Ex- compagnon de feu Modibo Kéita, premier Président de la République du Mali, Amadou Seydou Traoré, alias Amadou Djicoroni, publiera, le 28 novembre prochain, deux livres. L’un est intitulé « La mort de Fily Dabo Sissoko et de ses compagnons », tandis que l’autre « Du CMLN à l’UDPM, 23 ans de mensonges ! ». Ces deux livres seront lancés, le 28 novembre prochain, au Centre Djoliba.
S’agissant du premier livre, voici ce que nous en dit l’auteur, professeur d’enseignement secondaire général, à la retraite et non moins libraire- éditeur.
Depuis bientôt quarante six ans, la version officielle de la fin tragique de M. Fily Dabo Sissoko et de ses compagnons n’a jamais pu être ébranlée. Elle reste solide comme du roc. Aucune affabulation n’en a eu raison. Mais l’opinion nationale est constamment agressée par des personnes et des organes de presse volontairement mal intentionnés, mus qu’ils sont par la haine et la déloyauté.
Et le problème reste comme un virus politique et moral qui infecte la conscience nationale et perturbe constamment les personnes de bonne foi. Nous avons toujours observé le silence par respect pour la mémoire des illustres disparus. Mais les actions néfastes se poursuivent et s’intensifient. Depuis le coup d’état du 19 novembre 1968, cela fait 42 ans que dure la campagne venimeuse. Des générations entières de Maliens sont constamment induites en erreur.
A l’occasion du Cinquantenaire, nous avons tenté de rencontrer personnellement M. Oumar Hammadoun Dicko, sur les antennes de radio Kayira pour en débattre en direct avec la participation de témoins. Nous avions espéré et le lui avons dit, que l’Histoire lui octroyait, sur un plateau d’argent, un rôle exceptionnel, dans le cadre d’un processus aussi exceptionnel que les activités du Cinquantenaire : celui de l’homme qui ramène la paix dans les cœurs, la cohésion dans la Nation, par rapport à un dossier aussi sensible. Il aurait ainsi atteint à l’immortalité par son courage devant la vérité, la force de son patriotisme et la solidité de sa foi. Nous nous sommes heurtés à un refus que nous ne comprenons pas. Nous conservons toute notre estime et notre sincère et profond respect à ce fils qui n’a jamais manifesté que de très bonnes attitudes à notre égard. C’est pourquoi nous nous refusons à toute interprétation hasardeuse de son comportement par rapport à notre proposition que nous maintenons.
Mais, face à la campagne acharnée, violente et qui ne cesse de s’amplifier, c’est devenu une obligation morale pour nous, de produire les éléments de preuves que nous détenons pour la gouverne de tous ceux que les mensonges n’aveuglent pas. Et nous sommes prêts, sans état d’âme, à accueillir tout apport véridique étayé par des preuves irréfutables pour compléter notre travail, le corriger ou le réfuter.
La mort – comme l’a écrit Bakary Traoré – est un événement tellement particulier et commun à la fois que lorsqu’elle passe quelque part, tout s’arrête, tout finit, y compris les inimitiés les plus tenaces. C’est la fin de tout, le triomphe de la niveleuse. Les circonstances mêmes de cette mort tragique de Fily Dabo Sissoko loin des yeux, loin des oreilles, loin des coeurs, où les zones d’interrogations, d’ombres et de suppositions, (devraient-elles l’emporter sur la vérité et ses preuves ?) qui restent les seuls arguments de certains, devraient à mon sens commander un peu plus de retenue, de décence et de pudeur.
L’USRDA a affirmé solennellement et par écrit ceci le 19 août 1991 : « Après le coup d’état militaire de l968, à l’initiative probable d’amis politiques et de parents de Fily Dabo Sissoko, Hamadoun Dicko et Kassoum Touré, à coup sûr après l’exigence revancharde de tous ceux qui, CMLN compris, voulaient «enterrer définitivement l’USRDA» une enquête fut entreprise sur les circonstances de leur mort. C’est ainsi que furent longuement entendus notamment Ousmane Bâ, Mamadou Diakité, Bakara Diallo ainsi que des officiers, les trois premiers probablement parce qu’ils occupaient en 1964, les fonctions respectives de Ministre des Affaires Étrangères, de la Défense nationale et de Gouverneur de la région de Gao. Un jour, ils s’entendirent dire que «le dossier était refermé» sans autre commentaire.
Notre long silence a fini par être interprété comme une forme d’aveu de culpabilité par des personnes non informées ou par des falsificateurs d’histoire.
Notre vœu demeure que viennent l’apaisement et l’alliance patriotique pour les combats nouveaux qui attendent chaque Malien. A l’USRDA nous avons la conscience aussi tranquille qu’au premier jour, et pouvons affirmer que si le moindre indice de faute avait été relevé contre nous à l’occasion de «l’ouverture du dossier» il aurait été utilisé comme une arme décisive dans l’arsenal de calomnies et diffamations qui tentèrent de justifier le coup d’état du 19 novembre 1968.
Fily Dabo Sissoko et le PSP ne représentaient aucun danger et ne posaient aucun problème à l’USRDA et au gouvernement légal du Mali ; avant même l’indépendance, les différents verdicts populaires nous avaient départagés. Fily Dabo Sissoko et Hamadoun Dicko étaient devenus pour nous des citoyens auxquels le Gouvernement avait accordé une considération particulière en raison des fonctions électives qu’ils avaient assumées. C’est la raison de leur nomination comme conseillers techniques. Ils étaient devenus membres de l’USRDA comme le prouvent les photocopies insérées ci-dessus et ils n’ont jamais démissionné même après leur condamnation. Ils sont morts USDRA.
La tragique histoire de la mort de Fily Dabo et de ses compagnons est une des pages sombres de notre histoire nationale. Et tout en regrettant les pages sombres de notre HISTOIRE NATIONALE, il faut en tirer les leçons. Mais personne dans sa volonté de défendre quelque position que ce soit, ne doit jamais mettre la Nation en danger ou en cause. Aujourd’hui encore, ce principe est valable. C’est pourquoi en conduisant les débats actuels, il ne faut pas oublier que par dessus tout, l’intérêt national, la cohésion nationale, l’identité nationale et l’indépendance nationale, sont des valeurs à préserver à tout prix. Aucun pouvoir d’Etat ne doit permettre que soit porté atteinte à ces valeurs.
Même aujourd’hui, on ne peut impunément tenir des propos antinationaux, organiser un complot pour renverser le régime ou porter atteinte au bien public, piétiner l’emblème national, brûler la monnaie officielle sans encourir une sanction. En nous inclinant pieusement devant la mémoire des illustres disparus, prions pour le Mali afin que tout spectre de division, de haine et de vengeance, s’écarte de notre chemin. Et que la PAIX s’installe définitivement dans les coeurs pendant que la sérénité domine les esprits. Amen !
Amadou Seydou Traoré
Professeur d’enseignement secondaire général (à la retraite)
Libraire – Editeur
C’est le million qui manque le plus !
L’une des raisons qui pourraient empêcher le procès en diffamation intenté contre Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni, d’avoir lieu, c’est le non-paiement de la consignation par la partie plaignante. Fixée à 1 million FCA, elle devrait être versée, par les héritiers de Dr. Faran Samakè, d’ici le 30 novembre prochain. Au risque de voir leur plainte tomber à l’eau.
A quelques jours de l’échéance, rien n’indique que la consignation sera versée. Elle est jugée trop élevée par l’avocat des héritiers de Dr Faran Samaké.
Mais Amadou Djicoroni, lui, tient à ce que le procès ait lieu. « S’ils ne payent pas la consignation, ce qui veut dire que le procès n’aura pas lieu, alors je déposerai une plainte contre eux, à mon tour, pour m’avoir traité de menteur », avertit-il, avant de déclarer : « Je pourrais organiser une quête pour eux. Afin de leur permettre de payer la consignation ». Car pour lui, ce procès est l’unique occasion de révéler aux Maliens la vérité sur la mort de Modibo Kéita.
Aimé