Nafi Diabaté dite Marimar à propos de la crise sociopolitique : ” Astahfiroullâh ; Ya latif ; Has-bunalaahu Wa li-imal wakïlu. Récitons ces versets à tout moment, pour le retour de la paix dans notre pays… “

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Nafi Diabaté est une griotte, pieuse, élégante, passionnée et ambitieuse. Née d’une famille de fervents croyants, elle a pu exprimer auprès de ses parents, l’amour qui la liait à la chanson. A la sortie de  ” A yé n’dèmè “, son tout premier album, la notoriété de Nafi a dépassé les scènes de Sumu pour s’imposer comme l’une des valeurs sûres de la chanson malienne. Elle nous a accordé un entretien lors de l’enregistrement de l’émission de téléréalité Tounkagouna et c’est  son franc -parler  et son attachement à la religion qui font  la différence avec les autres. Elle nous a révélé que lors de son passage sur les lieux saints de l’islam, elle a prié le Tout Puissant de l’enlever de la musique avant de la rappeler vers lui, car selon elle,  en restant dans la musique, elle ne saura être entièrement au service de Dieu. Au sujet de la crise sociopolitique qui sévit dans le pays, Marimar dira que seule la prière nous sortira du calvaire. Ainsi,  elle a donné quelques versets coraniques à réciter par les musulmans, à tout moment afin de faciliter le retour de la paix dans le pays.

Nafi

L’Indépendant Weekend : Bonsoir Nafi et merci de vous présenter à nos lecteurs.
Je m’appelle Nafissatou Diabaté, dite Nafi mais surtout Marimar. Je suis native de Ségou. Mon père s’appelle Oumar Koné dit Baroublen et ma mère Tata Koné. J’ai reçu   la chanson du côté de ma mère, car, du côté de mon père, il n’y a pas de chanteurs.
Pouvez-vous nous relater votre parcours musical ?
C’est à l’âge de douze ans que j’ai commencé à chanter. Ma carrière solo a véritablement débuté en 1998, tout juste après mon mariage. A l’époque, je faisais des sumu. J’ai fait mon premier album en 2000, avec pour titre phare  “Aye Deme”, et le second “Kouma madi “. Je prépare mon 3ème et 4ème albums. Tous les deux comptent 10 titres chacun. Et la sortie officielle c’est pour très bientôt, Inchallah.
Un mot sur les  thématiques développées dans  vos chansons.
Je parle de l’amour, de la patience, de la paix et surtout des conseils, car une griotte qui ne peut pas donner des conseils ne remplit pas sa mission sociale.
En tant que fille d’un pieux de l’islam. Comment avez – vous pu convaincre votre papa à faire de la musique?
Au début, mon père était catégoriquement opposé à mon choix de mener une carrière artistique. Mais, le croyant qu`il est a fini par comprendre que je ne suivais que mon destin. Il m`a alors donné sa bénédiction.

De qui avez-vous alors hérité  la musique ?
La jeune sœur de lait de ma mère est la maman de Cheick et Modibo Diabaté. J’ai passé mon enfance auprès d’elle et comme elle est cantatrice, j’ai suivi ses traces.
 D’où vient le sobriquet Marimar ?
C’est Youssouf” cravate ” de la radio Benkan qui m’a donné ce surnom. Quand il venait chez moi et qu’il me voyait dans mes tenues de prière, il ne cessait de dire que j’étais la Marimar des griottes. II m’appelait ainsi au cours de ses émissions et c’est ainsi que c’est parti. Depuis, tout le monde m’appelle Marimar.
Quels sont vos projets ?
Je viens d’être nommée Ambassadrice du projet ” Tous pour chacun “. Nous sensibilisons sur la mortalité infantile, néo natale, les biensfaits du lait maternel etc… Je suis également sur mes albums qui veront le jour d’ici peu de temps.
Comment se porte l’association ” Nouvelle génération ” dont vous avez assuré la présidence pendant un moment ?
Je pense que l’association se porte bien. Je ne suis plus présidente,  je me suis retirée parce qu’il y avait trop de problèmes. Mais je reste membre de l’association.
Problèmes de quel genre?
Vous savez qu’entre femmes il y a toujours trop de problèmes et ce qui est marrant c’est généralement des problèmes inutiles.
N’est ce pas un problème d’égo? Car c’est l’un des grands fléaux qui minent le milieu artistique.
Oui ca ne peut pas manquer. C’est d’ailleurs le grand mal du milieu des artistes.
Ne pensez-vous pas que cela soit défavorable à votre milieu? Le récent gouvernement d’union nationale n’a vu la présence d’aucun homme de culture n’est ce pas l’un des arguments ?
Nous les griots sommes nés avec le problème d’égo et nous allons mourir et laisser ce problème. Nous ne pouvons rien, car ça fait partie de notre vie. Mais n’empêche, nous sommes unis et solidaires.
Vous par exemple qui avez un côté pieux ne pouvez vous pas mettre cela en exergue et trouver des solutions à ce fléau?
Vous savez, tant que dans notre entourage il y a des personnes qui font le commérage, avec pour but de nous désunir et nous désolidariser ca ne peut qu’être compliquer  et mettre fin à cela d’un seul coup ne peut pas être facile. J’y pense et il me faut du temps.
Vous étiez sur les lieux saints de la Mecque. Est-ce que cela concilie  avec la musique ?
Oui bien sûr. D’autant plus que la musique c’est mon travail. Vous savez, d’un côté la prière c’est pour combler les cinq piliers de l’islam. Et de l’autre côté, il faut travailler pour se nourrir.
 Et quels ont été les vœux que vous avez formulés sur les lieux saints ?
J’ai demandé au bon Dieu de me faire sortir de la vie artistique. Qu’en me rappelant vers lui, je ne sois plus musicienne, que je sois entièrement à son service.
Et pourquoi veux-tu laisser la musique ?
Je ne suis pas artiste, je suis griotte. Et le rôle des griots, c’est de faire des louanges et lors des louanges, nous ne disons pas que la vérité. Nous sommes obligés de mentir souvent pour faire plaisir à nos ” Djatiguis ” et ce sont des péchés. Certes c’est ce qui me nourrit et me fait vivre pour le moment, mais comme je le disais,  je prie Dieu de me sortir de ce métier avant de me rappeler vers lui.
Et ta carrière cinématographique ?
Je suis au service de tous ceux qui aimeraient que je joue dans leur film. C’est un métier que j’aime bien.
C’est pour dire qu’après ta carrière musicale tu peux embrasser une carrière cinématographique ?
Oui, je suis très tentée.
Tu risques de faire encore des péchés d’autant plus qu’il y a souvent des rôles qui induisent  le péché.
Je vais éviter ces rôles là.
Le Mali traverse depuis un moment une crise qui perdure. Vous  en tant que pieuse, quelles sont les solutions que vous pouvez proposer pour une sortie ?
Je ne vois aucune porte de sortie, si ce n’est la prière. Tout ce que nous subissons aujourd’hui, vient d’ Allah et la seule solution ne viendra que de lui. Alors mettons nous à la prière et laissons les querelles inutiles.
As-tu quelques versets coraniques à proposer à nos lecteurs, pour demander à Allah le retour de la paix ?
J’exhorte tous les musulmans à réciter ces versets à tout moment de la journée, afin de faciliter le retour de la paix dans notre pays.
1-    Astahfiroullâh
2-    Ya latif
3-    Has-bunalaahu Wa li-imal wakïlu
Un mot pour la fin?
Puisse le Dieu, le Tout Puissant accepter notre pardon et nous accorder le retour de la paix dans notre pays.
 Clarisse NJIKAM
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3 COMMENTAIRES

  1. :mrgreen: Le problème est qu’on a eu l’Islam à 0, ainsi n’importe qui pense avoir le droit de raconter ce qu’il (ou elle veut). Désobéir sciemment à DIEU (loué soit-IL) sous prétexte de substance revient ou à ignorer qui est DIEU (loué soit-IL) ou à être mécréant, puisqu’IL (loué soit-IL) nous a garanti notre substance avant même notre venu sur terre!

    Et pour la résolution de la crise, on peut avaler tout un chacun une copie du Coran, mais cela ne fera qu’augmenter nos malheurs! Si on veut l’Aide de DIEU (loué soit-IL) il faut un repentir sincère de tout malien (pas besoin d’être croyant pour arrêter de faire le mal ou la débauche) et la ferme intention de ne plus y revenir!

    Je ne dis pas qu’il faut être croyant, mais juste “digne” dans notre quotidien!

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