Les confidences émouvantes et inspirantes de Mohamed Kéita, président de la Société américaine d’investissement ABD Group.
Je me réjouis de l’insigne honneur que vous me faites en parcourant mon site. Ce site qui retrace mon parcours, ma trajectoire, mon expérience à la fois humaine et personnelle. C’est l’histoire d’un jeune parti de nulle part dans les méandres d’errance et d’incertitudes et dont la vie a été émaillée de précarité, de péripéties, de doutes et d’énormes difficultés.
Il est des décennies où rien ne s’écrit mais il est des jours où l’histoire d’un centenaire peut s’écrire.
Tel est le reflet miroir de la vie du jeune garçon. Né d’une famille quelque peu nombreuse d’hommes et de femmes et tous élevés par une seule dame (mère) synonyme de bravoure, de bonté et d’abnégation. Une maman, d’une foi inébranlable !
Dans les couloirs de cette enfance à la fois tumultueuse et sombre, j’ai dû renoncer à ma première année scolaire faute d’inscription à date et surtout à cause de l’état souffreteux d’un père, désespéré, rongé par une maladie qui a fini d’avoir raison de lui.
Quand je regarde dans les réminiscences de la petite enfance, elles me rappellent tristement d’autres faits marquants en l’occurrence quand je me rendais souvent dans les salles d’études le soir pour m’exercer et y apprendre. J’y passais souvent la nuit, non pas par plaisir mais tout simplement faute d’électricité à la maison parce qu’on n’en avait pas les moyens.
Aussi triste que motivant, il m’est arrivé un nombre incalculable de fois de rester à l’école entre midi et deux que de rentrer à la maison car, par moment, nous n’avions pas de quoi manger.
La vie est un éternel challenge, un défi constant sans répit que l’on s’assigne, des blessures, des déchirures de l’histoire et des épreuves du temps qu’il faille à chaque instant affronter, escalader pour se hisser au sommet. J’en ai appris et j’en apprends toujours.
En farfouillant dans les méditations solitaires sur soi, il me revient une période à la fois élogieuse que périlleuse de ma vie scolaire. Quand la maman avec ses très maigres revenus, gagnés de la vente du gingembre et de la crème, n’arrivait pas à payer mes charges de scolarité, je déterrais dans les caniveaux de ruissellement d’eaux usées, des vers de terre que je couvrais de terre fraîche et les vendais aux Blancs résidant au Quartier du fleuve à l’époque. Ces vers de terre leur servaient d’appâts de pêche chaque week-end. Cette petite bourse me permettait parfois de faire face aux frais scolaires et de me procurer de rares et précieux désirs romantiques.
Que dire de mes vacances scolaires !
Elles étaient consacrées essentiellement à de petites activités notamment la vente de boissons, des cartons de tabacs et le triage des recuites dans les champs du quartier Sans Fil. Il m’était ainsi payé un petit forfait mensuel comme rétribution.
Ces faits, ô combien éprouvants, m’ont forgé et ont surtout fait de moi un homme humble et déterminé que je suis aujourd’hui. Malgré les frustrations et le poids des épreuves, j’ai su garder ma fidélité indéfectible envers Dieu en restant sur le chemin de la droiture. Dans mon milieu social à l’époque, l’écrasante majorité de mes amis, mes proches, etc. avaient déjà abandonné l’école faute d’encadrement, de moyens ou par insuffisance.
J’ai appris dans les couloirs de cette vie, qu’il n’est de richesse que d’homme, que nul ne saurait savourer l’extase de la réussite sans goûter à l’amertume de l’échec et des difficultés.
Au terme de cette enfance empreinte de détermination, de frustrations et de courage, j’ai ainsi terminé mes études supérieures à l’ENA du Mali et signé mon premier contrat professionnel le lendemain même de ma soutenance. Deux Français Monsieur Bernard Tagounet et Madame Sandrine Raïola, directrice commerciale d’un grand groupe de renom à l’époque, venus assister à ma soutenance, m’ont toute suite apprécié et recruté avec la bénédiction du président de la structure Sidibé Ismaël (cet autre père, grand frère et ami). Le premier m’ayant d’ailleurs payé quelques longs mois plus tard des formations en management digital et audiovisuel en France, plus précisément à Evreux. Je n’ai donc pas chômé un seul jour dans ma vie. Quelle grâce d’Allah !
C’est le début d’une histoire personnelle mirobolante, exaltante, ponctuée d’enseignements, de succès et d’accomplissements. L’un des plus grands groupes multimédias d’Afrique francophone (Télé Privée Free and Pay TV) m’engage comme simple commercial sur la base d’un contrat assorti d’une période de stage.
Au bout de trois ans, je finis Directeur Général de la société et en laissant derrière moi une entité prospère. Dans ce groupe, la concurrence était très forte et parfois marquée d’hostilités au-delà du périmètre professionnel. Il y avait 02 français, 02 canadiens, 03 russes, des sénégalais, des ivoiriens, un camerounais et le reste de l’effectif des maliens. Tous bien formés.
J’ai appris que l’amitié réconforte mais l’adversité nous forge et nous propulse vers l’excellence.
Au bout de 6 ans j’ai donc démissionné pour ouvrir ma propre société «Groupe 2M» dans des secteurs très variés et particulièrement industriel avec une présence dans 05 pays dont la Guinée, le Burkina Faso, le Niger, le Mali et la Côte d’Ivoire.
Avec mes premières expériences enrichissantes (échecs et réussites), je me suis associé avec John Nevergole, un jeune homme d’affaires américain avec qui nous avons créé la société de financement ABD Group. Nous avons ainsi parcouru le monde, noué des relations d’affaires, signé des conventions de coopération avec des institutions financières internationales, établi des partenariats stratégiques avec des gouvernements en Afrique selon leurs besoins sociaux et économiques. Des palais présidentiels aux salons les plus sécurisés, plus rien n’avait de secret pour nous. Sachant que notre continent, l’Afrique, regorge d’importantes opportunités et d’énormes besoins dans tous les domaines, nous avons ainsi défini une stratégie d’investissement sur le marché africain en apportant des solutions innovantes de financement aux Etats africains surtout en harmonie avec les restrictions des institutions internationales que sont la Banque Mondiale et le FMI.
En 2007, John et moi avons été invités en Inde parmi les 17 membres d’honneur de la délégation pour prendre part à un think-tank à l’anniversaire d’une grande institution de microfinance. Parmi ces 17 membres y figuraient la 14e, la 20e et la 100e fortunes du monde. Ce fut pour nous une excellente opportunité pour bâtir des relations solides et fructueuses avec certaines institutions financières.
En 2008, par l’entremise de mon associé John, je fais la connaissance d’un jeune homme d’affaires, discret et timide du nom de Hunter Biden (fils du président Joe Biden, à l’époque vice-président de Barack Obama) et de son associé Éric à Washington DC un après-midi à 17h.
De cette rencontre, ils décidèrent de rejoindre ABD Group. Avec ces capacités nouvelles, le groupe prend une dimension beaucoup plus importante.
De nos jours, 18 ans après, la société a pris part à des transactions de financement et d’investissement dans 24 pays sur le continent, pour plus de 3 milliards USD dans des secteurs très variés et dispose d’un siège auprès de la Maison Blanche dans le Conseil consultatif et Economique.
Un de nos projets majeurs en l’occurrence le Développement, le Financement et la Réalisation de 62 hôpitaux pour un budget total de 350 millions USD en Côte d’Ivoire, a été honorablement cité et distingué par le président américain Joe Biden en juin 2022 lors du Sommet du G7, comme modèle de réussite et base de coopération que le G7 souhaiterait établir avec l’Afrique.
En définitive, dans la vie, nous devons croire en nous-mêmes, croire en nos capacités, en notre potentiel, en notre étoile et de savoir qu’entre l’impossible et le possible, il n’y a qu’une seule marche, une et une seule : la détermination.
J’ai vite appris qu’aucune souffrance n’est éternelle tout comme aucun bonheur. Qu’après chaque épreuve se cache le fruit des efforts.
Oui j’ai compris que la lumière de l’espoir, du positif finirait toujours par effacer les moments ténébreux de la misère. Tout est question de patience.
J’ai tout ainsi appris que la charpente de la réussite n’est tenue que 03 valeurs axiologiques en l’occurrence : l‘humilité, la patience et la détermination.
Qu’Allah soit avec vous et bénie soit votre vie. Amine.
Bonne lecture. www.keitamohamed.com“