Mutilations génitales féminines : La bataille contre le phénomène continue

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En prélude à la célébration de la journée internationale de lutte contre les mutilations génitale féminine (MGF), le ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme Maïga Sina Damba, a animé une conférence de presse à son ministère le 4 février 2011.

C’était en présence de la directrice du programme national de lutte contre l’excision (PNLE), Mme Joséphine Traoré ; du prêcheur Issa Sacko dit Kramoko Bè fô, du cabinet du ministre et d’autres acteurs de la lutte contre les MGF (mutilations génitales féminines). Comme chaque année, le Mali, à l’instar des autres pays, fête la Journée internationale de la lutte contre les MGF le 6 février, date retenue par le Comité Interafricain à l’issue de la rencontre des premières dames en février 2003 à Addis Abéba.

 Le thème retenu pour cette année, est «Les médias modernes et traditionnels se mobilisent pour l’abandon de la pratique de l’excision ». Les médias ont depuis quelques années permis au programme national de lutte contre l’excision et ses partenaires d’enregistrer des résultats satisfaisants dans le changement de comportements des populations, comme l’ont indiqué le ministre et la directrice nationale.

L’excision constitue un problème de santé publique à cause de son ampleur, selon EDSDM IV. C’est 85% chez les femmes de 15 à 49 ans et 84% chez les filles de 0 à 14 ans, selon l’enquête nationale sur l’excision 2009. L’excision a des conséquences graves sur le plan sanitaire, psychosocial et économique. Sa pratique constitue une violation des droits humains fondamentaux de la fille et de la femme. Même si toutes les femmes excisées ne manifestent pas forcement les mêmes symptômes, il n’en demeure pas moins que les femmes et les fillettes encourent des risques à cause de l’excision.

 Bien que notre pays ait enregistré des résultats positifs dans cette lutte, la pratique existe toujours dans plusieurs localités. La pratique est favorisée par certains facteurs socioculturels, mais surtout à cause de la méconnaissance des conséquences sur la femme et la mauvaise maîtrise de l’information. Aux dires du prêcheur Kramoko Bè fô, aucun texte religieux ne souligne cette pratique dans l’islam.

La célébration de la journée du 6 février vise à attirer l’attention de nos décideurs, populations sur les conséquences néfastes liées à la pratique de l’excision. Dans notre pays, depuis l’indépendance, un nombre croissant d’organisation et de personnes ressources se mobilisent contre cette pratique traditionnelle. Le PNLE et ses partenaires ont élaboré un document de politique nationale et le plan d’action 2010 2014 pour l’abandon de la pratique de l’excision. Ce document comprend les orientations en matière de lutte contre les MGF. C’est un outil à la disposition des acteurs pour un changement de comportement positif des populations et la communication constitue un axe majeur dans les stratégies pour aider à l’abandon de cette pratique.

Au Mali, contrairement à certains de nos pays voisins qui ont voté une loi, le ministre pense qu’il faut multiplier la sensibilisation autour de la question pour un changement de comportements. 

Khadydiatou Sanogo

 

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