A chacune sa cause et sa façon de la défendre comme le dirait l’autre. Poussée par des valeurs typiquement féminines, madame Sangaré Nana Coulibaly joue à la fois dans le monde de la promotion féminine et du syndicalisme. Elle est l’un des cadres de la première heure de la poste et de la télécommunication au Mali « J’ai commencé à l’inter avec des femmes de 96 à 1980. Après, j’ai été affectée à la comptabilité de télécommunication où je fus le chef de section tri. En 1990, il ya eu des réaménagements qui ont abouti à la séparation des deux entités et comme nous étions des télé-communicants, nous sommes allés avec la SOTELMA S.A. J’y ai commencé en tant que chef de section comptabilité et à l’arrivée du cellulaire, j’ai été promue assistante au niveau de l’audit et contrôle jusqu’à ma retraite anticipée».
Cette quinquagénaire à l’élégance classique et au sourire flamboyant avait, en son temps, défrayé la chronique en 2008 quand le gouvernement décida de procéder à la privatisation de la Société des télécommunications du Mali (SOTELMA) dans le cadre de son programme de réformes du secteur des télécommunications. Par ses prises de position stratégiques osées et sa détermination sans faille à faire barrière à la privatisation de la SOLTEMA S.A, Nana Coulibaly Sangaré est allée jusqu’à accuser la banque mondiale de hourdir un complot contre le Mali en lui imposant une privatisation fantaisiste et improbatrice.
Madame Sangaré est une passionnée de la vie et une femme engagée qui a contribué et qui continue à contribuer au bien-être et au succès des gens. « Je suis syndicaliste, j’ai fait deux mandats au sein de l’UNTM de 1996 à 2000 dans la section promotion féminine. A travers cela j’ai créé le comité des femmes de la SOTELMA que j’ai présidé pendant 7ans. Le comité avait pour objectif de faire la promotion des femmes de la SOTELMA au sein de l’entreprise dont 50% du personnel étaient des femmes. Avant, à diplôme égal, aucun poste de responsabilité n’était confié aux femmes. C’est également grâce au comité qu’a été célébrée publiquement au Mali avec des supports de communication et d’information la journée du 17 mai (La Journée mondiale des télécommunications marque la célébration de deux événements importants. De la naissance du télégraphe aux communications par satellite et à l’Internet, en passant par la radiodiffusion sonore et télévisuelle). Avant que je ne convainque la direction de s’appuyer sur la date pour faire la promotion de la SOTELMA, tout se résumait à des journées portes ouvertes. Ayant eu l’aval du PDG, nous avons imprimé des pagnes ‘’17 MAI’’, organisé un concert géant au palais de la culture avec des artistes de renom comme Seydou Balani, Tata Bambo Kouyaté, Abdoulaye Diabaté et Babani Koné »
Combattante du bien-être social, son engagement et son rayonnement ont contribué au développement économique et social des femmes et du personnel de la SOTELMA. Et, autant que faire se peut, elle a su pleinement démontrer sa solidarité envers ses collègues. « A travers le comité de femmes SOTELMA, j’ai adhéré à la CAFO où j’ai occupé le poste de trésorière de 1999 à 2005. Actuellement, j’en suis la secrétaire aux affaires économiques. C’est après cela que je me suis penchée sur les coopératives d’habitat. Tout est parti à la suite du décès d’un collègue inspecteur. Après son décès sa femme ne savait pas où aller avec ses enfants. Il n’avait pas de parcelle à Bamako. J’ai voulu que cela ne nous arrive plus. Alors on a commencé par la cité SOTELMA qui est devenue maintenant ‘’Le village CAN’’. Ensuite la cité de Sébénikoro. Dès lors, on a décidé d’un toit pour chaque agent de la SOTELMA, d’où la mise sur pied de la coopérative. Et grâce à ladite coopérative, nous avons acheté une première superficie de 10 hectares au niveau de Samaya. Ensuite un autre terrain de 7 hectares à Yirimadio à côté des 1008 logements. Par la suite, grâce à la HIC/MALI et la SNV, l’USCOOPHAD l’union des coopératives d’habitats du district de Bamako a vu le jour et quelques temps après, la fédération des coopératives d’habitats du Mali, a été mise sur pied. Les deux assemblées générales de chacun de ces deux groupements m’ont élu vice présidente ».
A la croisée des chemins, elle se questionne sur le prochain virage qu’elle se devait d’emprunter et qui l’amènerait à s’accomplir d’avantage. En attendant elle préside le réseau humanitaire ‘’femme internationale mur brisé’’ qui a décidé de construire un centre multifonctionnel pour les femmes du village de DRA, commune de MOUNTOUGOULA parce que dira-t-elle « nous devons être solidaires entre nous. C’est seulement à travers cela que nous pouvons aller de l’avant ».
A la question, pourquoi tant d’engagement pour le bien être des autres ? Nana Coulibaly Sangaré répond qu’elle est issue d’une très grande famille modeste de Ségou et d’un père infirmier d’Etat et ancien combattant. Etant l’ainée de sa famille, elle a appris très tôt à aider ses frères et sœurs « C’est ce qui m’a mis sur le chemin d’aider les autres. Donc moi, mon rôle, c’est de voir ce que je peux faire pour les autres. C’est tout ce que j’ai à l’esprit. »
Ange De VILLIER
SI ELLE VEUT QUE CMD LA NOMME COMME MINISTRE DE LA PROMOTION FÉMININE ELLE N’A QU’A LE DIRE CLAIREMENT
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