Monuments et sites au monde : Le Mali à la vice-présidence d’Icomos International

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Notre pays a été honoré par sa brillante élection au poste de vice-président de l’Icomos International lors de sa 19e assemblée générale tenue du 11 au 15 décembre 2017 à New Delhi (Inde).

Créé en 1965 à Varsovie (Pologne), l’Icomos est le Conseil international des monuments et sites ayant pour mission de conserver et protéger des monuments et l’ensemble des sites du patrimoine culturel. Il regroupe plus de 100 pays membres et chacun organise son propre comité national qui se retrouve dans une instance supérieure appelé Comité international. Ce Comité se réunit une fois tous les trois ans.

A l’issue de la dernière assemblée générale qui s’est tenue à New Delhi en décembre passé et qui a enregistré la présence de plus de 1090 participants venant de 102 pays, l’Afrique a été honorée en occupant un des postes de vice-président à travers la personne d’Alpha Diop, président de l’Icomos-Mali. Cette consécration est la récompense du Comité du Mali, l’un des plus dynamiques avec celui de l’Afrique du Sud.

Pour le vice-président de l’Icomos International, non moins membre du comité d’administration  de la structure, Alpha Diop, les défis sont nombreux. “Il s’agit déjà d’être le représentant de toute une région au sein du Comité international. Donc il faut bien représenter de façon professionnelle et aussi rendre visibles les compétences africaines à travers les évaluations, les expertises. Le patrimoine a besoin d’être conservé et préservé. Pour cela, il y a beaucoup d’étapes à suivre. Il faut les recenser, les connaître, les documenter. Et pour ce qui concerne le patrimoine du Mali, nous avons des éléments qui sont justement en terre, c’est le plus fort à notre niveau. Quand on prend les villes anciennes de Tombouctou et de Djenné, les patrimoines sont en terre et au pays Dogon, il est en terre et en pierre. Donc il s’agit, pour nous, de valoriser les techniques constructives qu’on connait, de valoriser l’expertise nationale au niveau national d’abord, et ensuite l’exporter dans les sous-régions Afrique et au niveau international parce que nous avons des choses à proposer. Il ne faut pas qu’on se fasse des complexes pour toujours attendre des autres”.

 

Patrimoine culturel, moyen de subsistance

Le Mali subit de nos jours les soubresauts de l’instabilité géopolitique qui secoue la zone sahélienne depuis la crise sécuritaire et institutionnelle de 2012. L’économie malienne basée essentiellement sur les produits agricoles (mil, riz, coton, bétail, mangues), l’exploitation minière de l’or et le fonctionnement de quelques industries manufacturières, tentait d’occuper une place de choix dans l’espace ouest-africain tout en valorisant les produits du tourisme et de l’artisanat.

Conscient de l’importance du patrimoine culturel et naturel, le gouvernement malien a voulu que le tourisme devienne un secteur important de l’économie. Au cours de la première décennie du 21e siècle, le Mali était parmi les pays sahéliens où la croissance du flux touristique a été remarquable.

Ainsi, suivant les statistiques recueillies auprès de l’Office malien du tourisme et de l’hôtellerie, le nombre des arrivées des touristes qui était de 92 000 en 2000 est passé à 186 918 en 2005 et à 205 124 en 2010. Les recettes touristiques au Mali sont passées de 72,478 milliards de F CFA en 2002 à 80 milliards de F CFA  en 2005 et à 101,349 milliards de F CFA en 2010.

Cette croissance des activités touristiques au Mali connaît un coup d’arrêt à partir de 2012 quand les islamistes radicaux et la rébellion des groupes armés indépendantistes ont occupé les régions du Nord.

Le tourisme est pratiquement mort dans notre pays pour ceux qui le connaissent. Les régions comme Tombouctou, Gao, Mopti qui vivaient essentiellement de l’activité touristique sont dans une situation de marasme économique très visible. Avec la destruction des mausolées de Tombouctou qui sont aujourd’hui réhabilitées, il est temps de parler de développer le tourisme parce que ces sites ont permis à beaucoup de communautés de vivre dignement.

Ousmane B. Sagara

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