Le Mouvement ‘Trop c’est Trop’ et l’Association Faso Kanu se sont regroupés pour créer un mouvement appelé «Tarata Woulen» (mardi rouge). L’objectif de ce mouvement est de dénoncer les grèves illimitées des médecins et des enseignants. C’était lors d’un rassemblement, le 4 avril, à la Bourse du travail.
Le Mouvement ‘Trop c’est Trop’ et l’association Faso Kanu se sont donné la main pour dénoncer le silence radio de l’Etat sur les grèves illimitées qui secouent notre pays en ce moment. C’est à la demande du Mouvement ‘Trop c’est Trop’ et l’association Faso Kanu, que les grévistes et leurs sympathisants se sont habillés tous en rouge pour démontrer la gravité de la situation dans laquelle le pays se trouve.
Au cours dudit rassemblement, le Mouvement ‘Trop c’est trop’ a expliqué à la foule qu’il veut désormais choisir chaque mardi pour s’habiller en rouge jusqu’à la normalisation de la situation. Le mardi rouge ou «Tarata Woulen» est un jour symbolique au Mali, car, selon eux, ça signifie le mécontentement vis-à-vis du régime. Avec ces grèves illimitées des médecins, disent-ils, «nous assistons à des pertes en vies humaines».
Aux dires d’un manifestant du Mouvement ‘Trop c’est trop’, Mahamadou Niaré, «ça fait plus d’un mois que les médecins sont en grève illimitée. Nous, les pauvres, nous mourrons dans les hôpitaux et ainsi que nos familles. C’est une situation vraiment déplorable. Primo, dans tout pays où il n’y a pas de santé, il n’y a pas de développement. Secundo, sans l’éducation, il n’y a pas de développement. Donc, l’initiative «Tarata woulen» désigne le rouge car le rouge est symbole du danger, raison pour laquelle nous avons dénommé cette journée comme étant une journée rouge», a-t-il détaillé.
L’artiste Ismaël Doucouré dit Master était aussi de la partie. «Tout pays qui est malade n’avancera pas. Notre santé est menacée, notre éducation est menacée, et ça ne va pas à tous les niveaux. C’est dans ce cadre que nous avons pris l’initiative «Tarata woulen» pour attirer l’attention de la population et du gouvernement sur l’état de notre pays. Nous luttons pour notre droit qui est le droit à la santé, le droit à l’éducation, qui sont des droits constitutionnels. Le week-end dernier, nous avions fait un sit-in devant l’hôpital Gabriel Touré où les forces de l’ordre sont venues nous déloger de force. Nous ne sommes pas là pour créer des conflits, mais plutôt pour revendiquer nos droits», a-t-il précisé.
En prenant la parole, Ibrahim Kébé, de l’association Faso Kanu, a expliqué que «les personnes qui nous préservent nos droits sont des nôtres. Nous n’accepterons pas qu’ils nous privent de nos droits». Et de poursuivre : «Selon Feu Modibo Keita, quand les acteurs d’une cause deviennent des spectateurs, ça serait le festival des brigands. Ce sont les pauvres qui meurent aujourd’hui dans les hôpitaux suite à la grève illimitée des médecins. Les médecins réclament leurs droits et ce sont les pauvres qui ramassent les pots cassés. C’est pourquoi nous réclamerons nos droits. Il y a des personnes qui sont dans ce pays, en cas de maladie, elles sont évacuées à l’extérieur du pays pour des soins. L’Etat n’honore plus ses engagements, il n’a plus de considération pour son peuple. C’est l’article 17 de la constitution qui dit que l’éducation et la santé sont des droits que l’Etat doit garantir pour tout son peuple».
Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, activiste, s’en prend au gouvernement tout en disant que les populations veulent que l’Etat trouve une solution à ces grèves afin que tous les Maliens puissent avoir une bonne santé et une bonne éducation. «Car, sans ces deux choses, il est impossible qu’un pays se développe», a-t-il soutenu.
Signalons qu’à la fin du rassemblement, les manifestants et les initiateurs se sont dit très satisfaits que les jeunes aient répondu massivement à l’invitation du rassemblement.
O. DIAKITE et K. KARABENTA/Stagiaires