A l’instar de tous les pays musulmans au monde, le Mali est dans la mouvance du mois béni de ramadan. Pas comme les autres, de par sa bénédiction et ses principes, ce mois contraint les fidèles musulmans à un nouveau comportement plus sain. Ce comportement est surtout marqué par la correction de la tenue vestimentaire dont font preuve beaucoup de femmes. Une des remarques les plus pertinentes qui apparaissent durant le long de ce mois de jeûne est, la tenue vestimentaire, qui dans le milieu scolaire que social alimente beaucoup de débats d’où notre volonté d’en parler dans ce numéro.
Le Mali, où 90% de la population est musulmane, le mois de Ramadan est un mois béni, respecté et pratiqué. Ramadan, 5ème pilier de l’islam constitue un mois de solidarité, de partage, de don de soi à Dieu mais aussi d’obligation du port des tenues vestimentaires correctes. Instauré par le Coran et la Souna, le jeune, élément central du mois Saint, relève de l’exercice et du mental pour ceux qui se livrent au rituel, aussi de l’accès spirituel. Le jeûne musulman, comporte une dimension de purification et d’expiration symbolisée par l’acte de renoncer à manger, à boire, à avoir des relations sexuelles de l’aube au coucher du soleil et une obligation aux femmes de porter des tenues correctes. Le Ramadan est en effet une période d’intense recueillement et d’adoration profonde d’Allah. Le port des tenues correctes est l’un des devoirs majeurs qui est infligé aux femmes. Quant on est en jeûne, les femmes doivent toujours couvrir tout le corps si possible et surtout la tête pour ne pas attirer d’autres hommes ce qui est d’ailleurs recommandé dans l’islam. A l’Université de Bamako, on se croirait dans une école coranique. Les demoiselles étaient très bien couvertes. Certaines en boubou qui couvrait tout le long des bras avec des foulards sur la tête en compagnie, d’autres qui étaient en pagne traditionnel appelé chez nous communément <<Wax>>. Le 1er changement qu’on remarquait directement était les foulards attachés sur les têtes et certaines qui les couvraient allant du cou aux épaules. Il n’y a pas eu grand changement non seulement chez les femmes professionnelles car elles ont toujours été en tenue correcte mais aussi chez grand nombre de garçons car la religion n’a pas exigée de tenue chez eux. Force est de reconnaitre également qu’il y’avait une minorité des filles qui étaient en tenue sexy, têtes non couvertes.
Quelques témoignages recueillis au sein de l’une de nos facultés, notamment celle des Sciences Economique et de Gestion (FSEG) à propos de la tenue vestimentaire.
« La tenue correcte chez les filles est la 1ère des choses dans la tradition, dans la coutume et même après le carême. Quant elles sont bien couvertes il y’a une curiosité qui s’installe auprès des hommes et même certaines filles qui se marient à cause de ça. Nous les mères, nous nous sentons mal à l’aise quant on voit nos filles dans des tenues sexy » martèlent certaines étudiantes professionnelles.
Quant à certaines étudiantes « nous portons les boubous car dans les rues, nous rencontrons non seulement des musulmans qui sont en jeûne et dont nos tenues sexy peuvent conduire à la provocation mais aussi pour le respect de ce mois béni qui est un devoir pour nous tous. Donc, même une fille qui ne s’habille pas correctement, doit pendant ces 30 jours corriger sa tenue. Les filles qui ne s’habillent pas bien durant ce mois, sont tout simplement inconscientes et sans éducation ».
D’autres étudiants, à leur tour, diront « Les pantalons jeans et chemises ne sont pas attirants et une tenue correcte n’est pas exigée chez l’homme. Les wax ne nous gênent pas même si c’est un peu serrer. C’est donc dire que la tenue chez les hommes ne pose pas beaucoup de problèmes. C’est plutôt les filles qui sont concernées, et c’est quand même réconfortant de les voir changer de tenue pendant le mois de ramadan. C’est une question d’éducation et conscience personnelle comme l’a dit notre camarade. Toutes les parties du corps jeunent c’est pourquoi il ne faut pas trop regarder même si la fille est mal habillée ».
La culture occidentale a certes beaucoup influencé notre jeunesse jusqu’au point que nous avons tendance à abandonner nos tenues traditionnelles qui nous rendent belles et modestes, mais souhaitons et encourageons toutes les femmes et les jeunes filles à maintenir ce style pour le respect de ce mois béni et d’apporter un peu de changement aux tenues sexy qui conduisent à certaines choses contraires au carême. Votre journal Le Flambeau, en ce mois béni, vous souhaite tous les bonheurs du monde et que le bon Dieu accepte nos prières. Amen
MARIAM SANOGO
