La communauté musulmane n’est pas passée en marge de la crise sociale qui secoue le monde arabe depuis quelques mois. Une crise qui, faut-il le rappeler, a commencé en Tunisie après l’immolation d’un jeune chômeur du nom de Mohamed Bouazizi. Cette révolution dite du jasmin qui a eu raison de Ben Ali et qui s’est propagée en Egypte a également fait chuter Hosni Moubarak. Aujourd’hui, c’est la Libye de Mouammar Kadhafi, un grand ami et grand défenseur de l’unité africaine qui est sur le point de tomber. En réaction à cette situation, plusieurs associations religieuses, les notabilités de Bamako et certains chefs de tribus du Mali se sont retrouvés à la grande mosquée de Bamako pour prier et dénoncer, du coup, l’immixtion occidentale dans cette crise sociale.
C’était le lundi dernier sous la houlette de l’Union nationale des jeunes musulmans du Mali. On notait la présence de l’imam de la grande mosquée Koké Kallé, du représentant du Haut conseil islamique etc. L’objectif affiché: attirer l’attention de l’opinion nationale et surtout de la communauté musulmane sur ce qui prévaut.
A en croire les organisateurs, les événements douloureux qui se déroulent actuellement dans le monde islamique sont la suite d’une longue série de complots contre les peuples musulmans dans le but de rayer leurs identités religieuses et morales afin de réussir leur mainmise sur les énormes richesses de ces peuples.
Dans sa déclaration, le collectif des associations et mouvements culturels et islamiques indique que ce que nous vivons, aujourd’hui, est une nouvelle phase des rivalités entre le bien et le mal, que l’Occident impérialiste veut imposer à l’humanité toute entière et aux musulmans contre leur gré.
Le collectif ne croyait pas si bien dire lorsqu’il assène que ces soulèvements populaires profitent d’autres pays, à d’autres personnes.
A le croire, il s’agit bien des ennemis de l’islam et des peuples musulmans. Une occasion pour le collectif de lancer un appel pressant aux musulmans à travers le monde arabo-islamique, aux gouvernants et aux populations pour arrêter les violences et les hostilités et procéder aux négociations comme le recommande le Saint Coran dans le but de préserver les vies humaines et sauvegarder l’unité des pays musulmans.
Le collectif condamne fermement les divulgations des medias qui ne visent que le soulèvement et l’agitation des populations. Et demande à tous les musulmans du Mali et à toutes les bonnes volontés à travers le monde de s’unir, d’organiser des prières collectives et des médiations afin que Tout-Puissant dirige le monde vers la paix et la quiétude.
Abdoulaye DIARRA
situation en Libye :
"Les Africains souffrent", témoignent des Maliens rapatriés
Des Maliens rapatriés mardi de Libye à Bamako grâce à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ont affirmé à leur arrivée que "les Africains souffrent" dans ce pays en proie à un soulèvement populaire de grande ampleur et qu’il "faut les aider".
Les Maliens, au nombre de 122, travaillaient tous dans une usine chinoise située à Tiji, au sud-ouest de Tripoli, et ont indiqué avoir été, dans un premier temps, transférés par la route en Tunisie, d’où ils ont embarqué dans un vol spécial à destination de Bamako.
"Nos employeurs chinois ont tout arrêté à cause de la situation", a raconté à son arrivée Mohamed Kouma, 17 ans. "On n’avait plus à manger, ni à boire. Toutes les banques étaient fermées. Nous avons été arrêtés par la police, qui nous a conduits brutalement à la frontière tunisienne", a-t-il poursuivi.
Un autre ouvrier malien, Ibrahim Ombotimbe, a, de son côté, affirmé: "des jeunes de Tiji ont volé notre argent et ont blessé quelqu’un parmi nous. Arrivés à la frontière tunisienne, les policiers ont volé beaucoup de nos portables".
"Vraiment on a souffert", a-t-il ajouté. "Les Africains souffrent actuellement en Libye. Certains pensent qu’ils sont avec (Mouammar) Kadhafi", le leader libyen.
Selon M. Ombotimbe, "actuellement, il y a beaucoup de Maliens, beaucoup d’Africains bloqués en Libye, il faut les aider".
Un responsable de l’OIM à Bamako présent à leur arrivée a déclaré à l’AFP que son institution prendrait en charge financièrement le retour des Maliens.
Des témoignages ont fait état de la présence en Libye de ressortissants d’Afrique subsaharienne utilisés comme mercenaires aux côtés des forces favorables à Mouammar Kadhafi.
Lundi, des ressortissants sénégalais affirmant être bloqués et sans aucune ressource dans le sud libyen, avaient demandé à leur gouvernement de les aider à regagner Dakar.
AFP
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