Chaque année, le mois de ramadan devient une occasion pour les jeunes filles et garçons de sacrifier à la tradition séculaire du « Salawaléwalé » et du « Yokôro ». Bien qu’elles soient en perte de vitesse, ces deux activités distractives sont bien visibles durant ce mois de carême à Bamako. Le Yokôro est une tradition malienne pratiquée chaque année par les enfants à partir du 11ème jour pour certains et 15ème jour pour d’autres jusqu’à la fin du mois de ramadan. Les jeunes garçons qui font cette pratique sont toujours masqués, habillés avec des sacs de mil, cousus et maquillés avec du cendre. A leur première vue, ça fait rigoler. Parmi eux, il y en a toujours un, qui est plus déguisé que les autres faisant le clown. Ils vont de porte à porte chantant une chanson spécifique on dirait des vrais artistes. Cette tradition inclut également les jeunes filles d’où le « salawaléwalé ». Les filles se servent d’une calebasse dans un récipient comme instrument de musique. Elles aussi, vont de porte à porte faire leurs chansons spécifiques appelées le « salawaléwalé ». Les jeunes filles et garçons sont ainsi récompensés par les adultes par l’argent, par le mil ou toutes autres choses pouvant les encourager à persévérer dans ces activités culturelles. Selon les spécialistes, cette activité est plutôt culturelle que religieuse. D’après les témoignages recueillis auprès des personnes ressources, le « Yokôro » et le« salawaléwalé » ont pour but d’établir une véritable cohésion sociale. Apres le mois de ramadan, les enfants se rassemblent tous pour préparer le mil ou le riz qu’ils ont eu à trouver et ensuite l’offrent en don au guerrier appelé « Faro », d’après la légende. Cette pratique des jeunes est admirée par certains qui n’hésitent pas d’ailleurs à donner des cadeaux d’encouragement. « Ça me fait énormément plaisir de voir ces jeunes entrain de danser et chanter avec leurs masques. C’est vraiment rigolant ce qu’ils font. Ça ne me dérange pas qu’ils viennent chez moi. A chaque fois qu’ils arrivent, ceux qui font Yokôro et celles qui réalisent salawaléwalé, ils ont toujours eu quelques choses. Tellement que ça fait plaisir que mes enfants les suivent dans la famille voisine pour assister au spectacle », indique un chef de famille à Kalaban coro nommé Abdou Bouaré. Par contre, ces jeunes la ne sont pas les bienvenus dans certaines familles qui les taxent souvent de voleurs ou de vagabonds. « Après leur passage, on est obligé de nettoyer la cour. Ce qui fait que c’est souvent dérangeant car en ces moments aussi les gens ont envie de se reposer », souligne une dame à Bamako Coura. Force est de reconnaitre qu’aujourd’hui, les deux pratiques sont en perte de vitesse. Le « Yokôro » et le « salawaléwalé » n’ont plus les mêmes valeurs qu’avant. Beaucoup imputent cela à la mondialisation et à la modernisation. En effet, la quasi-totalité des enfants ont maintenant adopté les nouveaux moyens de distraction tels que : la télé, le téléphone, l’ordinateur, l’internet etc.
Aissata Diakité, stagiaire
On retrouve la même chose au Sénégal appelée ” Tadjabone ” . Au Sénégal cela n’a pas disparu et se pratique dans les dix derniers jours du Ramadan.
🙁 Même les chansons sont dénaturées ou simplement perdues, que les rares adultes qui connaissent les chansons de yokoro et salawaléwalé édifient les touts petits, complètement perdus…
Ce dont je me souviens pour le yokoro :
Yokoro aw ma yokoro yé wa, yokoro yokoro sew ko djabi, yokoro yokoro bolo ko djabi, yokoro dinkindangan sola, yokoro famaden bokotigui, yokoro fama yère bogotigui, yokoro dandjougou dogoni kassi ra yokoro tinguitangui sassira yokoro famaden bogotigui, yokoro fama yère bogotigui…yokoro mansa, anw taara kôda la yokoro mansa, kô djabali da ra yokora mansa, mousokôrôni koundjè o yôli-yôli, n’y ma bô an ka kô da la yôli-yôli, i na biin kôdji la yoli-yoli, kô djabali dji la yôli -yôli…
….tchè o i tè wili wa, dôndoli saato, tchè o i tè wili wa, dôndoli saato…dernier refrain pour inciter la famille visitée à donner quelque chose, c’était un bol de céréale avant. Une fois le cadeau en main, le collecteur de cadeau cogne la tête du “dôndoli” couché par terre qui feint un éternuement et le lève, direction la famille suivante…
Au delà de la distraction : compétitions de confection de masques, d’accoutrements drôles et pas de danse rigolo, ces activités ludiques et récréatives étaient couronnées par la préparation de bon dèguè bien crémeux , à l’aide du céréale collecté, un jour faste de grande bouffe et de rencontres juvéniles…
Pour les complexés qui trouve cela ridicule ou sans intérêt, Halloween se fête encore en Europe et en Amérique…
Comme quoi certaines activités ludiques ancestrales doivent être réhabilitées et voire protégées afin qu’elles ne se perdent pas…
Si quelqu’un peut compléter ou retoucher la chanson, c’est tout ce dont je me souviens…
Quant au salawaléwalé, qu’une femme, qui a encore des repères, nous édifie la dessus… 😉
sèkè: MERCI
Je me rappelled ma jeunesse…
@Korotumu. C’est nous avec les sèkè qui vous pourchassions et détruisons vos calebasses de “salawalé-walé” : toutes nos excuses pour ces bavures… 😆 😆
Il Faut saisir le Ministre de la Culture!
@Aissata Diakité.C’est aussi à cause des personnes comme la “dame” de Bamako Coura que le “yokoro”
est en perte de vitesse. Si les enfants ne trouvent plus de maison où entrer (à Bamako combien de familles laissent les portes ouvertes?)pour mener leurs activités comme par le passé, que voulez vous? 🙄
Si on avait perdu que ça
Remarque juste…
Un pays qui a perdu toute notion de dignite, de travail, des bandes ethniques touaregs se forenent et important les problemes ethiques, des generaux ventrus assis sous la clim, des dirigeants fougaridens qui ont perd de tout: de l’onul, des blancs, des franssais, des usa…
PS:
Encore un article nul, qui n’explique meme pas l’origine du yokoro, rien… puisque ce n’est pas musulman etc…
l’africain a perdu son ame, maintenant, il ne lui reste que de disparaite de la surface de la terre, comme tant d’autres peuples…
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