Des informations récentes sur les médias sociaux font état du déclin du mouvement Yèrèwolo au motif que plusieurs de ses membres auraient démissionné. Approché par nos soins, le secrétaire politique non moins actuel secrétaire général par intérim du mouvement, Moussa Diarra balaie d’un revers de main ces informations qu’il qualifie de tapages médiatiques calomnieux qui ont pour but la diversion, la manipulation de l’opinion nationale et internationale. Il nous parle dans cet entretien ci-dessous.
Mali-Tribune : Y a-t-il des démissions au sein du Mouvement Yèrèwolo ?
Moussa Diarra : A la date d’aujourd’hui, Yèrèwolo n’a enregistré que quatre démissions, la démission de quatre membres dont le secrétaire général, celui chargé de la formation et de l’instruction civique, le coordonnateur de la Commune II et le coordonnateur de la Commune IV. Mais on est en train d’assister à des tapages médiatiques calomnieux faisant suite de démissions massives.
Il faut comprendre que Yèrèwolo aujourd’hui est un mouvement souverainiste, panafricaniste bien organisé qui est non seulement au niveau de l’intérieur du Mali mais aussi à l’extérieur dans la diaspora. Nous avons Yèrèwolo en Chine, aux Etats-Unis, en France et partout en Afrique. Donc c’est un mouvement qui est bien costaud, ce n’est pas une personne, c’est un esprit qui est là.
Mali-Tribune : A quoi aspire le Mouvement Yèrèwolo aujourd’hui ?
M D. : Yèrèwolo aujourd’hui aspire à un Mali souverain, un Mali où il fait bon vivre, c’est pourquoi notre combat s’est tout le temps inscrit dans ce cadre. Si vous avez constaté, nous avons mené le combat contre la France, contre Serval, contre Takuba, le combat contre Barkhane et le dernier combat en date est celui contre la Minusma.
Le 30 juin dernier, nous avons eu par la grâce de Dieu, la résolution 2690 qui a mis fin au mandat de la Minusma en demandant le retrait ordonné, sécurisé et coordonné avec les autorités maliennes. Nous suivons ce processus de près, nous le suivons comme le lait sur le feu, parce que c’est de là que va sortir le plein épanouissement du peuple malien, le plein épanouissement des autorités maliennes, l’intégrité du territoire malien. Donc c’est dans ce sens que nous voulons envisager avec toutes les forces du changement, toutes les forces révolutionnaires des rencontres de soutien, des meetings, une assemblée générale et une conférence de presse de soutien à nos Forces armées et de sécurité.
La première phase de ce processus s’est achevée et c’est la seconde phase qui commence. Cette seconde phase n’est pas du tout aisée parce que nous avons dit dès le départ que dans ce combat pour le départ, il y a deux autres combats subsidiaires que nous sommes en train de mener.
Le combat contre l’application de l’accord et partition du Mali et le combat pour que l’armée puisse être à Kidal. Donc dans ce processus, la résolution 2690 peut nous amener à atteindre ces objectifs-là. C’est pourquoi aujourd’hui nous sommes très engagés et très déterminés dans l’aboutissement de ce processus qui va commencer par Kidal à partir du 15 novembre.
C’est le lieu d’informer l’ensemble des maliens que l’heure n’est pas à la division, l’heure n’est pas à la démobilisation, l’heure n’est pas aux querelles politiques et politiciennes. Nous devons rester debout derrière nos FAma afin que cette victoire comme dans l’armée, puisse être le chant de zingolé. C’est pourquoi nous avons défini cette opération, opération de “zingolé”, pour fêter la victoire de Kidal à partir du 15 jusqu’au 17, 19 novembre.
Pour qui sait le 19 novembre est une date fétiche de Yèrèwolo, elle a vu la naissance du mouvement Yèrèwolo.
Mali-Tribune : Est-ce que l’arrestation de vos deux camarades, le président Adama Ben Diarra dit Ben Le cerveau et le porte-parole, Sidiki Kouyaté, a un impact sur la santé du mouvement ?
M D. : Pas du tout. Au contraire, elle a permis de donner un nouveau souffle au mouvement. Aujourd’hui les militants sont plus engagés à mener le combat à bon port.
A propos des camarades détenus, nous disons qu’ils sont en pèlerinage et aujourd’hui, ils sont plus que confiants parce qu’ils ont eux-mêmes dit que le mouvement ne peut pas s’arrêter à leur arrestation, le mouvement doit continuer. Et c’est ce que les militants ont compris aujourd’hui, ils sont plus engagés que jamais pour l’aboutissement de ce combat.
C’est pourquoi nous avons demandé la clémence des autorités judiciaires afin que nous puissions achever ce combat ensemble. Nous sollicitons leur libération dans un bref délai, si les autorités judiciaires sont à l’écoute, nous demandons leur clémence pour que nous puissions avoir ces camarades qui ne sont pas indispensables mais qui sont importants dans le combat que nous menons.
En outre, moralement tout le monde est requinqué, on sait bien qu’avec eux ou sans eux, le combat va continuer parce que la révolution c’est ça, plutôt la mort que la honte. Donc nous sommes déterminés, nous sommes prêts à donner notre âme pour que le combat aboutisse. Donc ni la prison, ni les intempéries n’arrêteront un révolutionnaire.
Mali-Tribune : Quel appel lancez-vous à l’endroit des sympathisants du Mouvement ?
M D. : Nous disons à tous les militants et sympathisants que le fonctionnement normal du mouvement n’est jamais affecté non seulement par les démissions, mais aussi par l’arrestation des camarades. Nous les appelons à l’unité, à la cohésion et à la solidarité. C’est dans cette optique que nous pouvons mener à bon port le bateau dans lequel nous nous trouvons tous. Nous les appelons à rester debout sur les remparts et que la victoire est certaine parce que Yèrèwolo vivra et Yèrèwolo va vaincre.
Propos recueilli par
Ibrahima Ndiaye