Mopti : Une marche des enseignants sévèrement réprimée hier

2

Les enseignants des collectivités de la région de Mopti ont voulu marcher hier à Mopti ville alors que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita s’y trouvait encore. La police a  violemment dispersé les manifestants.

Les enseignants des collectivités de la région de Mopti ont voulu marquer un grand coup hier en marchant pour manifester leur colère face au non paiement de leurs rappels et la non application de la hiérarchisation et l’avancement au profit de leur corps. Ils ont estimé que faire cette marche alors que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita se trouvait encore à Mopti ville dans le cadre de sa tournée à l’intérieur du pays, était le meilleur moyen de se faire entendre.

 

 

Ils n’ont pas eu tort puisque IBK en quittant hier matin la Venise malienne est tombé sur les marcheurs et s’est même fait le plaisir de descendre les vitres de son véhicule pour mieux lire les doléances des manifestants.

 

 

 

Ça, c’était au début de la manifestation qui avait commencé à 8h. Mais aussitôt, le président de la République parti de Mopti pour Bandiagara, que la manifestation a été sévèrement réprimée au niveau de la mairie par la police.

 

 

Celle-ci n’a pas tardé à faire usage de gaz lacrymogène et des matraques. Plusieurs enseignants ont été arrêtés et au moment où nous mettions sous presse, Idrissa Traoré, Alima Yattara, Amadou Kansaye, Souleymane Napo, Losso Diarra, Abdoulaye Diawara, Moussa Diawara, Halima Sangaré, Yaya Samassékou, Norbert Diarra, Mamadou Samaké et Abdoulaye Dicko, étaient détenus au commissariat de police de Mopti.

 

 

Selon un enseignant que nous avons contacté sur place, une marcheuse du nom Aichata Maïga a été soulagée de 65 000 F CFA par les policiers, alors que l’inspecteur Bengaly du commissariat de Mopti insultait les manifestants père et mère.

 

 

Les enseignants des collectivités de Mopti ne comprennent pas cette férocité des policiers à leur égard alors qu’ils ne font que réclamer leur droit.

 

 

Ils disent avoir mis en place un collectif qui a saisi par correspondance depuis le 17 février dernier le gouverneur de la région, Kama Kané, au sujet de leurs doléances. Mais ce dernier n’a pas donné de réponse.

 

 

C’est en ce moment que la décision a été prise de marcher pacifiquement. Le vendredi passé, les autorités locales avaient essayé de trouver un compromis avec les enseignants, mais finalement, il n’y a pas eu d’accord et la marche a été maintenue. Avec les résultats qu’on sait.

 

 

Abdoulaye Diakité

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. Et pourtant à y reflechir de près, c’est ce qu’on appelle la realpolitik. Quand un fils de villageaois bousille sa scolarité en s’alliant à un fils de riche, le richard enverra toujours son enfant parfaire sa scolarité à l’étranger, et c’est ence moment que le fils du villageois verra que son père ne pourra jamais l’envoyer nulle part…

    Je suis fils de villageois. J’ai vu pas mal de mes copains se faire éjecter du système scolaire du fait de leurs liaisons avec cetains fils de riches, qui plus tard ont pu reprendre leurs études au Canada, ou en France, et sont maintenant opérationnels soit au Mali soit ailleurs, alors que eux, fils de pauvres, n’ont pas encore fini de regretter qu’ils se soient mis dans cette situation.

    Cela dit, je connais aussi beaucoup de fils de riches très sérieux, très bien élevés, qui ont pu être des elements déterminants pour la réussite de certains d’entre nous (les villageois).

    Malheureusement aussi, certains fils de villageois ne seront jamais conscients de la situation de précatité de leurs parents, et seront plutôt la honte de leurs familles, au lieu d’en être l’espoir….

  2. IBK premier Ministre de Alpha O Konaré a dit aux élèves et étudiants en grève:
    “Si vous perturbez les cours, nous fermerons les écoles. Nous enverrons nos enfants à l’extérieur pour étudier. Nous, nous avons dominé vos pères, nos enfants reviendront pour vous dominer à leur tour dans ce pays”. Voilà qui était clair comme l’eau de roche hier, et qui se réalise aujourd’hui.
    Pauvre Maliens comment-avez-vous pu oublier de tels propos haineux, méprisants et prémonitoires pour élire un tel homme ??????

Comments are closed.