C’est du moins le point de vue du Secrétaire général de la Coordination malienne des organisations démocratiques (Comode), Mohamed Touré. Il l’a exprimé le mercredi 20 janvier 2015 à la Pyramide du Souvenir de Bamako au cours d’une conférence-débats que son association a organisée sur le thème : «La marche unitaire du 30 décembre 1990, 25 ans après : bilan et perspectives».
Cette conférence-débats qui avait pour objectif d’analyser et d’évaluer ce que les démocrates ont ou n’ont pu réaliser ces 25 dernières années, depuis la marche unitaire du 30 décembre 1990, était présidée par le président de la Comode, Ali Nouhoum Diallo.
Le conférencier principal, Mohamed Touré, Secrétaire général de la Comode, dans son exposé, a parlé de quelques dates-repères qui ont permis une transformation positive de la situation politique ayant conduit à l’avènement de la démocratie et son renforcement, mais également de la situation politique actuelle du Mali, 25 ans après, et les perspectives.
Concernant la gestion politique des affaires du pays, le conférencier a indiqué que 25 après, le Mali vit des moments difficiles de son histoire, à savoir, la partition du pays. Selon lui, 5 ans après la crise politique et institutionnelle, la région de Kidal et une bonne partie de Tombouctou ne sont pas encore sous le contrôle de l’Etat malien. Il dira que pour la protection des civils et militaires, «il faut non seulement la quiétude dans notre pays, mais aussi que nous ayons une approche de lutte contre le terrorisme, qui n’exclut pas la négociation avec Iyad Ag Ghaly». «Il faut penser à une négociation avec lui, sans le favoriser. Est-ce qu’aujourd’hui, après 8 mois de l’accord pour la paix, il y a une volonté réelle des Occidentaux de traquer Iyad ? J’en doute fort et pourtant ils ont suffisamment les moyens pour cela», a-t-il déclaré. C’est là le premier argument avancé par Mohamed Touré. Deuxième argument, c’est que selon lui, dans la constitution politique des régions du Nord, «ce sont les combattants du Mnla qui sont signataires, mais qui ont commis beaucoup d’exactions que ceux d’Ançar Dine et du Mujao».
Parlant des dates-repères qui ont permis une transformation positive de la situation politique ayant conduit à l’avènement de la démocratie et son renforcement, le Secrétaire général de la Comode retient le 30 décembre 1990 et le 22 mars 1991. En ce qui concerne le 30 décembre 1990, au-delà d’être un symbole historique, Mohamed Touré note une conviction commune de toutes les forces vives engagées dans un idéal contre la barbarie, la violence politique et le pouvoir autocratique. Il dira que c’est aussi le couronnement d’initiatives et d’actions en faveur du changement d’un système politique qui ne prenait pas en compte les valeurs exprimées par le peuple malien. À l’en croire, la marche convergente du 30 décembre est un symbole courageux des actions des associations politiques et d’une presse libre qui ont compris le sens du combat et de la responsabilité.
Il a par ailleurs reconnu que les mouvements pour les libertés individuelles et collectives au Mali ont commencé, pour certains, au début de l’indépendance du Mali et, pour d’autres, à partir de 1968. «Toutes les associations politiques et syndicales, mues par la volonté d’un changement politique, se sont retrouvées pour des actions de masse d’envergure pour réclamer une ouverture démocratique et le multipartisme lors de la marche du 30 décembre, dont le thème était : ‘’Le multipartisme ici et maintenant’’», a fait savoir le Secrétaire général de la Comode. Avant de rappeler que la marche unitaire du 30 décembre 1990 a été déterminante pour la victoire du peuple malien.
Parlant de la situation politique actuelle du pays, surtout sur le plan politique et institutionnel, il constate qu’après 25 ans de démocratie, «des acquis démocratiques ont été consolidés». Selon lui, «aujourd’hui, il y a une majorité présidentielle et une opposition qui joue pleinement son rôle et qui anime, en toute responsabilité, les débats démocratiques». Il a également noté l’institutionnalisation du chef de file de l’opposition.
Diango COULIBALY