Connu pour son manque de sérieux dans les affaires, personne n’accorde de crédit au richissime homme d’affaires Burkinabè, Apollinaire Compaoré. Le Mali, une de ses victimes, et le Burkina Faso ne diront pas le contraire.
Communément appelé «le boulanger» dans le monde des affaires, Apollinaire Compaoré, roule tout le monde ou presque dans la farine. L’affaire de la 3ème licence au Mali en est une parfaite illustration. En effet, l’homme d’affaires a profité de la boulimie financière des autorités transitoires au Mali pour décrocher la troisième licence de la téléphonie globale sur fond de violation des textes.
Comment roule-t-il les gens dans la farine ?
Réuni en session ordinaire le 12 septembre 2012, le Conseil des ministres a adopté un projet de décret portant « approbation du cahier de charges de la licence d’établissement et d’exploitation de réseaux et services de télécommunication d’un troisième opérateur dénommé Alpha Télécom au Mali. C’est le groupement Planor/Komé Cessé/Monaco Télécom qui s’était vu attribuer le marché, car classé premier avec une offre de 84 millions d’euros, soit 55,1 milliards de FCFA. Habitué à rouler ses partenaires dans la farine, le boulanger a manœuvré. Curieusement, dans un communiqué à l’issue du Conseil des ministres extraordinaire du 21 janvier 2013, le gouvernement malien déclare : «le Gouvernement a décidé, à la suite d’un dossier présenté par celui-ci, d’accorder au Groupement Planor-Monaco Telecom International la troisième licence de la téléphonie globale par entente directe».
A la suite de ce festival de brigands, la victime de Compaoré a engagé une procédure au tribunal de Commerce, l’Etat malien a été condamné à payer 7 milliards FCFA à l’opérateur économique malien Cessé Komé pour exclusion discrétionnaire qui, à son tour, rejettera la responsabilité sur Apollinaire Compaoré, adjudicataire contesté. Une affaire qui lui a jeté le discrédit dessus.
Une autre affaire qui éclabousse Apollinaire Compaoré
Aujourd’hui discrédité dans l’affaire de la troisième licence de la téléphonie globale au Mali, adjugé en violation des textes, tous les hommes d’affaires sérieux fuiraient Apollinaire Compaoré. Son incapacité à exploiter la 3ème licence au Mali confirmant le doute sur son poids financier, ses partenaires se méfient de lui. Après s’être défendu bec et ongle pour décrocher le quitus d’implantation au Burkina Faso de sa banque commerciale, baptisée Wari Bank International (WBI), l’homme d’affaires burkinabé, Apollinaire Compaoré, a encore du chemin à faire. Selon des informations de nos confrères de «Jeune Afrique», la Commission bancaire, de l’Uemoa à Abidjan, a rendu fin mars un avis défavorable à sa demande d’agrément pour l’ouverture de Wari Bank International au Burkina. Ce nouveau coup dur pour Compaoré est tombé comme du ciel sur sa tête. Cette décision de la commission bancaire, serait motivée par les multiples démêlés judiciaires d’Apollinaire. Apollinaire Compaoré, toujours en contentieux avec l’entrepreneur malien Cessé Komé, dans le dossier d’Alpha Telecom au Mali, traîne un endettement excessif auprès de certaines banques de l’espace Uemoa, une ardoise de plus de 60 milliards de FCFA, précisent les confrères de «Les Afriques».
Oumar KONATE