Le PDG de la société Bara Muso, Bourama Doumbia, a parrainé la semaine de la jeunesse, de l’emploi et de l’entreprenariat du mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, qui a eu lieu du 29 octobre au 4 novembre 2018. L’une des actions marquantes de ladite semaine est la remise, par l’Agence National Pour l’Emploi (ANPE), de kits composés de tricycles, motos pompes, machines à coudre, micro-ordinateurs et décortiqueuses à des AGR-personnes vulnérables. Voici les détails sur l’homme fort de l’industrie de transformation des condiments au Mali.
C’est fort du constat que les marchés de Bamako sont remplis de produit étranger que Bourama Doumbia a pris l’initiative de créer ses propres gammes. L’objectif de cette entreprise est de permettre aux Maliens de transformer leurs produits locaux en vue de les exporter. Bourama Doumbia, fils de Bandjougou Doumbia et d’Aminata Konaté, est né à Hamdallaye à Bamako. Deuxième enfant et premier garçon de sa famille, Monsieur Doumbia est marié à deux femmes, père de 8 enfants.
Avant d’émigrer au Sénégal, ce grand homme fit l’école coranique à Bamako, précisément chez Baba Cissé au quartier Badialan de la 1ère à la 2ème année, les 3ème et 4ème années chez Kalapo. Après ces années d’école, il alla passer 7 ans de son enfance au Sénégal, à la recherche du savoir coranique. Le futur entrepreneur perdra son père, le 10 mars 1990.
A cause des difficultés que cette disparition entrainait pour sa famille, Bourama Doumbia a été contraint d’abandonner l’école coranique pour travailler et subvenir aux besoins de sa famille. Ainsi, il s’exila à Abidjan en Côte-d’Ivoire, où il travaillera dans les champs et les plantations de kola. Il retourna ensuite au Sénégal pour se consacrer aux petits commerces. N’ayant pas eu la chance dans ces aventures, Bourama Doumbia revint au Mali et s’installe au marché de Lafiabougou, comme vendeur d’huile. De là vient son premier succès. Il va se lancer dans la production et la vente des œufs. Ce sera un grand flop.
Loin de se décourager, Bourama Doumbia décide de lancer sa propre unité de production industrielle. « Mais au Mali, il est extrêmement difficile de faire l’industrie. En plus, je n’ai pas été à l’école. D’ailleurs, on ne cessait de me le lancer à la figure à chaque fois que je parle d’industrialisation. Ayant foi à mon projet d’entreprise, je n’ai pas cessé de le réaliser. Je me suis dit que ce n’est pas une question de l’école mais plutôt une question de confiance en soi ». Fort de cet engagement, Bourama Doumbia ne lâchera pas prise et lancera son premier produit, « Chèba ». « Au moment où j’ai commencé à fabriquer le bouillon, il me manquait le nom de la marque. Ma mère m’a suggéré le nom Barra Musso qui signifie (femme préférée) avec ses bénédictions. Pour lui rendre hommage, j’ai donné son nom à ma société d’où le nom Aminata Konaté », confesse-t-il. La mise en place du premier produit Dagani était en octobre 2008 et à la date d’aujourd’hui, l’entreprise compte 56 produits. Et il s’appuie sur son propre fonds pour fabriquer son produit.
De 2008 à nos jours, la marque Barra Musso est considérée comme la plus influente dans tous les marchés du Mali, en présence de plusieurs concurrents sur le terrain. Ce qui marque la qualité de sa production. Bourama Doumbia contribue aujourd’hui à la création au développement du pays et à la création d’emploi des jeunes particulièrement. Aujourd’hui, il a plus de 2000 employés ; ce qui n’est pas minime.
Almami Traoré