Mutilations génitales féminines au Mali: AJCAD ouvre le débat entre les jeunes

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Mutilations génitales féminines au Mali

Des jeunes de différentes organisations de jeunesse ont échangé sur la thématique des mutilations génitales féminines. C’était, ce mardi soir, au siège de l’Association des Jeunes pour la Citoyenneté active et la Démocratie (AJCAD).

Au Mali, informe l’Enquête démographique et de santé (EDSM V), la pratique de l’excision est quasi-générale. Elle concerne 91 % des femmes de 15-49 ans. Ainsi, notre pays se caractérise par une des prévalences les plus élevées au monde. Dans le but de mieux comprendre les raisons qui expliquent la persistance de la pratique de l’excision, l’EDSM a demandé aux femmes et aux hommes qui connaissaient l’excision s’ils pensaient que cette pratique était exigée par la religion. Globalement, 71 % des femmes et 66 % des hommes de 15-49 ans pensent que l’excision est une pratique exigée par la religion. Selon l’EDSM V, l’excision est pourtant aussi bien pratiquée par les musulmans que par les chrétiens et les animistes.

Oumou Salif Touré est Chargée de projet «Génération épanouie» à AJCAD. Selon elle, l’objectif de la conférence- débat était d’engager la discussion entre les jeunes sur les mutilations génitales féminines au Mali. Il ne s’agit pas, indique-t-elle, de convaincre quelqu’un de l’abandon et de la poursuite de la pratique, mais de permettre à chaque jeune d’opiner sur la question. «L’excision n’est pas une pratique religieuse. La religion a trouvé la pratique chez nous. Au CHU du Point G, 80% des femmes fistuleuses ont été victimes d’excision», informe-t-elle.

Agent de PSI-Mali, Sitan Diaby estime que la pratique doit être abandonnée. Selon elle, l’excision n’a que des inconvénients: L’hémorragie lors de l’excision, le manque de désir sexuel, l’accouchement difficile avec ses multiples conséquences notamment la fistule. Face à elle, Souleymane Diabaté, membre de l’association Nouveau Malien, soutient la poursuite de la pratique. «Ceux qui nous parlent au nom de l’islam nous ont dit que c’est une pratique « recommandée » par la religion alors étant musulman je ne peux aller contre ma religion », s’oppose-t-il.

Mamadou TOGOLA

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