Moussa Bocar Ba, président du mouvement Sabati 2012, lors de l’inauguration de son siège : “C’est très difficile de construire un pays comme le Mali où la politique n’obéit à aucune dignité et morale”

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Moussa Bocar Ba, président du mouvement Sabati 2012, lors de l'inauguration de son siège :
Le Mouvement Sabati 2012 lors de l'inauguration en présence du ministre Thierno H Diallo (photo Aujourd'hui-Mali)

Dans le cadre de son programme d’activité, le mouvement Sabati 2012 a inauguré, le samedi 17 mars, son tout nouveau siège sis à Ouolofobougou. La cérémonie était présidée par le ministre des Affaires religieuses et du Culte, Thierno Oumar Ass Diallo, en présence du président du mouvement, Moussa Bocar Ba.

Après la lecture de quelques versets du Saint Coran, le représentant du chef de quartier de Ouolofobougou a apprécié l’initiative des jeunes religieux de s’impliquer dans la gestion des affaires publiques à travers l’identification et le choix d’un candidat répondant à certains critères basés sur des vertus religieuses et sociétales de notre pays. Avant de formuler des vœux de bonheur et de paix pour notre pays.

Lui succédant au micro, le coordinateur des chefs de quartier du district, Bamoussa Touré, a félicité toutes les associations qui ont effectué le déplacement pour assister à l’inauguration du nouveau siège du mouvement Sabati 2012. Aussi, il s’est dit honoré d’être parmi les personnalités invitées à cette cérémonie d’inauguration. Il a saisi l’occasion pour louer les qualités du président de l’organisation, Moussa Bocar Ba. Et de le féliciter pour son engagement, son sens de la responsabilité et de l’organisation, ainsi que pour ses vertus religieuses. Il a aussi exhorté les Maliens à cultiver les germes de la paix et de la cohésion sociale afin d’amorcer un vrai développement de notre pays.

Sabati 2012 identifie des principes chez les personnalités politiques du Mali

A sa suite, le président du mouvement Sabati 2012, Moussa Bocar Ba, a rappelé les raisons de la création de son mouvement. Selon lui, son organisation a été créée afin d’identifier chez les personnalités politiques un certain nombre de principes. Ces principes sont, entre autres, de ceux qui s’engagent dans le combat pour le Mali, pour leur religion, pour les valeurs culturelles et ancestrales, ainsi que ceux qui se sont engagés dans la préservation de l’environnement. “Nous avons analysé et conclu que les Maliens sont partagés entre ces différentes composantes. Un regroupement fondé sur ces princes peut se prévaloir représentatif de l’ensemble de la population malienne”, a-t-il ajouté.

À le croire, le mouvement Sabati 2012 travaille de façon équitable entre tous les partis politiques. À ce titre, il ne contribue à l’ancrage d’aucune formation politique. “Nous soutenons toutes les personnes qui s’engagent à travailler pour le Mali, pour l’environnement, pour la religion et pour les valeurs ancestrales de notre pays”, a-t-il précisé.

Évoquant la participation de son organisation à la présidentielle de 2013, il dira que lors de ces joutes électorales, le mouvement Sabati 2012 a soutenu la candidature du président IBK. “Pour la présidentielle, nous ne pouvions que soutenir une seule candidature, celle de l’actuel président IBK. Après l’élection présidentielle et compte tenu des réalités locales, le mouvement, lors des élections législatives 2013, a signé des alliances avec plusieurs formations politiques aussi bien de la majorité que de l’opposition. Cela prouve que le mouvement ne contribue pas à l’ancrage d’un seul parti politique”, a-t-il martelé.

De sa lecture, ces alliances lors des législatives prouvent qu’aucun parti politique n’incarne à lui seul toutes les valeurs recherchées par le mouvement Sabati 2012. Raison pour laquelle, dit-il, lors des élections législatives, le mouvement a soutenu les partis politiques en fonction des réalités sur le terrain. À l’entendre, IBK est le président de tous les Maliens. Ainsi, tous les Maliens doivent lui apporter leur soutien jusqu’à la fin de mandat. Après cela, les acteurs tireront toutes les conséquences afin de déterminer la démarche à suivre.

ATT a travaillé avec tous les partis politiques

Dans son réquisitoire, il a reconnu que l’ancien président de la République, ATT, pendant ses dix ans qu’il a passées à la tête du Mali, a fait d’énormes réalisations à travers la construction des routes, des écoles et d’autres infrastructures de développement… Aussi, dit-il, ATT a travaillé avec tous les partis politiques de la place. Cependant, à quelques mois de la fin de son mandat, son régime a été renversé par son coup d’État militaire. “Cela montre à suffisance que le régime IBK peut s’écrouler à tout moment. Tous les ingrédients qui ont contribué à la chute du président ATT sont déjà présents pour que le régime IBK s’écroule”, a laissé entendre le président du mouvement.

À ses dires, au moment où le Mali a le plus besoin d’une union sacrée de tous les Maliens afin de faire face aux multiples défis qui se posent à notre pays. “Nous assistons présentement au départ de presque la totalité des investisseurs et à l’insécurité grandissante qui sévit sur toute l’étendue du territoire national. C’est malheureusement le moment où les Maliens sont divisés. Ce, dans tous ses segments. Conscients des enjeux et des défis, nous avons démarché la plupart des formations politiques et des organisations de la société civile afin d’expliquer la nécessité d’une union sacrée de tous les Maliens autour de notre bien commun, le Mali. Malheureusement, toutes ces démarches sont restées lettres mortes parce qu’aucun des partis politiques n’a été réceptif à notre message. Aujourd’hui, la situation semble échapper au contrôle de l’ensemble des Maliens car le conflit malien s’est internationalisé. Dans ce cas, les solutions proposées ne répondraient pas forcément aux aspirations et aux priorités des Maliens. Nous ne pouvons rien construire de solide dans un pays où les citoyens ne peuvent pas se retrouver autour de l’essentiel“, a-t-il déploré.

Malgré la forte présence de la Minusma, de Barkhane… le Mali peine à résoudre la crise sécuritaire

A ses dires, les Maliens doivent se poser plusieurs questions car malgré la forte présence des forces de la mission onusienne, de l’Opération Barkhane et l’octroi de la moitié du budget national pour financer les opérations de nos forces armées, le Mali peine à résoudre efficacement la question sécuritaire qui le secoue depuis 2012.

Et de dénoncer les alliances contre nature devenues le sport favori de nos partis politiques. Selon lui, pour la conquête du pouvoir, les hommes politiques maliens sont prêts à s’allier avec n’importe quel regroupement sans tenir compte des idéologies qui animent celui-ci. “C’est très difficile de construire un pays comme le Mali où l’exercice de la politique n’obéit à aucune dignité ni morale. Le mouvement de Sabati 2012 est à la disposition de tous les partis politiques, en particulier ceux qui sont animés par la volonté de développer véritablement le Mali”, a-t-il martelé.

Pour sa part, le ministre des Affaires religieuses et du Culte a apprécié la dynamique amorcée par le mouvement Sabati 2012. Et d’inviter les responsables de l’organisation à persévérer dans la stabilisation des acquis. “Le Mali a besoin de raffermissement et de cohésion sociale. L’Islam est une chance pour notre pays, car nous avons la certitude que le Mali sera avec la contribution de toutes ses composantes y compris l’Islam. Cela n’est pas l’œuvre du hasard “, a-t-il conclu.   

Boubacar PAÏTAO

 

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