L’ex porte-parole du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla), Mossa AG Attaher, aujourd’hui ministre de la Jeunesse et des Sports, était présent dans le grand vestibule du Kénédougou. La symbolique est très forte pour qui connaît le rôle joué par Babemba Traoré afin d’empêcher la pénétration coloniale française au Soudan.
Le souverain roi du Kénédougou dont la capitale était Sikasso a décidé de se suicider en 1898, préférant la mort à la honte. Ce geste et la résistance qu’il opposa à l’armée coloniale font de lui un personnage emblématique de l’histoire du Mali contemporain.
Ce n’est un secret pour personne que c’est la France, dans le dessein funeste de recoloniser notre pays, qui a fait installer Mossa Ag Attaher et les indépendantistes du Mnla à Kidal après avoir repoussé les groupes terroristes dans les massifs de l’Adrar des Ifoghas et fermé les portes de cette ville aux FAMA. En effet, celui qui a eu l’honneur de proclamer solennellement et irrévocablement au monde entier l’indépendance de l’Azawad le 6 avril 2012 sur les médias français (France 24 et RFI) c’est celui-là même qui a été accueilli à bras ouverts par les notabilités (Traoré, Berthé, Sanogo et Diamouténé) de la cité résistante de Sikasso. Un fait anodin ? Non! Une opération de com. pour sensibiliser l’opinion publique nationale que l’acte de décès de l’État du Mali issu du discours d’indépendance du 22 septembre 1960 a été signé le 6 avril 2012 ? Nul doute !
Franklin Delano Roosevelt ne disait-il pas qu’en politique, rien n’arrive par accident ? Si quelque chose se produit, vous pouvez parier que cela a été planifié de cette façon. Ainsi, pendant que la branche militaire des indépendantistes touaregs, soutenus par leurs alliés occidentaux, contrôlent l’enclave Kidaloise leur branche politique est en train de conquérir le cœur et les esprits des populations jadis réfractaires au projet de partition que préconise la mise en œuvre intégrale de l’Accord d’Alger par la ruse, la diplomatie au niveau local et la communication à outrance…
Sambou Sissoko