Mme Mariko Fadima Siby était l’invitée, ce samedi 12 mars 216, du 5è numéro du dialogue de génération. Pour l’ex-directrice de Malilait, le manque de moyens financiers et la féminité ne doivent guère constituer des obstacles à l’esprit entrepreneurial.
Après son baccalauréat en série sciences biologiques en 1969, Mme Mariko Fadima Siby a effectué ses études supérieures à l’université Houmbolt de Berlin, où elle est nantie d’un diplôme d’ingénieur en sciences de la nutrition et de technologie alimentaire, en 1974.
De retour au bercail la même année, Mme Mariko Fadima Siby a été recrutée à Malilait, une entreprise société d’Etat au sein de laquelle elle sera successivement : Chef de laboratoire, chargée du contrôle qualité et mise au point de nouveaux produits, directrice technique et directrice adjointe.
Concernant son recrutement à Malilait, Mme Siby a fait savoir que l’itinéraire n’est plus le même qu’aujourd’hui.
Selon elle, après ses études, elle était recrutée à la fonction publique et obligée de travailler au compte de l’Etat durant 10 ans, conformément à l’engagement qui obligeait tout boursier malien à revenir travailler pour l’Etat, sous peine de rembourser les frais de ses études. Ce qui a fait qu’elle a été mise à la disposition de Malilait où elle a travaillé pendant 15 ans.
A ses dires, la situation a complètement changé aujourd’hui, car le mode de recrutement n’est plus le même.
Parlant de ses actions au sein de la société, Mme Siby a expliqué qu’elle a réalisé beaucoup de projets qui ont retenu l’attention de beaucoup de personnes, notamment l’augmentation de la production qui passe des 10000L par jour, très inférieurs à la demande du fait de manque de fonds, à 30000L par jour grâce à son initiative d’utiliser des duvets blancs.
Elle a ajouté avoir étendu l’entreprise grâce au financement de la Banque Mondiale qui lui a permis de produire 50000L par jour.
Quant aux difficultés rencontrées, l’ex-Directrice de Malilait fera savoir qu’elles sont liées à la gestion, très difficile, du personnel. Car composé d’au moins 98% d’hommes alors qu’elle était une jeune femme à l’époque. « Mais, j’ai pu amener ceux –ci à me comprendre, explique celle qui conseille. Il ne faut pas que les femmes se cachent derrière leur féminité pour ne pas entreprendre ».
Pour ce qui est de son départ de la tête de Malilait, Mme Siby a précisé que cela est intervenu à la suite du programme volontaire à la retraite, auquel elle a été candidate. Retraite qu’elle a obtenue pour se consacrer à développer sa propre entreprise dénommée Unité de Transformation et de Conditionnement des Denrées Alimentaires (UCODAL).
Les idées de Mme Mariko Fadima Siby en termes d’industrialisations sont susceptibles d’aider les décideurs africains, particulièrement ceux du Mali. Car selon elle, la politique d’industrialisation est mal définie et le type d’industries dont le Mali a besoin est méconnu des pouvoirs publics.
« Je préfère une unité semi-industrielle calquée sur la qualité pour le Mali», a souhaité l’ex-directrice.
A l’en croire, les grandes industries, dont les contours sont mal définis au Mali, consomment trop d’énergie électrique. Raisons pour lesquelles, les entreprises ferment vite. Par conséquent, elle conseille « l’utilisation de l’énergie solaire».
Mme Siby a conclu en appelant la jeunesse à savoir prendre des initiatives, et à ne pas se cacher derrière le manque de moyens financiers et la féminité pour ne rien pas initier.
Issiaka Tamboura (maliweb.net)
Voila qui est bien dit!
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