La 7e édition de la Journée nationale de la maternité à moindre risque sera célébrée ce jeudi 14 juillet 2011 sur le terrain de Magnambougou sous la houlette de la première dame, Mme Touré Lobbo Traoré. Le thème retenu pour cette année est : « le rôle des familles et des communautés dans la prise de décision pour recours aux soins et une meilleure utilisation des services de santé ». Ces informations ont été rendues publiques le vendredi dernier à la direction nationale de la Santé, à la faveur d’une conférence de presse animée par le Prof. Amadou Dolo, point focal national de la vision 2010 en présence du directeur national adjoint santé, Nouhoum Koné, de Mme Lisa de l’ATN USAID et d’autres acteurs.
La mortalité maternelle et néonatale représente une véritable tragédie dans le monde. Le retard dans la prise en charge, le manque de prise en charge ou l’hémorragie chez les femmes enceintes favorisent cette hécatombe.
En effet, selon le rapport de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) sur la santé dans le monde publié en 2008 environ 358 000 décès maternels sont enregistrés chaque année dans le monde dont 99% dans les pays en voie de développement sur lesquels l’Afrique de l’ouest et du centre en compte 20%. Chaque année, 1 500 femmes meurent de complications liées à la grossesse ou l’accouchement. Les raisons essentielles de ces décès sont en partie liées à lenteur dans la prise de décision au niveau des familles et de la communauté selon le Pr. Dolo d’où le thème de cette édition met l’accès sur la sollicitation rapide des chefs de familles pour le suivi et la prise en charge à temps réel les femmes enceintes. Au Mali, les efforts en matière de réduction de la mortalité et de la morbidité maternelle et néonatale, les efforts ont été constants et soutenus.
Depuis la rencontre de Bamako en 2000 suite à la rencontre des premières dames d’Afrique de l’ouest et du centre pour faire face à ce fléau, elles se sont engagées à travers « la vision 2010 » pour enrayer le mal. Et le Mali y a consacré une journée nationale depuis 2001, dont la célébration de la septième édition aura lieu à Magnambougou en Commune VI du district de Bamako sous la présidence de Mme Touré Lobbo Traoré.
Pour le conférencier, ce phénomène n’est plus un problème de santé publique mais de développement. « L’essentielle des raisons est le retard dans la prise de décision familiale un problème d’ordre culturel et de respect, parce que la femme ne peut pas se rendre dans un centre de santé sans l’autorisation de son mari ou le chef de famille ; la distance et la disponibilité urgente de services au niveau de nos aires de santés », a fait savoir Pr. Amadou Dolo avant d’ajouté que c’est le manque de sang chez les femmes enceintes qui de plus car selon lui chaque enfant naît dans le sang. Selon les chiffres de l’OMS, chaque année 18 millions d’avortements sont pratiqués dans de mauvaises conditions de sécurité dans les pays en développement, entrainant 70 000 décès maternels. Plus de 136 millions de femmes accouchent chaque année, dont 20 millions sont atteintes de maladies liées à la grossesse après accouchement. Chaque année 11 millions d’enfants de moins de 5ans perdent la vie dans le monde dont 98% dans les pays en voie de développement. Le risque de mourir des suites de couches est de 1 sur 16 en Afrique contre 1 sur 3 600 dans le pays développés.
Pour ce qui est de notre pays le Mali, le taux de mortalité maternelle est passé de 700 à 464 décès pour 100 000 naissances vivantes entre 1987 et 2006 selon les enquêtes démographiques et de santé. Sur la même période, le taux de mortalité néonatale est passé de 60 46 pour mille EDMS 96 et 2006.
Pour l’atteinte des objectifs de la vision 2010 dont le principal est d’éradiquer ce fléau et des OMD, le département de la santé du Mali et ses partenaires sont à l’avant-garde du combat et souhaitent l’implication de toute la société malienne. Toutes les forces vives de la nation sont attendues à cette journée du jeudi.
Aliou Badara Diarra