Grève, grève et encore grève dans la fonction publique malienne…Pourquoi ? Parce que la mondialisation remet en cause le système classique de l’action publique. Elle agit de deux manières: Directement, en tant que fait, elle remet en cause la pertinence et l’efficacité des actions menées au niveau de l’Etat national. Et indirectement, dans la mesure où elle véhicule une idéologie libérale, elle en vient, au nom de la primauté du marché, à contester, dans leur principe ou dans leurs modalités, toutes les formes de l’action publique.Il faut que nous apprenions à nous adapter à la suppression progressive de la fourniture de service non marchands, c’est-à-dire délivrés gratuitement ou à un prix qui ne couvre qu’une partie de leur coût. Cette forme d’action a toujours existé pour les fonctions ‘’dites de ‘’souveraineté’’ que sont : la Justice, la Défense par exemple; ou à ‘’caractère social’’ : l’Éducation ainsi que, dans une large mesure, la Santé ou la Culture. Les décideurs politiques ont peur de dire la vérité aux travailleurs et à chaque fois qu’ils partent en grève, ils les divisent pour régner. C’est pour cela que les revendications ne sont jamais satisfaites. Les magistrats, les enseignants et les médecins sont pourtant des intellectuels et c’est cela qu’on trouve paradoxal.
Sambou Sissoko