Mme Touré Aminatou Abdou Souley, directrice générale de Mandingo industrie : ” Je parviens à concilier la vie professionnelle et celle de mère de famille et épouse avec un réel plaisir “

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Mme Touré Aminatou Abdou Souley, directrice générale de Mandingo industrie

Dans le cadre de notre nouvelle rubrique ” Icône-Fémina ” destinée à projeter un rayon de lumière sur les femmes battantes qui font le Mali d’aujourd’hui, nous avons rencontré Mme Touré Aminatou Abdou Souley, technologue en agro-industrie diplômée de la Faculté des sciences et techniques de Bamako. Elle est directrice et promotrice de la société Mandingo, productrice de la gamme ” Sahel Infusion ” déclinée sous diverses saveurs et vendues dans plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest.

Si la société Mandingo n’existait pas, il fallait la créer pour que les Maliens puissent déguster sa production faite à 100% de produits locaux, notamment sous la marque Sahel Infusion, avec une palette de saveurs qui rappellent que le Mali est vraiment un pays agricole.

A la tête de cette entreprise, se trouve Mme Touré Aminatou Abdou Saley qui en est la directrice. Préparée à ce métier car technologue en matière d’agro-industrie diplômée de la Faculté des sciences et techniques de Bamako, elle reconnaît que “C’est vraiment une passion. L’agro-industrie a toujours été ma vocation”.

Avant de monter l’entreprise Mandingo qui produit des infusions, elle a travaillé dans la conception de la farine Vitablé. “De fil en aiguille j’ai rencontré des hommes vaillants qui ont soutenu l’idée, qui ont appuyé ce côté agro-industriel que j’aime beaucoup. Et Dieu merci, aujourd’hui l’entreprise a vu le jour grâce à la vision de ces vaillants hommes”.

En effet, comme le martèle Mme Touré lors de notre entretien : “La société Mandingo, c’est l’ambition de tout un groupe. L’idée a germé et tous ils m’ont soutenu. Ils ont soutenu les activités jusqu’à ce que l’entreprise puisse vivre au jour d’aujourd’hui”.

Depuis toute petite, entreprendre a toujours été son rêve et elle a eu la chance d’avoir un mari qui a toujours encouragé ce côté entrepreneurial. “Il n’a jamais cautionné d’avoir à côté de lui une femme qui ne fait rien. J’ai eu aussi la chance de rencontrer des gens formidables qui m’ont accompagnée et m’ont aidé à concrétiser ce projet de l’entreprise Mandingo. C’est donc le projet de tout le monde, de tous ceux qui me guident. Je remercie tous les gens qui ont cru en moi et en ma capacité de gérer, d’entreprendre”.

Mme Touré ne cesse pas de remercier ses associés qui ont cru en elle et au projet de transformation de nos produits locaux sous forme d’infusions. C’est pourquoi ils n’ont jamais baissé les bras car en quatre années d’existence de l’entreprise, ce ne fut pas du tout facile, surtout durant les trois premières années, qui est la phase de lancement des produits. Elle a pu, avec l’appui des associés, payer régulièrement les salaires des employés, malgré les difficultés. C’est seulement cette année qu’elle peut afficher le sourire car il y a de l’embellie, les produits étant connus et achetés sur le marché malien et dans plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest, même si on est encore loin d’atteindre la vitesse de croisière en matière de débouchés et de rentabilité financière.

En tant que femme au foyer et gestionnaire d’entreprise, elle parvient à concilier correctement les deux obligations “avec un réel plaisir” précise-t-elle. “J’avoue que ce n’est pas facile, mais je parviens à concilier la vie professionnelle et celle de mère de famille et épouse avec un réel plaisir. Je fais mes activités professionnelles et je gère mon foyer comme il se doit. Tous les matins, je me lève très tôt, je dépose mes enfants et je suis toujours parmi les premiers à arriver au bureau. Cela motive plus ou moins les gens à venir à l’heure. Je fais mon activité au bureau et je fais tout ce que j’ai à faire à la maison. Comme j’aime très bien faire la faire cuisine, c’est moi qui gère ma cuisine”.  

Cet amour de la cuisine, Mme Touré Aminatou Abdou Saley l’a reçu de sa marâtre, “une dame que j’apprécie beaucoup” dit-elle. Il s’agit de la deuxième épouse de son père, à qui elle a tenu à rendre un hommage exceptionnel : “Toute cette inspiration que j’ai pour la cuisine aujourd’hui, cela vient d’elle. Je profite vraiment de l’occasion pour lui rendre cet hommage. Je me rappelle que lorsqu’on était encore enfant, tous les dimanches moi et mes sœurs nous étions à la cuisine. Elle en profitait pour nous apprendre beaucoup de mets africains et européens. En tout cas, toute l’inspiration que j’ai aujourd’hui en termes de transformation alimentaire et de cuisine exotique, cela me vient de cette brave femme”.

Dans la gestion quotidienne de son entreprise, il n’y a pas de problème particulier, ni avec les agents masculins ni avec ceux féminins. “Tout se passe très bien et on se respecte car tout se passe dans le respect des uns et des autres. Je déteste la malhonnêteté et le non-respect. J’aime que tout se passe dans le respect car on peut tout régler dans le respect”, affirme-t-elle, avant d’ajouter : “Etre femme et gestionnaire d’entreprise, vraiment pour moi au niveau de l’entreprise cela se passe très bien.

J’ai de très bons contacts avec mes employés. Mais je dois reconnaître que je n’ai pas beaucoup d’employés masculins à part les machines et quelques postes au niveau de l’administration. J’encourage beaucoup les postes au féminin. Tout ce qui est transformation et conditionnement de produits alimentaires, on encourage beaucoup l’emploi des femmes au niveau de l’entreprise Mandingo”.

Que cela ne frustre pas les hommes, comme elle le souligne dans notre entretien, c’est parce que dans ce métier de transformation de produits alimentaires, les femmes se sont imposées et ont occupé le terrain. Est-ce parce que cela se rapproche un peu de la cuisine considérée de tout temps dans le mental macho comme une affaire de femmes ?

En tout cas, cette tendance n’a pas démarré avec l’entreprise Mandingo qui l’a simplement confirmée. Et Mme Touré d’appeler les femmes à “oser entreprendre, oser croire en leurs rêves pour en faire des réalités “. En effet, voici le message qu’elle lance aux femmes : ” Aux femmes, je dis qu’il faut oser. Oser entreprendre, oser croire en ses rêves, oser aller de l’avant. Tant qu’on n’ose pas quelque chose, on ne peut jamais savoir si cela va marcher ou pas. Si on a des rêves, il faut oser en faire une réalité. Il faut donc croire en ses rêves car pour voir grand il faut rêver”.

Il faut reconnaître que Mme Touré de par sa formation et son cursus est bien préparée à gérer pareille activité. Elle a eu la chance de grandir dans une famille où il n’y avait aucun obstacle pour la fille d’aller s’instruire à l’école, même si les parents tenaient à la préparer en même temps à jouer son rôle social de femme. “L’éducation de la fille, notamment par la scolarisation, c’est un atout qui n’est pas négligeable. Mais il faut aussi dire que même les gens qui n’ont pas été à l’école, on en voit de nos jours qui réussissent beaucoup dans le domaine de la transformation et dans d’autres domaines. Mais je dois préciser qu’aller à l’école aujourd’hui, ce n’est pas un luxe. C’est vraiment une nécessité. J’encourage toutes les mamans à amener leurs enfants à l’école, parce que dans le monde où on évolue, aller à l’école c’est vraiment une nécessité” précise -telle.

Nous raccompagnant jusqu’à la porte de l’entreprise Mandingo où nous l’avons rencontrée, Mme Touré de nous dire avant de nous laisser partir : “Je ne peux m’empêcher de remercier les partenaires qui nous aident beaucoup dans notre activité, notamment les coopératives agricoles qui nous fournissent la matière première. J’insiste beaucoup là-dessus car je tiens à la mention spéciale de remerciement que je leur adresse. Je ne les remercierai jamais assez” lance-t-elle, avant de rejoindre son équipe de production au sein de laquelle elle se fond facilement, preuve de la bonne collaboration entre elle et ses employés.

                  Amadou Bamba NIANG

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1 commentaire

  1. “Je parviens à concilier la vie professionnelle et celle de mère de famille et d’épouse avec un réel plaisir.” Tout le contraire des sœurs de Moussa AG ! 😀😀😀😀😀😀😀

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