Le ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine a commémoré la Semaine de l’intégration africaine les 13, 14 et 15 octobre. Cet événement a été marqué par la Caravane de l’intégration et une série de conférences débats sur l’unité et le développement africains. Les activités étaient présidées par le ministre de tutelle, Abdrahamane Sylla en compagnie du président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur, Habib Sylla.
A l’instar des autres pays africains, le Mali a célébré du 13 au 15 octobre 2017 la Semaine de l’intégration africaine. Cette fête commémorative a été marquée par l’organisation d’une caravane qui vise à mobiliser une importante frange de la population, notamment les jeunes autour des idéaux du panafricanisme. C’était ce vendredi 13 octobre 2017. La caravane est partie du stade Modibo Kéita pour la Tour de l’Afrique en passant par le pont des Martyrs.
Pour le ministre Abdrahamane Sylla, le parcours de cette caravane était plein de symbole : “Pour nous, tous ces points de passage constituent des symboles importants pour notre nation. Au stade Modibo Kéita, vous vous êtes rappelés de cet homme grand par sa vision et son amour pour la patrie, un acteur important dans la création de l’Organisation pour l’unité africaine (OUA). Vous vous êtes certainement rappelé de sa définition de la jeunesse comme ‘une période de la vie où l’homme est naturellement capable de grande générosité, naturellement ouvert aux idéaux de justice et d’égalité, bref réceptif et sensible aux grandes valeurs morales, civiques et humanitaires’. C’est plus que jamais l’âge de l’aptitude à les appliquer avec vigueur. Au moment où le Mali vient de fêter le 57e anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale, vous avez pu mesurer la hauteur de vos responsabilités et l’étendue de votre engagement sans retenue en faveur de la consolidation de la démocratie, la paix et le développement au Mali”.
“Arrivés au pont des Martyrs, vous vous êtes certainement remémorés du sang versé par tous nos martyrs de toutes les époques pour l’avènement d’un Mali et d’une Afrique libres, indépendants et démocratiques. En effet, la jeunesse malienne a toujours été à l’avant-garde de tous les combats de libération et d’épanouissement des peuples du Mali et d’Afrique. Ce passage vous invite à l’amour pour la patrie, le dépassement et le don de soi pour le rayonnement de notre pays et de notre continent. Aucun sacrifice n’est de trop quand il s’agit de la construction africaine.
De même que ce pont relie la rive gauche et la rive droite de Bamako, soyez également des ponts qui relient les familles et les peuples africains”.
“A la Tour de l’Afrique, ce symbole de l’unité et de la solidarité africaine, vous avez été témoins du choix constant du Mali pour l’intégration des Etats africains unis par la géographie, l’histoire et la culture. Pour le Mali, l’intégration africaine est un devoir et une mission sacrés. Depuis sa première Constitution, la République du Mali a toujours affirmé son attachement en faveur de l’unité africaine même au prix de l’abandon de sa souveraineté. L’Intégration africaine est un vaste chantier de libération et de développement du continent que nous ont légué les pères-fondateurs de l’OUA. Cette grande entreprise commune, nous devons tout faire pour que son flambeau reste maintenu”.
Il a félicité la jeunesse africaine pour le succès de cette organisation et les encouragés à poursuivre leur sentier de rapprochement des peuples africains.
“Au Palais de la culture, vous êtes venus ici pour vous abreuver à la source intarissable de la culture et de la civilisation africaines. En cette période de rentrée scolaire, toujours à la recherche du savoir, continuez à vous former et à vous reformer sans cesse en accord avec l’évolution du monde. Amadou Hampaté Ba, dans sa Lettre à la Jeunesse africaine, disait ceci : ‘Jeunes gens d’Afrique et du monde, le destin a voulu qu’en cette fin du 20e siècle, à l’aube d’une ère nouvelle, vous soyez comme un pont jeté entre deux mondes : celui du passé, où de vieilles civilisations n’aspirent qu’à vous léguer leurs trésors avant de disparaître, et celui de l’avenir, plein d’incertitudes et de difficultés, certes, mais riche aussi d’aventures nouvelles et d’expériences passionnantes, il vous appartient de relever le défi et de faire en sorte qu’il y ait, non rupture mutilante, mais continuation sereine et fécondation d’une époque par l’autre… Si les conflits vous menacent, souvenez-vous des vertus du dialogue et de la palabre’”.
Le ministre Sylla a ensuite brossé le parcours de la jeunesse malienne : “La jeunesse malienne, sous tous les régimes qui se sont succédé au Mali de 1960 à nos jours, a fait montre de son engagement en faveur du panafricanisme et de l’unité de notre continent. Jeunes gens du Mali, cette attitude que vous portez nous réconforte davantage dans notre foi en l’avenir du Mali et de l’Afrique. Elle révèle votre prédisposition à coopérer, voire à vous intégrer à d’autres jeunesses pour réaliser les Etats-Unis d’Afrique, ce beau rêve de nos pères-fondateurs”.
Au-delà de cette caravane, le département a organisé diverses activités à l’attention des jeunes, des femmes, des institutions administratives, des partis politiques et des organisations de la société civile en vue de d’informer et de sensibiliser sur la dynamique de l’intégration en marche en Afrique à travers des conférence-débats.
Immigration et terrorisme
Aux jeunes qui empruntent le chemin de la migration irrégulière, le chef du département, M. Sylla, leur rappeler que la migration, quand elle est bien organisée, constituent un atout pour la famille et le pays. Mais, quand elle est irrégulière, elle devient une menace, voire une perte sèche pour tout le monde. Il a évoqué les politiques du gouvernement pour fixer les jeunes dans leur localité d’origine à travers le financement de projets porteurs pour des candidats au départ en vue d’épargner notre vaillante jeunesse contre les drames des routes du désert et de la mer.
Il a mis en garde la jeunesse contre la tentation du terrorisme et du fondamentalisme religieux.
Ousmane Daou