Mme Maïmouna Sogoba, directrice des affaires juridiques et du contentieux de la Cmdt : « Le fouet, le bâton, il faut arrêter avec ça »

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Depuis 2014, elle occupe ce stratégique poste de la Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles. Juriste de formation, femme de rigueur dans le travail, Maïmouna Sogoba, fait partie de ces cadres qui font que la CMDT est devenue ce qu’elle est aujourd’hui. De prouesse en prouesse, cette combattante pour la cause de la CMDT et de l’affirmation du genre, ne peut être occultée dans la réussite de l’entreprise citoyenne

Son travail consiste à la défense des intérêts de la CMDT dans tous les domaines devant les juridictions à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Sa direction ne joue pas seulement aux pompiers. Il s’agit aussi pour Maï est son équipe de prévenir le contentieux quand ça leur parvient. En dehors du rôle de  représentation de la CMDT  devant les juridictions à l’intérieur et l’extérieur, son service s’occupe de l’étude des contrats, des conventions passées par la CMDT avec les institutions financières, avec les fournisseurs. Cette direction s’occupe aussi des assurances de la  CMDT. Tous les biens de la compagnie sont assurés  à travers la direction des affaires juridiques et du contentieux, de même que le devoir d’assistance de représentation d’étude de contrat. Maïmouna Sogoba et ses collaborateurs s’emploient avec professionnalisme à la défense des intérêts de la CMDT.

Grâce à son engagement, la directrice est arrivée à recouvrer des sommes d’argent sur lesquelles la direction n’espérait plus. Battante, courageuse, cette dame qui fait la fierté de toute la compagnie ne se morfond pas dans son statut de femme. Juriste, elle est très collée aux lois et textes.

La directrice des affaires juridiques et du contentieux ne commet pas uniquement les avocats en restant dans le bureau pour connaître la suite. Elle est toujours  devant les tribunaux, de la première instance, à la Cour d’Appel de Bamako, jusqu’à la Cour Suprême, accompagnée avec ses avocats. C’est pour qu’aucun élément de son dossier ne l’échappe.

C’est cette dame qui a défendu avec succès  le dossier HUIOCOMA , qui réclamait à la compagnie plus de 38 milliards de dommages et intérêst en réparation du préjudice pour le fait de non livraison de la graine de coton. La CMDT Holding a gagné cette procédure jusqu’à la Cour Suprême. Huicoma aussi leur doit à concurrence de  34 milliards de FCFA que la direction juridique réclame. La justice a tranché à la faveur de la compagnie jusqu’à 27 milliards. La directrice a gagné le dossier, jusque devant  la Cour Suprême, qui a malheureusement cassé cet arrêt. Les parties au procès sont maintenant devant la Cour d’Appel autrement composée pour réexaminer le dossier.

Avec des éléments de droit en leur possession, la CMDT compte sur une bonne issue de cette procédure qui est la résultante du soutient de l’ensemble de la direction générale.  Pour ce cadre diplômé de l’ENA , section sciences juridiques promotion 1995, qui fait la fierté de toute une structure, elle place le 08mars, journée internationale de la femme, sous le signe des revendications des droits des femmes. Selon elle, il s’agit de faire le point des acquis pour faire d’autres revendications. « On va toujours célébrer  cette journée tant que l’égalité souhaitée entre l’homme et la femme concernant les droits n’aura pas eu de satisfaction. Quand je parle d’égalité, il ne s’agit pas de dire que la femme est l’égal de l’homme sur l’autre plan. Mais il y a égalité de chance, de diplôme dans les domaines du travail. Par exemple, j’ai une maîtrise en droit, si un autre homme a une maîtrise en droit, il faut qu’on soit traité de la même manière. Il y a eu des améliorations, mais il y a toujours des efforts à fournir dans ce sens. On constate toujours des faiblesses dans l’application de cette égalité de chance entre l’homme et la femme au niveau de certaines structures jusqu’à présent ».

« Je pense beaucoup aux femmes rurales qui n’ont pas les mêmes doléances que  les femmes des villes. Les femmes urbaines ont  des mandataires pour se faire écouter. Pour comprendre leur droit, les femmes rurales doivent se faire représenter. Est-ce que toutes les doléances de ces femmes sont prises en charge ? Il y a un grand point d’interrogation. Elles seules savent ce qu’elles vivent en milieu rural. Il y a des associations féminines qui sont là pour venir en aide, et pour faire entendre le droit de ses femmes. De l’indépendance à nos jours, je pense qu’il ya eu une nette amélioration. En fait sur le plan coutumier, dans certains milieux, les paroles des femmes n’étaient même pas prises en compte. Aujourd’hui, même dans les villages les plus profonds, les femmes sont très écoutées. Même si ce n’est pas au même niveau que ce qu’on aurait souhaité, je pense qu’il une nette amélioration par rapport  aux différentes coutumes. On ne peut pas taire le problème de violences qui sont faites à ces femmes rurales. On peut corriger ça, mais pas à un certain niveau.  Je voudrai dénoncer cette pratique qui ne finit pas sur les femmes au sein de leur foyer. On peut faire comprendre à une femme que ce n’est pas comme ça qu’il faut faire agir. Mais, le fouet, le bâton, il faut arrêter avec ça. Il y a mille méthodes de faire comprendre à une femme que ce qu’elle est en train de faire, n’est pas la bonne manière.

Je souhaite une bonne fête à toutes les femmes du monde, à toutes les femmes maliennes, principalement à mes collègues de la CMDT, aux femmes des zones de conflits. Je souhaite que la paix revienne au Mali. Je souhaite que cette histoire du nord soit pour nous un oubli. Je souhaite la paix surtout pour le 08mars, pour tout le monde ».

 Youma   

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1 commentaire

  1. Tu le mérites ma copine. C’est pas pour te jeter des fleurs. Ton travail passe avant toute chose. Tu es dévouée et tu as l’amour de ce tu fait. Bonne fête à toi et encore plein succès dans ton travail.

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