Certains produits agricoles sont abondants au Mali, mais les habitants de Bamako en sont presque privés. Pour cause : la cherté des prix. Pour cette raison, certains estiment que Moussa Alassane Diallo semble ne plus être écouté par les acteurs du secteur privé, en tout cas, il n’arrive pas à juguler la tendance à la hausse des prix de certains biens de consommation. Le drame est que les produits locaux n’arrivent pas à trouver l’aide nécessaire pour être acheminés sur les centres de consommation comme Bamako. Comment comprendre que le kilo du poisson frais est 100 francs CFA dans certains villages du delta central au moment où il est vendu à plus de 2000 F CFA dans la capitale ?
Pour renverser la tendance, le PM Maïga vole au secours de son ministre du Commerce. Dans le cadre de sa volonté d’instaurer un dialogue régulier avec le secteur privé malien, le Premier ministre a présidé, le 13 janvier 2025, une rencontre à la Primature. Cette rencontre avait pour objectif de renforcer la collaboration pour répondre aux besoins fondamentaux de la population, conformément à l’axe 3 de la lettre de cadrage gouvernementale. Au cours de la réunion, un projet de plan d’actions a été soumis à validation.
Le comité technique, réunissant des départements ministériels et le secteur privé, a présenté 15 mesures phares. Parmi celles-ci figurent la facilitation du transport du bétail vers les abattoirs de Bamako, la sécurisation des récoltes et des circuits de commercialisation des céréales locales, ainsi que la reconstitution des stocks stratégiques de l’État pour assurer une distribution à prix modéré dans les zones touchées par les inondations. Ces mesures incluent également le maintien d’un dialogue permanent avec les opérateurs économiques pour garantir l’approvisionnement des marchés et stabiliser les prix.
Le Premier ministre a chaleureusement remercié les acteurs du secteur privé pour leur mobilisation et leur engagement en faveur du bien-être des Maliens. Il a réaffirmé le soutien indéfectible du gouvernement dans la mise en œuvre des actions convenues et a salué la résilience des partenaires privés. Cette rencontre a permis des échanges francs et constructifs entre les participants. Elle témoigne de la détermination commune du gouvernement et du secteur privé à apporter des solutions concrètes aux besoins de la population malienne.
Cependant, le Premier ministre n’est pas allé loin dans les détails. L’inquiétude des gens est que le chef du gouvernement fasse de l’ombre au ministre du Commerce sans réussir à mettre en place une structure commerciale digne de ce nom. A défaut créer de nouveau la Somiex, le gouvernement devrait réunir les moyens de renforcer les structures comme l’Opam. Mieux, il faudra ajouter d’autres produits aux actions de l’Opam qui ne doit pas se limiter aux produits céréaliers. La collecte du lait, du poisson et de la viande pourrait être confiée à des coopératives appuyées par l’Etat, à travers des infrastructures de conservation.
Nouhoum DICKO