Selon les Nations Unies, peuvent être considérées comme des violations des droits des femmes, tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou privée.
Afin de trouver des solutions aux différentes formes de violences à l’égard des femmes, des conventions, des déclarations et des résolutions ont été prises au plan international et régional. Aussi les Etats ont-ils adopté des lois et des politiques pour la protection et la promotion des droits des femmes.
Selon les constats faits aujourd’hui, ces instruments juridiques souffrent dans leur application effective et de leur suivi-évaluation, malgré l’existence des mécanismes de recours en cas de violation de ces engagements et instruments. Les études signalent que même lorsqu’il existe des lois pour protéger les femmes, celles-ci sont confrontées à d’autres obstacles lors de la procédure judiciaire tels que la méconnaisance des droits et des procédures, la longueur des procédures, l’absence de protection de l’identité de la victime, le coût élevé des procédures, le niveau de traumatisme causé par les systèmes juridiques et le refus d’enquêter de la part des autorités entre autres.
Or le développement durable ne peut être atteint sans le renforcement de l’exercice du droit des individus et des couches marginalisées à être entendus. Étant donné que les effets des violences basées sur le genre dépassent largement les personnes directement victimes, la médiatisation des droits et procédures judiciaires devient plus que jamais nécessaire. Afin que les femmes puissent réaliser leur plein potentiel et jouir des mêmes droits et opportunités que les hommes, l’égalité devant la loi devient nécessaire.
On constate également que les lois discriminatoires à l’égard des femmes font non seulement obstacle à l’égalité entre les sexes, mais elles donnent aussi l’impression que les États considèrent les femmes comme étant inférieures aux hommes. C’est pourquoi, le système judiciaire fonctionnant correctement, comprenant des lois garantissant l’égalité des sexes et protégeant les femmes et les filles contre toutes les formes de discrimination, constitue un élément crucial lorsqu’il s’agit de prévenir, de sanctionner et de remédier à cette discrimination, et notamment à la violence envers les femmes. Pour prévenir cette violence, il est essentiel de changer les normes sociales par la sensibilisation et l’éducation, d’où le rôle inéluctable des hommes des médias.
Ces assises permettront de décortiquer les thèmes suivants : les concepts de violences basées sur le genre, de droits, de droits humains fondamentaux et de justice; les causes, conséquences et les services de lutte contre les violences faites aux femmes; les instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux sur la protection et la promotion des droits des femmes; la place des médias dans le cadre des défis à relever pour la promotion de l’égalité entre les sexes et la démarginalisation des femmes; les spécificités des principaux types de procédures et voies de recours au plan international, régional et national; les mécanismes de contrôle et de suivi des organes régionaux et internationaux de protection des droits des femmes, etc…
Selon Bintou Founè Samaké, la question des droits des femmes demeure une préoccupation primordiale au sein de la recherche pour un développement durable. Mme Boiré estime qu’aujourd’hui l’exercice et la jouissance pour les femmes de leurs droits se heurtent à des obstacles socio-culturels politiques et réligieux. A ses dires, elles sont victimes de nombreuses formes de violences qui les empêchent de prendre part au développement socio-politique de leur communauté ou de leur pays.
Toujours selon la présidente de Wildaf/Mali, son organisation dont la vision est d’instaurer une culture d’exercice et de respect des droits des femmes au Mali veut s’appuyer sur les médias, afin que les multiples violations, et la non prise en compte des droits des femmes dans les décisions de justice puissent sortir de l’ombre pour être connues du grand public.
La représentante de Oxfam Novib, Mme Rose Yodiguem a mis l’accent sur le rôle et la place de la presse dans la protection et la promotion des droits des femmes. En sus, elle a rappelé les efforts de Oxfam Novib pour que les personnes vulnérables puissent jouir pleinement de leurs droits.
Le président de la Maison de la presse, Dramane Alou Koné, a lui déclaré que la protection et la promotion des droits des femmes font parties des priorités des médias au Mali. M. Koné a saisi l’opportunité pour rappeler les conséquences de la crise du nord sur les femmes. Aussi, a t-il demandé aux journalistes d’être des ambassadeurs de la défense des droits des femmes.
Tougouna A. TRAORÉ