Mme Diallo Aïssata Koné : Première femme lieutenant-colonel au sein de la protection civile

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Première dans l’histoire de la protection civile, Mme Diallo Aïssata Koné  est la première femme gradée de la protection civile.

Fille d’un  général de l’armée de terre à la retraite, Broulaye, et de Diodio Fané  sage-femme  à l’hôpital de Point G, Mme Diallo Aïssata Koné a un cursus scolaire très riche. Agée de 38 ans, mariée et mère de 3 enfants dont deux filles et un garçon, elle a débuté ses études primaires à Gao, puis Nioro, avant d’obtenir son certificat d’étude primaire en 1991 à l’école du marché d’Hamdallaye à Bamako.

Après Bamako, Aïssata Koné poursuivit ses études fondamentales à Ségou, où elle a fait la 7e et la 8e année au collège administratif. Elle obtint le Diplôme d’Etudes fondamentales (DEF) à la mission catholique en 1994.

Après ses débuts au lycée Cabral de Ségou, elle retourne à Bamako pour poursuivre ses études au lycée Notre Dame du Niger où elle décroche son Baccalauréat en 1997 et fait son entrée à l’école de Médecine de Bamako, où elle prêta serment en 2004. Aïssata Koné, confirmée docteur  en 2004, n’a jamais cessé d’accélérer sa formation dans ce domaine. Ce qui la conduira au Bénin où elle a eu un master en  IRSP (Institut régional de santé publique) de Wida en 2006. De retour au bercail, elle travaille  avec l’ONG Médecins sans frontière. Entre 2007 et 2008, elle a postulé au concours  de sapeur-pompier, auquel la chance lui ne lui a pas souri.  Dès lors, elle a démissionné de ladite ONG.

Selon le lieutenant-colonel, c’est l’amour du pays qui l’a amenée à porter la tenue : «…par amour  et pour reconnaissance à ma patrie que j’ai opté pour être la soldate du feu. À la protection civile, on fait 4 mois de formation militaire, 8 mois de formation pompier, 2 ans comme étant élève administrateur et l’année de stage».

En 2012, Mme Diallo obtient une bourse et part pour l’Ecole  Nationale de la Protection Civile d’Alger à Borj  Bahaw en Algérie pour apprendre la médecine d’urgence et de catastrophe. En 2015, elle décroche un Master en Santé publique et nutrition en DERSP (département d’Enseignement et de Recherche en Santé Publique) au Point G et beaucoup d’autres formations au niveau du service.

Le 1er  janvier 2017, elle est promue lieutenant-colonel parmi les 5 désignés du corps des sapeurs-pompiers. Du coup, elle devient la première femme lieutenant-colonel au niveau de la protection civile au Mali. Au cours d’une cérémonie de décoration qui s’est déroulée le 30 juillet  à la Direction  dudit service.

Pour Mme Diallo, c’est un sentiment de fierté : «J’ai un immense plaisir, le fait d’abord d’être la première femme, je suis heureuse et je bénéficie de la confiance de mes supérieurs. Toute promotion est une expression de  reconnaissance des autorités supérieures à l’endroit du bénéficiaire, c’est quelque chose dont je mesure le poids et  la portée ; c’est exaltant mais lourd à porter. Maintenant, j’ai l’obligation de porter le flambeau  plus haut ; je dois être exemplaire pour toutes les femmes de la protection civile en particulier et celles du Mali pour qu’elles soient  fières de moi… Avec ce galon, il faut que la protection civile soit visible à travers moi. Je suis femme de foyer et porteuse d’uniforme. À l’heure d’aujourd’hui, ce n’est pas facile qu’une femme soit inactive ; au travail, je porte l’uniforme et à la maison je suis ménagère. Chez nous ici aux sapeurs-pompiers, il y a une heure de montée mais pas d’heure de descente parce qu’il faut être disponible à tout temps car on peut vous faire appel à tout moment».

Selon elle, ce n’est pas facile de gérer à la fois la famille et le travail : «Mais avec la complicité de mon mari colonel de la garde nationale,  qui est porteur d’uniforme aussi, et l’intelligence, j’arrive à lever le défi.  Mes derniers mots reviennent aux femmes, soyons battantes, courageuses, respectueuses, avoir l’amour du métier et le sens du devoir vers l’excellence. Engageons-nous pour le mérite et la parité. Il n’y a pas de sot de métier… À travers le travail, l’autonomisation de la femme sera une réalité.» Présentement, le lieutenant-colonel Aïssata Koné est à la Mecque pour une mission de la Protection civile.

Fatoumata M. Diakité

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