Né au moment de l’occupation du Nord du Mali, le mouvement d’auto-défense dénommé Bbh (Bouyan Ba Hawi) qui signifie en Sonhraï ‘’Mieux vaut la mort que la honte’’, a été freiné dans son élan par le Cnrdre à l’époque. Pis, il a été accusé d’être une troupe à la solde de Soumaïla Cissé pour faire un coup d’Etat contre le capitaine Sanogo. Selon les membres du Bbh, ces accusations sont fausses et n’enlèverons rien en leur volonté à poursuivre le combat pour le Mali.
Le mouvement d’auto-défense Bbh a, dimanche dernier, à la faveur d’une conférence de presse, apporté un démenti cinglant aux accusations de l’ex-Cnrdre à son encontre. « Je n’avais jamais rencontré Soumaïla Cissé auparavant…et quand j’étais en prison, Soumaïla Cissé a été accusé par nos supporters de ne pas apporté le démenti des mensonges de la junte », a martelé le président de Bbh, Mahamadou Diouara.
«Aujourd’hui, il est un devoir pour nous d’apporter les éléments d’informations nécessaire pour éclairer la population malienne, l’Etat malien et les partenaires du Mali. Nous ne faisons pas cette conférence de presse pour interpeller qui que ce soit. Notre seul ambition est d’apporter le démenti ferme aux accusations portés contre nous, de réaffirmer notre détermination à poursuivre notre combat pour le Mali qui n’est pas encore hors de la crise et surtout de contribuer à la reconstruction du tissu national et la cohésion sociale », a déclaré Mahamadou Diouara. Avant de préciser : « notre ambition n’a jamais été autre chose que la défense du Mali, son unicité, son intégrité, sa dignité, son histoire et son peuple. Jamais nous de Bbh ne pourrions être dans une quelconque conspiration contre les intérêts du Mali ». Pour preuve, poursuit-il, nous fûmes les premiers à élever la voix pour le Mali dès le 31 mars 2012 et ce fut ainsi jusqu’à ce jour.
Mourir pour le Mali
Les 583 Hommes du mouvement d’auto-défense (Bbh) ont réussi une formation militaire intense (encadrés selon eux, par des professionnels) de 6 mois avant d’être attaqués par les éléments de l’Ex-Cnrdre. Le président Mahamadou Diouara fut enlevé et séquestré durant plus de deux (02) mois. Alors qu’il luttait de toutes ses forces pour contribuer à la libération du nord du Mali alors occupé par des djihadistes et autres narco trafiquants. « Nous sommes résolument engagés à nous battre jusqu’au sacrifice ultime pour un Mali uni, indivisible, respecté et émergeant. Mieux vaut la mort que la honte. Un homme affamé, mal formé, mal soigné est vulnérable. Cet homme pourra difficilement défendre sa dignité face aux dictats des nécessités existentielles qui l’accableront », a argumenté M.Diouara, avec une dose de conviction.
En tous les cas, convaincu que la volonté commune des Maliens à vivre ensemble sur un même territoire reste un sentier ouvert, le mouvement d’auto-défense Bbh se battra toujours pour la restauration de la dignité nationale bafouée, la défense des populations victimes, la défense de l’unité nationale et la lutte pour le développement du Mali.
Ce mouvement d’auto défense a, il faut le rappeler, contribué à la libération du nord en fournissant à l’armée et la sécurité d’Etat des renseignements. Bbh fort de plusieurs centaines de combattants ne compte pas démordre. Du moins pas pour le moment, car l’heure est encore à la vigilance. Le nord n’est pas totalement libéré et l’irrédentisme est encore d’actualité.
Signalons que, Bbh n’est pas un groupement ethnique ou sectaire, car toutes les ethnies du Mali et toutes les régions y sont représentées.
A en croire le président Diouara, le combat de Bbh n’est pas seulement pour une partie de la république mais pour toute la Nation. D’où leur appel aux autorités de les envoyer immédiatement sur le front pour verser leur sang pour la patrie. Cet appel sera-t-il attendu ? Rien n’est moins sûr.
Aliou Touré
Bouyan Ba Hawi
Bbh est un mouvement d’auto-défense forgé dans la fournaise de l’occupation des trois régions du nord plus une grande partie de la région de Mopti. Il est dirigé par un jeune, Mahamadou Diouara, qui a dit non ‘’au fait accompli’’ selon ses propres termes et voulait apporter une réponse rapide aux préoccupations des populations alors occupées. Après avoir mobilisé plusieurs centaines de jeunes maliens qui ont vu l’armée se battre en retraite, Bbh est mis sur les fonts baptismaux.
Alors que le Mali volait en éclats, ces jeunes n’ont jamais cessé d’avoir foi en l’avenir d’un pays qui a connu depuis des lustres une prospérité historique. Bbh comme les autres mouvements d’auto-défense (Ganda koy, Gandaiso), ont-ils toujours versé leur sang pour la défense de la patrie. Cette patrie, qu’est le Mali n’a-t-il pas un devoir de reconnaissance vis-vis de ces jeunes souvent incompris ?
A.H.M.
