Parmi les 5 mois sacrés que compte la religion musulmane, le plus parfaitement connu et amplement attendu vient de commencer : Le Ramandan. Dans le pays de l’illustre empereur Kankou Moussa, ce mois était accueilli par des hourras de la population sous une rafale de coups de fusils destinée à carillonner l’observation visuelle du 1er croissant (Al Hilal) le soir de la dernière nuit du mois de Chabane.
Le mois de Ramadan ou mois de carême ne se réduit pas, au sens large du terme, au seul fait de s’abstenir de manger, de boire durant la journée. C’est aussi une période d’entraînement permettant aux croyants d’apprendre à se rapprocher de Dieu en multipliant les actes de piété tels que les invocations, la prière, la charité aux disetteux, c’est encore un mois qui occupe une place majeure dans la religion musulmane à l’aune de la Nuit du destin qu’il enregistre. Qui plus est, non seulement il constitue le 3e pilier de l’islam, mais c’est aussi le mois de bénédictions pendant lequel Allah comble les adeptes de Sa grâce et les couvre de Sa miséricorde.
Le mois de Ramadan, jugé par tous, à juste titre, comme exceptionnellement lustral, est devenu en effet, plus que n’importe quel autre mois, un mois horrible.
Ce mois béni est complètement pris en otage par les grands commerçants du pays afin de donner libre cours à leur hypocrisie, leur mensonge, leur tricherie, leur vol, leur usurpation et tout le tremblement. Cette atmosphère spectrale s’explique en 1er lieu par l’impossibilité absolue de l’État de mettre le holà à notre circuit commercial. Le moment où l’État intime l’ordre de vendre les denrées les plus consommées à un prix abordable, les grands commerçants qui, ayant déjà regorgé leur magasin de marchandises achetées moins chères, livrent hors de prix ces mêmes marchandises aux citoyens pour faire scandaleusement fructifier leur capital. Quel abîme entre la manière d’accueillir ce mois béni par les commerçants et celle souhaitée par leur propre religion ! La religion avertit d’accueillir ce mois béni en nettoyant son argent de ce qui est illicite, car l’argent illicite est la cause des malheurs. Que Dieu nous protège ! Ce mois est tenu comme une occasion favorable d’attiser le commerce illicite et l’usure.
En fait, le temps est-il réparable ? Personne ne le sait objectivement. Une autocritique s’avère intéressante. Que les adeptes se raccrochent au passé afin de se véhiculer dans le cerveau le modèle de vie du prophète (PSL) et de ses compagnons comme Aboubacar, Oumar, Ousmane, Ali… Le mois de Ramadan ne consiste pas de se forcément laper la cloche à chaque rupture de jeûne. Au lieu de hurler avec le loup contre le gouvernement pour son incompétence à tous crins et contre les commerçants de ne mettre une pointe de mortalité dans le commerce dans ce mois béni, les musulmans doivent faire montre de modération, de vie simple et austère. Car le mois de Ramadan, c’est aussi le mois de piété pendant lequel le bon musulman réprime ses passions.
Le prophète (PSL), à sa guise de rompre le jeûne se contentant de la datte. Et les musulmans, en cette période où les prix du sucre, du gingembre et autres jus ont pris l’ascenseur, peuvent aussi faire dans le sillage du prophète (PSL). Qu’Allah le Tout Puissant, le Très miséricordieux absout les pêchés et exauce les invocations de tous les adeptes pendant ce mois béni. Amen !
Dadi Sylla