Enfin, les Autorités de Transition franchissent le pas en publiant les conditions et critères de choix des membres du futur organe législatif de la Transition, le Conseil national de Transition. Mais le grand absent sera certainement le Patronat national actuellement empêtré dans des querelles intestines qui ne feront que le miner de l’intérieur.
A travers deux décrets, le président de Transition a rendu publics les critères de désignation des membres de l’Organe législatif de la Transition qui sera mis en place dans les prochains jours.
Si au vu du quota de représentativité qui a été fixé il se trouve des secteurs socioéconomiques et politiques de la vie nationale qui jubilent, pour avoir bénéficié d’un nombre raisonnable de représentants, d’autres ruminent leur colère, se considérant comme sous représentés. Le M5-Rfp qui exigeait la présidence et le quart des membres de ce Comité National de Transition (Cnt), se retrouve avec une portion congrue et sa réaction est très attendue.
Mais le grand absent de cette instance chargée de mettre en place les bases légales de la refondation de la Nation, se trouve être le Patronat qui regroupe la crème du secteur privé national. L’organisation patronale nationale a été tout simplement zappée par les Autorités de Transition qui trouveront un bon prétexte en ce conflit né de l’élection du Bureau exécutif du Conseil national du patronat du Mali (Cnpm) et qui s’étire en justice pour tendre vers un véritable vaudeville juridico-administratif.
Les patrons du Mali qui ont pourtant tant de choses à dire et de positions à défendre car se trouvant souvent lésés par des textes non conformes à leurs réalités, ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes car ils vont ainsi rater l’occasion de participer activement et au premier plan à l’œuvre de refondation du Mali.
Cette première grande conséquence de la division de l’organisation patronale sur laquelle les Autorités vont surfer à leur guise est un appel à l’introspection pour tous les protagonistes de ce conflit électoral soutenu beaucoup plus par une question d’égo, plutôt que par la raison. Espérons que la médiation en cours, si elle n’est pas arrivée trop tard, pourra rapprocher les uns et les autres et fermer les profondes lézardes qui coupent désormais le Patronat du Mali en deux camps distincts, se regardant en chiens de faïence.
En persistant dans ce clivage, le Patronat égratigne son image et court aussi à sa perte car pendant que perdure ce conflit qui le marginalise de la vie publique, de l’eau, beaucoup d’eau, est en train de couler sous le pont de l’Histoire. Amadou Bamba NIANG