Mot de la semaine de Youssouf Sissoko : Fête

C’est dans une paupérisation ambiante sur fond de psychose générale due à la folle rumeur de décès du Président de la République qui a fait le tour du pays   que la communauté musulmane  a célébré l’Aïd Elfitr,  la fête de Ramadan ou de Korité le vendredi 17 juillet 2015. Comme trois fois sous Alpha et une fois sous ATT, les superstitions commencent à tomber. On célèbre bien maintenant la fête quand elle tombe sur un vendredi. C’est sans grand  danger pour le pouvoir même si le président  a échappé bel à la mort après un léger comma que certains avaient pris pour la fin. Ce n’est un secret pour personne, IBK est bien malade mais sa maladie est physique et n’est pas mentale. Il est donc toujours apte à exercer son pouvoir. Le plus préoccupant était donc moins la santé du président que l’extrême pauvreté dans laquelle la UMA Islamique du Mali a fêté l’Aïd Elfitr après un mois  marqué par une flambée inhumaine des prix des denrées de première nécessité telles que le riz ; le sucre ; la viande l’huile pour ne citer que ces produits. Jamais une fête musulmane  n’aura été aussi morose que celle de cette année. La circulation était bien fluide à Bamako. La question que l’on est en droit de   poser aux autorités  est celle de savoir pour combien de temps encore cette paupérisation va-t-elle durer ?  Elle est non seulement  la principale cause de la candidature des jeunes à la périlleuse traversée vers l’utopique eldorado européen  mais aussi et  surtout la fin qui chasse le loup des bois vers  le Jihad.  L’autre raison qui explique que l’Aïd Elfitr ait été fêté à Bamako avec moins d’enthousiasme est la psychose d’un attentat terroriste qui a plané sur la ville après l’arrestation au centre du pays d’un homme proche d’Iyad Ag Ghali  en possession de documents et d’enregistrements vidéos sur  CD appelant les fidèles musulmans au Jihad. A cela il  faut ajouter le démantèlement  d’un sanctuaire dans la forêt de la SEMA à la frontière avec la Côte d’ivoire  qui a fini par renforcer la conviction chez  la population que le sud est désormais infiltré par les jihadistes qui a appris par les media de la propagande  que la fête  a été endeuillée par les fous de Dieu  au  Nigéria, au Tchad et au Niger. Le pays le plus riche d’Afrique a été la cible d’attentats ce vendredi jour de fête faisant au moins 13 morts à Damaturu ; tandis qu’au Tchad c’est l’armée qui a mis en déroute une colonne des islamistes faisant 19 morts côté assaillants et un militaire tué. Le Niger n’est pas resté en marge l’armée est passée à l’offensive après l’attaque d’un village par Boko Haram où les cinglés Haram ont subi une lourde perte en hommes et en matériels. Le bilan provisoire fait état de plus de 30 Jihadistes tués, des motos détruites et une importante quantité d’armes saisies.  La particularité de ces attentats est qu’ils ont été commis le jour d’une fête musulmane par de faux musulmans  contre les vrais. Pour le cas du Nigéria les attentats ont été commis  par trois jeunes files mineures, un enrôlement d’enfants soldats que le prophète de l’Islam, Mouhamad (PSL) a condamné de même qu’il a interdit aux vrais jihadistes de son temps de toucher aux femmes, aux vieilles personnes, aux arbres fruitiers ainsi qu’à la population civile qui ne participe pas aux combats. C’est pourquoi non seulement l’appellation des criminels de droit commun de djihadistes est totalement inappropriée et cache bien une manipulation au nom de l’Islam par ceux qui veulent changer la géopolitique de notre continent qui est devenu après la fin de la guerre froide la cible de l’occident judéo-chrétiens comme l’avait prédit Georges Bush Père après la chute du mur de Berlin. Comme pour dire que la fête n’a pas été belle partout.

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