Depuis le début du mois de ramadan à Bamako, le 29 juin dernier, on assiste à un repeuplement de mendiants. Partout dans notre capitale on les aperçoit en groupe, un phénomène qui constitue un véritable casse-tête pour bon nombre de bamakois qui commencent à en avoir ras-le-bol.
En ce mois béni de ramadan, Bamako assiste à un véritable déferlement de mendiants. De jour comme de nuit, ces quémandeurs sont visibles. Ils sont de tous les âges, de tous les sexes et de toutes les catégories. Notamment les aveugles, les handicapés, les personnes âgées qui ne peuvent plus travailler, les enfants de la rue et surtout les talibés reconnaissables par leurs récipients, abondent tous les coins de la capitale malienne. Et abordent les passants en exposant leurs conditions de misère pour susciter ainsi leur apitoiement.
Leurs lieux privilégiés sont le centre de la ville, les grand artères, les alentours et l’intérieur des marchés, les rues, devanture des écoles, des centres commerciaux, les maquis et autres. Ainsi que les lieux de cérémonie, les administrations, les arrêts sotrama et surtout les feux tricolores.
Ce pendant, en cette période de ramadan, c’est une nouvelle catégorie de mendiants, de vrais bras valides, ne souffrant d’aucun handicap qui entrent dans la dense. Ils ont fait de la mendicité leurs métiers, pour ces derniers, la mendicité a dépassé le cadre de la charité, pour devenir une véritable arnaque. « S’ils te quémandent, si tu ne donnes pas ou dire que Dieu nous aide tous, ils ne vont pas arrêter, ils vont continuer et souvent essayent même de te suivre ». affirme Mariam Camara une mère de famille.
Pour cette nouvelle race de mendiants, les maisons des riches et les lieux de prédilection (mosquées) sont leurs cibles principales où ils débarquent souvent avec des ordonnances triquées en main ou n’importe quel autre alibi, le motif invoqué, c’est pour payer les médicament d’un parent gravement malade, qui nécessite un traitement urgent ou sa femme qui a été opérée ou son enfant qui aurait fait un accident grave…
On a constaté que ce genre de mendicité se multiplie ces dernières années, surtout pendant le mois de ramadan et malheureusement tous ces gens ne sont pas sincères.
« Un jour, raconte un fidèle, un monsieur est arrivé à notre mosquée avec une ordonnance pour quémander en disant que son fils de trois ans doit être opéré urgemment, il se trouvait que quelqu’un de cette mosquée le connaissait, sachant qu’il est un grand escroc » témoigne L.N.
En clair, les gens profitent de ces moments de solidarité pour commettre leur forfait.
Selon un prédicateur, Ibrahim Keita qui habite à Magnambougou « certes l’islam est une communauté, en ce sens, les musulmans doivent s’entraider, mais de faire de la mendicité une profession, c’est bafouer sa dignité, un fait que l’islam condamne ». Toujours selon le prédicateur, « en islam la mendicité est réservée aux indigents, tous ceux qui font de la mendicité un métier ou un droit sans être invalide ou handicapé, est en train de corrompre sa vie ».
Ce phénomène commence à changer le sentiment et briser la confiance de la population envers les mendiants, car même si certains disent la vérité, c’est très difficile de faire la différence.
Fily Sissoko.