Mohamed Ali Ag Wadoussène, un dangereux sous-traitant d’AQMI : un bref aperçu de ses déclarations consignées dans un procès-verbal : Des révélations sur le mode opératoire utilisé en 2011 dans le kidnapping des deux Français à Hombori

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Evasion à la maison centrale d’arrêt de Bamako : Mohamed Ali Ag Wadoussene Joue son va-tout
Mohamed Ali Ag Wadoussene

Quelques jours après l’évasion spectaculaire de ce terroriste, nous en savons un peu plus sur les révélations qu’il a faites pendant son audition sur le rapt en 2011 des Français Serge Lazarevic et Philipe Verdon à l’hôtel ” Dombia ” de Hombori ( Mopti) et qui ont été consignées dans un procès-verbal de plusieurs pages. Le jihadiste narcotrafiquant a, en outre, donné plusieurs autres informations sur la préparation des prises d’otages dans la région et les différents modes opératoires utilisés par les ravisseurs pour brouiller les pistes. Nous vous donnons un bref aperçu de quelques-unes de ces informations réunies par les enquêteurs et versées dans le dossier pendant son audition.

 

Après son arrestation le 10 décembre 2011 à Gao et son transfèrement à Bamako, Mohamed Ag Ali Wadoussène a déclaré, au cours de cette audition, avoir été informé par Abdel Krim El Targui de la Seriât El Ansar de l’approche de la saison touristique, qui est l’occasion d’arrivées massives des Occidentaux dans certains sites touristiques du Mali. Il se mit en activité comme à son habitude et, par le canal d’informateurs locaux, il apprit l’arrivée à l’hôtel ” Dombia ” de Hombori de deux hommes blancs. Il prit des dispositions et se rendit sans arme dans cette ville où il réussit à se faire loger dans le même hôtel que les deux Blancs dont il saura, plus tard, qu’ils sont de nationalité française.

 

Suivant le procès-verbal, il a ajouté avoir même sympathisé avec Serge Lazarevic et Philipe Verdon afin d’en savoir un peu plus sur les raisons de leur présence et la durée de leur séjour. Il est précisé dans ce document que lorsque Wadoussène a réuni le maximum d’informations et s’est assuré du bon déroulement de l’opération, il fit appel dans la nuit à cinq de ses comparses. Une fois à l’hôtel, ils n’eurent aucun mal à neutraliser les rares personnes qui s’y trouvaient. Puis ils se rendirent dans les chambres des deux Français. Les poings liés et les yeux bandés, ils les ont ensuite enroulés séparément dans des matelas avant de les embarquer dans leurs véhicules.

 

Ce mode opératoire permit aux ravisseurs de dissimuler toute présence des deux Européens dans leur véhicule. Selon le récit de l’évadé, ils parvinrent à franchir sans encombre les barrages routiers jusque dans la ville de Gao.

 

A une quarantaine de kilomètres après Gao, Mohamed Ali Ag Wadoussène et ses complices livrèrent les colis humains à d’autres contacts qui les ont amenés à Abdel Krim El Targui de la Seriât El Ansar.

 

Lorsque les deux Français ont été livrés, Wadoussène a déclaré avoir ensuite enfourché une moto de marque Sanili pour se rendre dans son village.

 

Détail important : lorsque Mohamed Ali Ag Wadoussène a été arrêté le 10 décembre sous cette identité par la Sécurité d’Etat, car l’homme détiendrait plusieurs identités et se fait souvent passer pour un artiste, la France avait tout mis en œuvre pour qu’il soit conduit à Bamako non par voie terrestre, mais par avion. Cela compte tenu de ce qu’il représentait pour AQMI mais aussi parce que celle-ci pouvait entreprendre de le libérer.

 

Depuis le lundi 16 juin, il est en cavale.

Rappelons que les deux Français enlevés à Hombori ont connu des sorts différents. Philippe Verdon est mort assassiné courant 2013 d’une balle dans la tête. Aqmi avait annoncé son exécution au mois de mars 2013. Sa dépouille a été retrouvée par des soldats français au nord du Mali puis rapatrié à Paris.

 

Enlevé au Mali avec Philippe Verdon, le 24 novembre 2011, Serge Lazarevic, 50 ans, est le dernier otage français au Sahel. L’annonce de la mort, le 22 avril 2014, de Gilberto Rodrigues Leal, 62 ans, enlevé lui aussi au Mali, a relancé les inquiétudes sur le sort du Français, plus de deux ans et demi après son enlèvement revendiqué par al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

 

Au tout début du mois de juin 2014, Serge Lazarevic, qui indique s’exprimer le 13 mai 2014, apparaît dans une vidéo diffusée par la chaîne de télévision Alaan basée à Dubaï, dans laquelle il appelle François Hollande à agir pour sa libération.

Abdoulaye DIARRA

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