Mise en place prochainement d’une délégation spéciale à la mairie de la Commune rurale de Baguinéda, un ouf de soulagement pour les populations de la localité. Ladite délégation spéciale va gérer les affaires de la cité en attendant l’élection des nouveaux conseillers des collectivités.
Le gouvernement de Transition s’attaque aux maux de la mauvaise gouvernance à la racine avec la dernière rigueur. Le mercredi 25 septembre 2024, le destin de la commune rurale était au centre des préoccupations des plus hautes autorités de la Transition lors du conseil des ministres à Koulouba avec au menu la dissolution du conseil communal de plusieurs communes dont celle de Baguinéda pour le plus grand bonheur des populations. Cette décision était attendue de longue date compte tenu des dérapages cumulés par les élus locaux.
De l’avènement de la démocratie au Mali à nos jours le gouvernement de Transition vient de poser l’acte le plus salutaire dans la Commune rurale de Baguinéda à travers la dissolution du conseil municipal de ladite localité par le décret n°2023-004 du 13 mars 2023 portant Code des collectivités territoriales. L’application rigoureuse de cette décision est née par suite des constats liés à la mauvaise gouvernance qui perdurent depuis de nombreuses décennies. Des faits qui nécessitaient sans tergiversation le départ de l’équipe municipale. Il n’est plus un secret pour personne que cette commune s’était illustrée par la mauvaise gouvernance où les irrégularités étaient devenues une tradition établie. La corruption, les dysfonctionnements et les insuffisances dans la gestion administrative, financière et comptable étaient monnaies courantes.
Les équipes municipales qui se sont succédé à la municipalité d’hier à nos jours ont fait du morcellement anarchique et la vente abusive des terres leur moyen d’enrichissement personnel.
Malgré la manne financière perçue des ventes, jusqu’à nos jours la municipalité de la Commune rurale de Baguinéda n’est jamais parvenue à construire un local digne de ce nom pour abriter ses locaux. L’espace qu’elle occupe appartient au service d’hygiène depuis la nuit des temps.
– Depuis l’implantation de la municipalité dans la Commune rurale de Baguinéda jusqu’à nos jours, les populations ne retiennent aucune réalisation qu’on peut pointer du doigt faite par la mairie pour le bien-être des habitants.
– Baguinéda camp chef-lieu d’arrondissement ne dispose pas de morgue et ce depuis l’implantation de la première équipe municipale en 1992 à nos jours.
– La gestion de l’eau à Baguinéda camp et à Kobalakoro, sous la tutelle de la mairie n’a jamais été transparente. Deux châteaux d’eau installés par le biais de la coopération gérée au nom de la solidarité internationale gérés par des associations chargées de la gestion et la distribution d’eau se trouvent en situation de violation flagrante avec les textes réglementaires de la vie associative sous le silence complice de l’équipe municipale demie de ses fonctions. A ce jour les autorités municipales ne sont jamais parvenues à prendre leurs responsabilités vis-à-vis des gestionnaires d’eau encore moins des habitants de Baguinéda.
– Aucune action concrète n’a été envisagée ou impulsée pour l’amélioration du cadre de vie des habitants de la commune.
– Le problème d’assainissement est persistant et le service d’hygiène reste à désirer. Baguinéda ne dispose pas de dépotoir alors que la population ne cesse d’augmenter.
– L’unique centre de santé communautaire de Baguinéda Asacoba camp est confronté à mille et une difficultés pour faire face à sa mission de service de santé publique.
Face à tant de dysfonctionnements cumulés, les plus hautes autorités ont purement et simplement débarrassé la Commune rurale de Baguinéda de l’équipe municipale qui n’a pas été à la hauteur de sa mission.
Il est temps que la justice s’intéresse davantage à la gestion mafieuse de l’eau dans la Commune de Baguinéda que l’ancienne équipe n’est jamais parvenue à tirer au clair pour lever toutes les zones d’ombre.
Par la même occasion, j’attire l’attention des plus hautes autorités pour réfléchir à mettre en place dans l’avenir des critères solides pour la candidature des maires faisant référence au niveau d’études de celui qui prétend devenir maire de commune en terre malienne.
On aurait pu croire que cette vigilance a manqué dans le passé aux dirigeants. Le laisser aller depuis de nombreuses décennies à participé à la reculade de notre pays. Pour preuve la commune rurale de Baguinéda n’a jamais été dirigée par un Maire ayant obtenu au moins le DEF tous ont été confrontés à l’échec scolaire dès le premier cycle de l’enseignement fondamental. Nous vous laissons méditer sur leur niveau d’analyse et de compréhension et d’esprit critique sur les enjeux du développement… Cette situation a fortement participé à desservir la démocratie malienne.
Aboubacar Eros Sissoko
Artiste-écrivain, Médaillé de l’Etoile d’argent du Mérite national avec effigie “Lion Debout”