Mme Coulibaly Maïmouna Sidibé : Un exemple à suivre

0

Promotrice et gérante de Faso Kaba, une société privée de production et de distribution de semences améliorées, Mme Coulibaly Maïmouna Sidibé est un exemple à suivre…

Très souriante et accueillante, Maïmouna est mariée depuis 32 ans à Dr. N’Tji Coulibaly, Agronome, sélectionneur de semences de maïs et chef Programme Maïs à l’IER Sotuba. Née en 1960, à Brico, dans le cercle de Kita, elle n’a pas pu faire de longues études. Cette mère de trois enfants (dont un garçon) et chef d’entreprise est détentrice d’un BT en secrétariat et d’un DUT en comptabilité-finance.

Fille de paysans et ayant perdu son père très tôt, Maïmouna a suivi avec intérêt sa maman qui les nourrissait avec les produits de son propre champ. D’où le déclic de son amour pour l’agriculture. Avec son époux agronome, elle est partie aux États-Unis où elle a évolué dans le milieu rural. Elle avoue en avoir acquis de très bonnes expériences qui ont davantage renforcé son amour pour l’agriculture.

À son retour des États-Unis, Mme Coulibaly a travaillé pendant 15 ans dans un Programme d’appui aux organisations paysannes, un projet financé par l’USAID. Ces occupations lui ont permis d’être en contact permanant avec les cultivateurs qui se plaignaient de la mauvaise campagne agricole (inaccessibilité aux engrais, manque de semences, car à cette époque, il n’y avait pas de vente de semences ; les paysans réservaient pour eux-mêmes les bons épis de leur champ pour le prochain hivernage).

Elle explique par ailleurs que ces semences étaient de bonne qualité. Cependant, avec la pluviométrie actuelle, celles-ci ne sont pas conseillées puisqu’il faut à peu près quatre mois pour les récolter. Par conséquent, elles ont un rendement faible. Alors que Faso Kaba propose des semences améliorées qui sont beaucoup plus bénéfiques sur tous les plans et ont surtout un cycle adopté à la pluviométrie actuelle.

Elle reconnaît moins évidente la gestion de la vie professionnelle et celle du foyer, surtout que dans son travail, il arrive qu’on la sollicite à 6h du matin pour des besoins de semences. Avec l’aide de ses enfants, qui l’ont toujours assistée et celle de leur papa, elle arrive à gérer au mieux sa vie professionnelle et celle du foyer.

Mme Coulibaly a son lot de difficultés qu’elle a surmontées courageusement et dit n’avoir jamais abandonné jusqu’à la réalisation de ses objectifs. Elle a eu des problèmes, par exemple, avec certains chefs qui préfèrent traiter avec les hommes. Elle reconnaît que la compétition est très serrée avec les hommes mais croit en ses valeurs et ambitions qui ne sont autres que le développement de l’agriculture. Car, selon elle, «ventre affamé n’a point d’oreille».

Mme Coulibaly est vraiment reconnaissante envers son mari (son principal conseiller) pour sa présence quotidienne. Elle invite d’autre part les femmes à la persévérance. «Oser et être intègre et honnête, rien n’est donné sans contrepartie. Et quand on est femme, il faut doubler d’effort pour être estimée et respectée car le respect ne s’achète pas mais se mérite», affirme-t-elle.

Mme Coulibaly Maïmouna Sidibé profite de ses temps libres pour apprendre certains plats à ses enfants, sinon les consacre aux émissions télévisées sur l’agriculture.

Bintou Diarra

Commentaires via Facebook :