Depuis plus d’une vingtaine d’années, le Mali a institué le mois d’octobre, Mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion. Ce Mois de la solidarité s’inscrit dans une dynamique sociale de solidarité envers des groupes de personnes vulnérables, vivant avec un handicap et les personnes âgées. C’est ce cadre que l’association Jama Jigi Sono a tenu un point de presse le vendredi 30 septembre 2022 afin de lancer un cri de cœur pour les artistes vivant avec un handicap.
Les valeurs sociétales ancrées dans nos habitudes ont toujours fait que cette solidarité agissante se manifeste à tous les niveaux. De l’individu en passant par la communauté et de nos jours les associations et ONG en ont fait leur credo. Le Mali, conscient des enjeux liés à cette valeur de solidarité, a créé un ministère à cet effet dans l’objectif de lutter contre les inégalités et l’exclusion.
“Pendant ce Mois de solidarité, nous constatons ici et là un mouvement général de tout ordre en faveur de ces couches défavorisées afin de changer leur quotidien. Le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté mis en place par le gouvernement œuvre dans ce sens au fil des années. La solidarité est traditionnellement un devoir social ou une obligation réciproque d’aide et d’assistance ou de collaboration gracieuse qui existe entre les personnes d’un groupe ou d’une communauté du fait du lien qui les unit.
Elle représente une relation d’aide entre des personnes partageant les mêmes intérêts afin de poursuivre leurs objectifs. Au sein de la société, la solidarité reste importante pour lutter contre l’isolement”, a indiqué Lamine Camara, président de l’association Jama Jigi Sono.
A l’entendre, nous devons être solidaires parce que nous nous battons depuis toujours pour la défense des droits humains, pour la justice, contre toutes les inégalités, mais surtout parce que nous mettons au centre de notre préoccupation la personne humaine, ses libertés, ses droits, avec en premier lieu le droit à la vie.
“Parmi les couches les plus défavorisées, les personnes vivant avec un handicap doivent faire l’objet d’une attention particulière. Celles-ci constituent une particularité à cause de leur handicap qui est physique ou visuel. Le présent projet s’intéresse à ces personnes vivant avec un handicap, notamment un handicapé physique et deux malvoyants tous des artistes en herbe qui ont choisi le métier de l’art pour vivre dignement”, a signalé l’initiateur.
“En tant que personne vivant avec le handicap, nous avons entrepris des activités artistiques au lieu d’aller mendier dans la rue. Nous demandons de l’aide à nos frères bien portants de nous soutenir afin qu’on arrive à se prendre en charge et de venir en aide à d’autres personnes. Je suis marié, j’ai des enfants et je paie mon loyer en plus d’être l’aîné de ma famille. Ce n’est qu’avec l’aide des uns et des autres, sinon ce n’est pas facile de s’en sortir. Pendant ce Mois de solidarité, nous demandons aux personnes de bonne volonté de nous appuyer afin de pouvoir supporter notre handicap“, sollicitera Oumar Konaté, artiste non voyant.
Au programme, il s’agit d’organiser dans un premier temps durant tout le Mois de la solidarité, une caravane de solidarité en direction des services de l’Etat, des leaders religieux, des associations et ONG de bienfaisance, des opérateurs économiques, des opérateurs culturels, des personnes de bonne volonté, des mécènes.
Marie Dembélé