Mot de la semaine : INSALUBRITE

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Bamako la coquette des années 1960 est-elle entrain de devenir Bamako la poussiéreuse ? Cette question mérite d’être posée quand on regarde le grand état d’insalubrité de la ville des trois caïmans jadis considérée comme l’une des capitales les plus propres de la sous-région. Le Président de la République va-t-il enfin sévir, lui  qui a fait de la propreté de Bamako l’un des slogans phares de sa campagne et qui a même autorisé le décaissement de plus de 9 milliards de nos francs pour la société marocaine OZONE ?

Les dernières pluies annonçant la fin de l’hivernage commencent à tomber. L’au revoir de la saison de pluies est entrain de céder la place à l’inquiétude des usagers de la capitale qui souffrent déjà la poussière. Les habitants de la rive droite du fleuve Niger en savent quelque chose. De l’avenue de l’OUA à la Tour de l’Afrique, des 30 mètres de Kalanban Coura à la route de Kalanban Coro en passant par Baco Djicoroni jusqu’au pont Fahd, le constat est le même : un nuage de poussière rend la respiration suffocante aux usagers de la route. Cet état de fait a pour conséquences la pollution de l’environnement, les  maladies respiratoires et des yeux, l’insanité alimentaire et les accidents de circulation.

Alors questions : après le lancement par voie de tambours et de trompettes de la société OZONE dont on ne connait toujours pas les vrais actionnaires, est-elle toujours en  contrat avec l’Etat malien après qu’il ait  sevré les GIE locaux des services d’assainissement ? Qui de l’Etat ou d’OZONE ne respecte pas sa part de contrat ? Va-t-on spolier des milliards des pauvres contribuables maliens pour donner à une société étrangère sans exiger d’elle des résultats ?  Ces interrogations citoyennes s’adressent aux Institutions de la République, en premier lieu au Président IBK, garant de la bonne utilisation des deniers publics. La société marocaine, détentrice de la quasi exclusivité du nettoyage de Bamako, avait pourtant bien commencé par de grandes opérations de séduction jusqu’à l’intérieur de nos quartiers. Ses agents étaient facilement identifiables à travers leur tenue orange rouge flambant neuve et tous les arsenaux modernes de nettoyage. Aujourd’hui, ils ne sont qu’une poignée d’agents sur les grandes artères de Bamako.

Vivement donc des enquêtes diligentes pour situer les responsabilités et comprendre pourquoi la ferveur et l’enthousiasme du début de l’exécution du contrat ont-ils cédé la place à la lassitude et au relâchement ?

Youssouf Sissoko

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