Relativement nombreux au centre-ville Bamakois, ces hommes-lavandiers expriment, en quelque façon, l’effondrement de nos valeurs culturelles.
rnLa lessive, la vaisselle et la cuisine sont des activités strictement féminines depuis l’antiquité jusqu’à nos jours. Cependant, des hommes-lavandiers ont envahi nos villes ces derniers temps au grand plaisir des femmes qui tombent le plus souvent dans la paresse et fragilisent du coup nos relations familiales et conjugales multiséculaires.
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rn« La coutume est notre seconde nature », disait Voltaire. On a longtemps soutenu que l’Afrique est le seul continent qui a su conserver ses traditions, en un mot, ses valeurs culturelles. Vieille vérité indéniable, néanmoins, la réalité est toute autre. Tel est le cas dans nos grandes villes où nos mœurs ont subi une modification profonde au cours de cette dernière décennie. Ainsi la mousse du savon a envahi les mains et les pieds des hommes dans nos villes. Pour plus de précision, des hommes-lavandiers semblent prendre la place des femmes dans le domaine de la lessive pour cause de gain. Tout travail a son mérite et son respect. Mais en réalité, l’accroissement de ces hommes-lavandiers dans nos villes en dit long sur la modification de nos réalités culturelles. Est-ce un travail plus rentable ? L’évidence est qu’ils s’organisent souvent en groupe pour leurs besognes. Ils parcourent plusieurs kilomètres à pieds avec leur pousse-pousse jusqu’au fleuve Djoliba où ils font communément cette tâche abandonnée par les femmes. Ces hommes, en qui nos anciens ne se reconnaissent plus, ne sont pas tous des jeunes. Il ya aussi des vieux, mais ils sont presque tous issus de nos campagnes. Ils sont pauvres dans leur localité et veulent améliorer leur condition financière en faisant des travaux qui vont souvent à l’encontre de nos traditions.
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rnAssurément, nos femmes semblent prendre du plaisir à abandonner aux hommes certaines tâches qui leurs incombent ; celles de la lessive, de la vaisselle et de la cuisine. Les épouses fraîchement arrivées au sein d’une famille refusent souvent de s’occuper de la lessive, comme l’exige la coutume. Souvent, le linge du mari jugé trop crassé, est confié à ces hommes-lavandiers.
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rnD’autres femmes ont aussi le plaisir d’abandonner le linge à leurs progénitures masculines ainsi que celles qu’elles hébergent pour croiser les bras au mépris de nos traditions. La présence des servantes, dans nombre de familles, ne délivre pas les hommes de la mousse du savon. Qu’on arrive à se demander qu’avec une liberté totale accordée aux femmes, ce que deviendra le mariage pour les hommes, vu sa cherté. Cette situation est d’autant plus complexe qu’elle fragilise souvent nos relations conjugales et familiales. Pour cause, elle rend les membres d’une même famille méfiants les uns à l’égard des autres. Alors si les hommes s’acquittent obligatoirement de leurs devoirs conjugaux envers leurs épouses et leur famille, pourquoi les femmes fuiraient-elles les leurs ?
rnA suivre…
rnIbréhima Diamouténé, stagiaire
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