Invité à l’émission ‘’Au cœur de l’économie’’ enregistrée au Centre national du patronat du Mali (Cnpm), l’économiste malien, Modibo Mao Makalou, a fait savoir que le Mali a intérêt à sortir de l’embargo à lui imposé par la Cedeao. C’était ce jeudi 17 septembre 2020. Une initiative de l’Ortm.
Ce débat dirigé par Sidiki Dembélé et Nianian Alou était placé sous le thème « la douane malienne face aux défis de l’heure ». Modibo Mao Makalou avait comme codébatteurs le directeur des recettes et de la planification des programmes de vérification, Amadou Konaté et le Président de la fédération des transitaires du Mali, Souleymane Traoré. Il ressort des débats que malgré l’accumulation des crises, les gabelous mouillent le maillot afin de renflouer les caisses du Mali.
Interrogé sur l’état de santé de l’économie malienne, l’économiste Makalou a affirmé qu’elle ne se porte pas bien. De son point de vue, cet état de fait est aggravé par le Covid-19 et la crise politique ayant à son tour engendré l’embargo. Il pense que depuis l’indépendance de 1960, la Mali n’a jamais eu un budget équilibré.
Vu la situation économique difficile à tenir par le Mali du fait de la mauvaise santé de l’économie, Modibo Mao Makalou trouve nécessaire de sortir de ce régime de sanctions de la Cedeao. Comme corroboration de cette idée, il dira que l’enclavement du Mali fait qu’il dépend du commerce extérieur. Pour lui, le secteur informel qui est de 60 à 80% se porte très mal au Mali. A cause de l’embargo, dit-il, il n’ya pas grand-chose qui rentre. Ainsi, le Mali ne pourra pas tenir car il importe beaucoup. A entendre l’économiste, l’incertitude ne favorise pas l’investissement en économie. « Quand on exporte, on s’enrichit ; quand on importe, on s’appauvrit », dit-il, avant d’ajouter qu’on se trompe en disant qu’on peut quitter la Cedeao sans problème.
En parlant du code des Impôts et des douanes, il a martelé que cela doit être simplifié pour le rendre facile à comprendre. « En dépenses publiques, sur les 2600 milliards FCFA du budget de l’Etat, la Douane et les Impôts fournissent les 200 milliards FCFA ».
A entendre l’économiste, l’Etat doit apporter le soutien au secteur formel et informel. Il précisera que cinq millions de Maliens n’arrivent pas à se nourrir et quatre millions d’enfants ne vont pas à l’école. Et d’ajouter qu’il faut aller à l’industrialisation des produits maliens pour les vendre à l’extérieur. En clair, pour lui, c’est la voie par laquelle il faut passer pour rehausser l’économie malienne.
Bazoumana KANE