTM Siaka Diakité. Si le pardon a été accepté, le Secrétaire Général n’est cependant pas parvenu à faire plier les membres du Bureau Exécutif par rapport à la sanction prononcée contre les policiers fautifs.
La majorité des participants à la réunion a tout simplement opté pour la poursuite des actions jusqu’à satisfaction complète, à savoir, la mise en œuvre des sanctions prononcés par le Directeur Général sortant et relatives aux 25 jours d’arrêts de rigueur contre les auteurs d’agressions.
Parallèlement à ces actions syndicales, le bureau Exécutif a engagé un pole d’avocat dont le Bâtonnier de l’ordre, pour défendre ses intérêts devant les tribunaux. Ce conseil a déjà entendu deux des victimes en l’occurrence les policières porte-étendards de la SPN lesquelles ont été littéralement déshabillées en public par leurs agresseurs. Les auditions se sont poursuivies hier avec le chauffeur de l’UNTM qui a lui aussi reçu des coups.
Il ne s’agirait, de sources proches de l’UNTM, d’une question de personnes ou d’individus, mais de principe : « nous n’avions rien contre Niamé Keïta, seulement il n’est pas question de tolérer certaines pratiques » a soutenu un membre du Bureau Exécutif.
A l’heure actuelle, les éléments frappés par la sanction n’ont pas regagné le lieu indiqué à savoir l’Ecole nationale de Police où ils doivent purger leurs peines. Les choses risquent cependant d’aller très vite puisqu’il nous revient que la hiérarchie a invité le nouveau directeur à prendre service dans les meilleurs délais afin de vider au plus vite les dossiers encombrants. Une consigne valable pour le directeur sortant lequel a d’ores et déjà fait évacuer ses affaires personnelles de son bureau.
B.S. Diarra