La direction de l’Office national des Pupilles (Onapuma), depuis sa création en 2018, est au four et moulin pour une assistance tous azimuts pour le bon suivi des enfants bénéficiaires du droit de « pupilles de la Nation » et de « pupilles de l’Etat ». C’est ce qu’a laissé entendre la directrice générale de l’Onapuma, Mme Koné Sissi Odile Dakouo.
Au cours d’un entretien avec la presse, tenu mardi 10 décembre 2019, la directrice générale de l’Office national des Pupilles est revenue sur les raisons qui ont prévalues à la mise en place d’une structure dédiée aux Pupilles par les autorités. Elle a brossé les critères d’éligibilité au statut de pupilles, la responsabilité de l’Etat pour leur prise en charge, les avantages que procure le statut.
La crise sécuritaire que le Mali vit a causé, la mort, la disparition ou l’incapacité physique et mentale des personnels des forces armées et de sécurité et autres corps paramilitaires ainsi que des fonctionnaires et autres agents de l’Etat dans l’exécution de leur mission, de service commandé ou de service public.
La situation des enfants de ces derniers, selon Mme Koné, est rendue difficile dans un contexte de pauvreté. « Les tuteurs ne parviennent pas souvent à supporter seuls les charges d’entretien, d’éducation, de santé », a-t-elle déploré.
Et d’ajouter que « Si les textes sur les pupilles existaient depuis les années 2000, il faut dire qu’ils n’ont jamais été appliqués. Son application est devenue une réalité sous IBK qui, par souci a fait instituer la qualité de pupilles à travers la loi N°2016-058 du 27 décembre ».
Plus tard avec la Loi N°2010-011 du 12 février 2018, fut créer l’Office national des Pupilles au Mali, structure en charge de la gestion des pupilles. « Son rôle est de répertorier les enfants éligibles, leur garantir les droits que confère le statut de Pupilles et leur apporter une assistance adéquate à travers un bon suivi », affirme la première responsable de l’Onapuma.
Après l’adoption du Décret qui octroie le statut de pupille de la Nation et de l’Etat, ce sont 300 pupilles qui sont reconnus. Ils se repartissent entre les régions de Koulikoro (8), Sikasso (6), Ségou (18), Mopti (3), Gao (2) et 263 entre le district de Bamako et la ville garnison de Kati.
Pour la directrice, son service a la charge de répertorier les enfants éligibles au statut, de leur garantir les droits que confère le statut, de leur apporter une assistance adéquate à travers un bon suivi. « L’accès au statut des deux catégories d’enfants concernés par le statut de Pupilles, les assure la protection de la République par des droits, accordés par la loi ». Aussi, le statut confère à l’enfant bénéficiaire, la protection, le soutien moral et matériel de l’Office national des Pupilles pour la pleine jouissance de ses droits ».
Soutiens tous azimuts de l’Etat et de ses partenaires
Les actions de soutien qui sont alors exercées en faveur des Pupilles, a-t-elle poursuivit ont pour objectifs de leur assurer au minimum ce que le parent décédé, blessé, invalide aurait pu leur apporter notamment en écoute, conseils et prise en charge matérielle.
Et d’ajouter que l’acte matériel de la reconnaissance du Pupille par l’Etat qu’est l’immatriculation, marque aussi le fait que l’Etat assume dorénavant sa responsabilité pleine et entière vis-à-vis de l’enfant et par-là lui ouvre l’accès aux droits. « Garantir et assurer l’exercice du droit à l’éducation pour le pupille, contribue à sa bonne scolarisation, l’acquisition d’une formation professionnelle et son accompagnement pour l’entrée dans la vie professionnelle », assure la directrice.
De ses explications, on comprend aisément que la gratuite des soins de santé est assurée à tous les pupilles, grâce au dispositif de protection sociale déjà existant (Ramed, Amo…) et au besoin par le versement d’une subvention pour des prestations non entièrement couverte ou non prise en charge.
« Une prise en charge sociale et financière du pupille est faite et il bénéficie d’activités socioculturelles et de découverte », a-t-elle poursuivit.
A en croire la première responsable de l’institution, les pupilles de la Nation sont généralement dans les familles d’origine. Cependant, précise-t-elle, des circonstances exceptionnelles (maltraitances, déficiences, absence ou défaillance d’encadrement….) peuvent conduire à leur placement dans les institutions agrées ou spécialisées, dans des familles d’accueil pour assurer leur bien être. « Ces cas seront détectés au cours des visites à domicile par les agents de suivi ». Et d’ajouter que les Pupilles de l’Etat, sont systématiquement placés dans les institutions agrées.
Les pupilles de la République a ajouté la directrice sont dans de bonnes mains. L’Etat et ses partenaires ne ménagent aucun effort pour leur prise en charge multiforme. C’est ainsi que plusieurs actions ont été initiées à leur profit. Des rencontres, dans le cadre du partenariat établi, ont été organisées dans toutes les directions de l’éducation nationale. En plus, les visites à domicile ont déjà concerné plus de 95 familles de pupilles et la totalité des pupilles de Bamako ont bénéficié de visite scolaire.
« En août dernier, des cours de soutien ont été dispensés à 204 d’entre eux, avec à la clé pour certains une préparation au concours d’entrée au Prytanée militaire de Kati. A cette occasion avec l’appui des partenaires, un kit scolaire et un kit d’hygiène a été remis à chacun d’eux. Ce n’est pas tout. Une prise en charge psychologique est en cours pour certaines familles ».
Chacun des pupilles a aujourd’hui un compte bancaire en vue de recevoir les subventions d’entretien qui s’élève à 100 000 F CFA par trimestre par enfant. « Cela, en permettant leur inclusion financière, assure directement la mise à leur disposition des ressources qui leur sont affectées pour leur entretien ».
Dans les jours à venir, une cérémonie de remise des cartes bancaires et d’identification sera organisée.
Amadou Sidibé